Le sainfoin : foin d’excellence !

Par sa culture plus aisée, la luzerne a souvent devancé le sainfoin, légumineuse pourtant aux multiples atouts. Plus courante dans nos régions du sud, sa rusticité, sa souplesse d'utilisation et ses qualités nutritives lui valent pourtant un regain d'intérêt chez les éleveurs en zones calcaires sèches.

 

 

Le sainfoin est une plante rustique qui s’adapte remarquablement bien au sec et aux coups de froid. Notamment en altitude, cette culture apporte de la souplesse et de la sécurité dans la production fourragère.  Elle demande cependant des sols sains et profonds et s’implantera difficilement en terrains acides, argileux ou humides. Elle a des aptitudes particulières pour s’implanter en terrains difficiles et est plutôt économe en engrais et produits phytosanitaire. Elle peut être aussi bien destinée à la fauche qu’à la pâture.

Le sainfoin constitue un fourrage de qualité et très équilibré : à la fois riche en énergie (0.8UFL)et en protéines(14%), il est particulièrement adapté en caprin sur des systèmes paturants. En Rhône-Alpes, en fin de printemps lorsque l’herbe commence à perdre de sa valeur, il apporte un niveau d’UFL bien supérieur à un foin de pré de la région, empêchant les animaux de trop puiser dans leurs réserves corporelles. Sa valeur protéique n’est pas en reste, et permet de tenir la production laitière. Enfin, son foin très grossier est très apprécié des troupeaux caprins réputés pour leur fine bouche ! Lors des périodes chaudes, distribué en sec il offre une fibrosité bien supérieure aux autres fourrages, aidant à une bonne rumination et à la tenue du TB. Les tanins naturellement présents dans cette plante ont également un effet protecteur vis-à-vis du parasitisme.

La pérennité du sainfoin n’est pas très étendue, en moyenne 2 à 4 ans. Sa précocité en fait une très bonne pâture au printemps et ses repousses s’étalent assez longtemps sur l’automne. La pousse en plein été est toutefois limitée comme quasi toutes les espèces fourragères dans les zones très sèches.

 

Il existe 2 grands types cultivés en France :

  • Le sainfoin commun ou simple, qui ne fleurit qu'une fois dans l'année. Il ne donne qu'une première coupe de fourrage et un regain, mais il dure 3 ans au moins. On le réserve aux zones sèches ou en altitude, principalement pour le pâturage.
  • Le sainfoin remontant ou double, qui fournit 2 à 3 coupes par an. Plus productif que le type simple, il est aussi moins pérenne.

Un sainfoin simple pâturé donne couramment 6 tonnes de matière sèche à l'hectare, alors que le type double est capable de fournir, selon les conditions, 5 à 7 tonnes de matière sèche à l'hectare en pâture et 7 à 9 tonnes en fauche + pâture d'automne. Pour l'éleveur, la sécurité de production apportée par le sainfoin est souvent plus importante que le rendement.

Parfois oublié, boudé pour sa pérennité plus limitée, le sainfoin se fait pourtant la part belle dans les troupeaux caprins et ses multiples atouts en font un fourrage très prisé des éleveurs l’ayant essayé. Si vos sols vous le permettent, n’hésitez plus !

 

Florine WOEHL, Adice

 

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