Le réseau Conseil Elevage et le CNIEL impliqué pour améliorer la qualité du lait

Les entreprises de Conseil Elevage ont un engagement fort et historique pour accompagner les éleveurs dans la production d'un lait de qualité, tout en renouvellement leurs approches pour se moderniser avec de nouvelles méthodes, de nouveaux appareils, et de nouveaux tableau de bords grâce aux nouveaux outils informatiques.

Laurent Fond, Président de Loire Conseil Elevage

Le Contrôle laitier est à la base du métier du conseil en élevage. Les données valorisées constituent un support à l’accompagnement technique et économique dans de multiples domaines.
En qualité du lait, les données sont fondamentales pour apporter un conseil pertinent, que ce soit les comptages cellulaires individuels ou les enregistrements des mammites cliniques. Les entreprises de Conseil en Elevage restent encore aujourd’hui celles qui disposent du plus grand nombre d’informations, collectées par nos agents, exportées des robots de traite et fournies par nos partenaires de l’élevage et de l’interprofession laitière (analyses de lait de tank).
Notre recherche constante pour la valorisation des données nous a conduit à offrir à nos adhérents des outils informatiques puissants, qui alertent et aident aux bonnes décisions.
De nombreuses démarches complémentaires sont à la disposition des éleveurs et des conseillers pour parfaire leur diagnostic et innover dans les solutions à mettre en place : diagnostic de traite avec LactoCorder, contrôle du nettoyage des installations de traite et des déposes automatiques, approche conjointe avec le vétérinaire de l’élevage et le technicien de la laiterie, groupe d’échanges de pratiques entre éleveurs...
Rien n’est jamais totalement acquis dans le domaine de la qualité du lait et des enjeux nouveaux comme la prise en compte de l’antibiorésistance nous montrent que plus que jamais, mieux vaudra prévenir qu’avoir à guérir. C’est l’une des missions des Conseil Elevage que d’y travailler aux côtés des éleveurs

 

 

 

André Bonnard, GAEC Ferme de La Poule Rousse (42), représentant des producteurs au CNIEL

 

Le CNIEL impliqué au côté des éleveurs

Pendant longtemps, le CNIEL a assuré la promotion des produits laitiers. Depuis 4 ans, un rééquilibrage s’est fait entre l’amont et l’aval de la filière. Nous, représentants des producteurs, avons souhaité nous impliquer sur des sujets qui sont des enjeux pour les producteurs. En ont découlé deux grands programmes concernant la ‘Génomique’ et ‘Mammites, j’anticipe’.

 

Le programme "Mammites, j’anticipe"

A l’origine de ce programme, l’observation a été faite que des problèmes techniques sont souvent à la base de difficultés économiques. La qualité du lait est généralement la première en cause et elle est susceptible d’impacter chaque éleveur. Dans le cadre de ‘Mammites, j’anticipe’, l’ensemble des acteurs a été réuni pour accroître l’engagement et  la motivation sur la problématique  des mammites.

Tout d’abord, tous les intervenants ont été formés avec des rappels techniques mais surtout avec une approche basée sur le coaching. L’écoute des éleveurs est primordiale pour adapter et proposer des changements qui seront mis en place : connaître les points faibles de l’élevage, proposer des évolutions acceptables pour l’éleveur et travailler sur les points forts pour contrebalancer les facteurs de  risques, c’est ainsi qu’on limite l’incidence des maladies multifactorielles que sont les infections mammaires. « Réformer la moitié du troupeau ou changer de bâtiment, ce n’est pas coacher. Il faut revoir le conseil ».

Ensuite, un comité d’experts a été créé. Il est à l’écoute des remontées du terrain pour apporter des expériences, des témoignages. Attention aux idées reçues : Que répondre lorsqu’un éleveur nous explique que moins de cellules, c’est risqué ? Il faut être à l’écoute, expliquer la physiologie de la mamelle et les techniques pour la conserver saine et faire part des retours d’expériences d’autres agriculteurs. Il est important d’avoir des arguments validés expérimentalement et qui ne soient pas trop simplistes. Ainsi le chiffrage économique peut décourager certains éleveurs au lieu de les engager dans la voie de l’amélioration.  

Enfin, il a été démontré qu’il était essentiel de réagir rapidement lorsque des maladies mammaires se développent dans le troupeau. Ces indicateurs précoces, créés au service des éleveurs par les organismes de conseil en élevage, permettent d’aller vite pour mettre en place un plan d’action. « Si le problème dure 2 mois, il faudra souvent 4 mois pour le résoudre ».     

 

Plan Eco Antibio : programmes de recherche en cours

Le CNIEL participe également à des programme de recherche pour apporter des solutions aux éleveurs et pallier à l’utilisation en préventif d’antibiotiques. Les traitements antibiotiques au tarissement sont les premiers ciblés. Pour cela, il faut s’assurer avant tout qu’il n’y a  pas de quartiers infectés. Un diagnostic quartier par quartier le jour du tarissement (autre que le CMT) serait une aide précieuse. Un test simple, pas cher et réalisable en ferme est en cours de validation. Une autre voie est à l’étude : l’utilisation de probiotiques pour progresser dans l’assainissement des infections.

 

Propos recueillis par Florence FARGIER, Loire Conseil Elevage

 

Tags: