Les entreprises de Conseil Elevage ont un engagement fort et historique pour accompagner les éleveurs dans la production d'un lait de qualité, tout en renouvellement leurs approches pour se moderniser avec de nouvelles méthodes, de nouveaux appareils, et de nouveaux tableau de bords grâce aux nouveaux outils informatiques.
Laurent Fond, Président de Loire Conseil Elevage
André Bonnard, GAEC Ferme de La Poule Rousse (42), représentant des producteurs au CNIEL
Le CNIEL impliqué au côté des éleveurs
Pendant longtemps, le CNIEL a assuré la promotion des produits laitiers. Depuis 4 ans, un rééquilibrage s’est fait entre l’amont et l’aval de la filière. Nous, représentants des producteurs, avons souhaité nous impliquer sur des sujets qui sont des enjeux pour les producteurs. En ont découlé deux grands programmes concernant la ‘Génomique’ et ‘Mammites, j’anticipe’.
Le programme "Mammites, j’anticipe"
A l’origine de ce programme, l’observation a été faite que des problèmes techniques sont souvent à la base de difficultés économiques. La qualité du lait est généralement la première en cause et elle est susceptible d’impacter chaque éleveur. Dans le cadre de ‘Mammites, j’anticipe’, l’ensemble des acteurs a été réuni pour accroître l’engagement et la motivation sur la problématique des mammites.
Tout d’abord, tous les intervenants ont été formés avec des rappels techniques mais surtout avec une approche basée sur le coaching. L’écoute des éleveurs est primordiale pour adapter et proposer des changements qui seront mis en place : connaître les points faibles de l’élevage, proposer des évolutions acceptables pour l’éleveur et travailler sur les points forts pour contrebalancer les facteurs de risques, c’est ainsi qu’on limite l’incidence des maladies multifactorielles que sont les infections mammaires. « Réformer la moitié du troupeau ou changer de bâtiment, ce n’est pas coacher. Il faut revoir le conseil ».
Ensuite, un comité d’experts a été créé. Il est à l’écoute des remontées du terrain pour apporter des expériences, des témoignages. Attention aux idées reçues : Que répondre lorsqu’un éleveur nous explique que moins de cellules, c’est risqué ? Il faut être à l’écoute, expliquer la physiologie de la mamelle et les techniques pour la conserver saine et faire part des retours d’expériences d’autres agriculteurs. Il est important d’avoir des arguments validés expérimentalement et qui ne soient pas trop simplistes. Ainsi le chiffrage économique peut décourager certains éleveurs au lieu de les engager dans la voie de l’amélioration.
Enfin, il a été démontré qu’il était essentiel de réagir rapidement lorsque des maladies mammaires se développent dans le troupeau. Ces indicateurs précoces, créés au service des éleveurs par les organismes de conseil en élevage, permettent d’aller vite pour mettre en place un plan d’action. « Si le problème dure 2 mois, il faudra souvent 4 mois pour le résoudre ».
Plan Eco Antibio : programmes de recherche en cours
Le CNIEL participe également à des programme de recherche pour apporter des solutions aux éleveurs et pallier à l’utilisation en préventif d’antibiotiques. Les traitements antibiotiques au tarissement sont les premiers ciblés. Pour cela, il faut s’assurer avant tout qu’il n’y a pas de quartiers infectés. Un diagnostic quartier par quartier le jour du tarissement (autre que le CMT) serait une aide précieuse. Un test simple, pas cher et réalisable en ferme est en cours de validation. Une autre voie est à l’étude : l’utilisation de probiotiques pour progresser dans l’assainissement des infections.
Propos recueillis par Florence FARGIER, Loire Conseil Elevage