Le diagnostic travail, un allié pour une réorganisation efficace

Si la transmission d’une exploitation est une étape délicate dans la vie d’une structure, elle l’est d’autant plus quand elle engendre une réorganisation du travail entre associés.  A Châteauneuf-de-Galaure (Drôme), le Gaec des Baraton a souhaité réfléchir au remplacement de Laurent avant son départ en retraite courant 2018.

 

Anticiper les changements pour une transmission réussie

L’exploitation familiale de 160 chèvres produit du lait qui est transformé en fromage fermier sous l’appellation AOP Picodon et vendu en partie au magasin de la ferme. Elle est constituée de 3 associés : Laurent, Eric et Odile. Anaïs, aujourd’hui aide familiale et fille d’Odile et Eric, devrait prendre la place de Laurent dans la structure. L’arrivée d’Anaïs demande une réorganisation de la structure et des postes de travail de chacun.

Une organisation aujourd’hui bien huilée

Aujourd’hui Laurent s’occupe des travaux de saison (TS) : cultures, matériel, récoltes. Il fait la traite, l’alimentation et une livraison de fromages. Eric, lui, est polyvalent : alimentation, transformation, curage/paillage, surveillance mise-bas, matériel, cultures et récoltes. Pour Odile, c’est la transformation (autre TA), la vente à la ferme, le travail administratif (Tadm). Et elle aide en période de mise-bas. Anaïs gère la traite avec Laurent, les mise-bas, une livraison de fromages, l’alimentation, et elle aide Odile pour l’administratif. Le frère d’Anaïs, Alexis, aide bénévolement et ponctuellement lors des chantiers ou pour l’entretien du matériel.

 

 

 

Pallier à une charge de travail très élevée, 10 mois sur 12

L’étude des temps de travaux a permis de réunir les associés et de faire la balance entre les besoins de l’entreprise, les compétences, les désirs et les attentes de chacun.  En décomptant les travaux d’astreinte et les travaux de saison, le diagnostic fait ressortir « un Temps Disponible Calculé » de 2h par jour et par exploitant. Le TDC est un indicateur de « souplesse » du système, il permet d’effectuer d’autres tâches difficiles à comptabiliser : entretien du matériel, des bâtiments, travail administratif et de gestion, formation … et aussi pour disposer de temps libre. Un bon TDC, c’est 1000 heures par an et par personne de la cellule de base (PCB), soit 3h par jour et par associé. Il manque donc 1h par jour et par personne aux associés du Gaec des Baraton. De plus, sur l’exploitation, le TDC est très inégal d’une période à une autre compte tenu des mises bas. Quasiment nul en février-mars, il peut monter jusqu’à près de 5h par jour en novembre-décembre. Les éleveurs ont donc réellement de la souplesse dans leur travail 2 mois sur 12.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et demain : se réorganiser et miser sur l’efficacité

Au départ à la retraite de Laurent, Eric devrait le remplacer et assumer seul alimentation, cultures et entretien du matériel. Il compte cependant sur l’aide d’Alexis. Il laisserait à Anais la gestion de la traite tout en lui apportant son aide si besoin. Odile resterait à son poste, où Anaïs lui viendrait en aide.

Pour réduire leur temps de travail, les éleveurs réfléchissent à investir dans différents matériels notamment une nouvelle salle de traite et du matériel de transformation plus performant. Baisser le nombre de chèvres tout en augmentant leur productivité permettrait de maintenir le litrage transformé tout en réduisant légèrement le travail d’astreinte d’élevage.

Le diagnostic ACTEL permet d’évaluer si les différents changements envisagés ont un impact suffisant sur la charge de travail global. Au-delà des chiffres il a permis aux associés de se poser et réfléchir sereinement à la future organisation. Car il est certain que la réussite de leur projet passe par une bonne efficacité du travail où chacun des associés trouve sa place.

 

Katleen PETIT, Ardèche Drôme Isère Conseil Elevage

 

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