Lait par jour de vie : la synthèse entre âge au vêlage, productivité et longévité

Faire vêler tôt et durer longtemps, le lait par jour de vie témoigne de la bonne maîtrise de l’élevage de la naissance de la génisse jusqu’à la réforme.

Faire naître des animaux conformes aux critères de l’exploitation, les accompagner tout au long de leur carrière sur l’élevage et se réjouir des résultats obtenus, c’est là que se concrétise la  passion du métier d’éleveur. Mais, parce qu’une génisse coute cher à produire, il faut faire en sorte que son passage sur l’élevage soit le plus rentable possible. Le lait par jour de vie est un critère qui permet d’approcher cette rentabilité mais il ne peut pas se substituer aux indicateurs économiques ou techniques, il vient en complément.

 

 

Très lié au lait par vache

La quantité de lait produit par vache et par an est le facteur le plus impactant sur la production de lait par jour de vie. Le niveau de production du troupeau est lié aux objectifs de l’éleveur, aux caractéristiques de l’exploitation et aux perspectives d’évolution : bâtiments, surface, main d’œuvre, engagement vis-à-vis d’une filière. Le lait produit par vache et par an au niveau du troupeau comprend bien sur le lait produit pendant la lactation mais s’étend aussi sur la période de tarissement. L’impact de cette période est important, si les jours improductifs ne sont pas maîtrisés ils font chuter la moyenne. Pour une comparaison opportune entre élevages il est nécessaire qu’ils aient des niveaux de productions comparables,  dans une fourchette de 1000 à1500 litres/VL maximum.

 

Cohérence indispensable entre troupeau et conduite

Optimiser le niveau de production de l’animal en fonction du système fourrager permet de lui donner toutes les chances de faire une bonne carrière. Il faut une alimentation de qualité par  la voie des fourrages, la maitrise sanitaire de la ration, fibrosité et minéralisation notamment, doit également être garantie. La reprise d’état corporel d’une lactation à l’autre est un autre point à maîtriser. Les boiteries doivent être contrôlées grâce à l’alimentation et au confort du bâtiment. Enfin, orienter la génétique sur la qualité des mamelles et la solidité des aplombs est un gage de longévité.

 

Le vêlage précoce diminue le nombre de jours improductifs avant le premier vêlage

Le coût d’élevage d’une génisse se situe entre 1300 et 1400 € quelque soit son âge au vêlage : il s’agit là d’accélérer le retour sur investissement. Les statistiques montrent que les vaches qui vêlent tôt produisent plus de lait sur leur carrière. En effet, sur des écarts de 8 à 9 mois d’âge au vêlage, on atteint environ 3 kg de lait par jour de vie en plus pour les animaux qui vêlent précocement.

Les élevages qui parviennent à obtenir un bon niveau de lait par jour de vie alors que le lait par vache est moindre affichent des vêlages plus précoces et des durées de vie plus longues (-3,3 mois d’âge et +1,2 lactations).

 

Vincent GASTEL, Haute-Loire Conseil Elevage

 

« GAEC  de la Gazelle, LISSAC (43)

« Nos vaches à 100.000kg sont une fierté pour notre élevage »

Les six vaches à plus de 100.000 Kg produit, avoisinent ou dépassent les 21 Kg de lait par jour de vie. Aujourd'hui Festive en sixième veau a produit 70.000kg, soit 21 Kg/jour de vie, elle semble bien partie pour  rejoindre les six autres.  

 

Le lait par jour de vie, quel intérêt accordez vous à ce nouvel indicateur technique ?

Pour notre exploitation il est d’un grand intérêt, c’est un critère technico-économique qui combine la longévité, la productivité et tout ce qui se cache derrière (reproduction, jours improductifs, IVV, lait …). C’est aussi l'un des seuls indicateurs qui tient compte de la conduite des génisses, en particulier par la précocité au vêlage.  Si on doit mettre un petit bémol c’est  qu'il est difficile de situer son élevage par rapport à ce critère. Pour se comparer il faut prendre des exploitations à niveau de production similaire.

 

Avec 8,8 Kg votre exploitation se situe dans la moyenne départementale, comment améliorer cette moyenne?

Nous souhaitons faire davantage vieillir nos vaches afin de diminuer le nombre de génisses, aujourd’hui notre troupeau compte 37% de primipares. Ainsi les bâtiments génisses seront moins chargés, l’autonomie alimentaire devrait s'améliorer et la charge de travail diminuer. Notre moyenne annuelle est de 8762kg de lait, nous avons remarqué que nos premiers veaux produisaient 1693kg de lait en moins que le reste du troupeau, moins de génisses permettrait d'augmenter la productivité par logette ! On aimerait arriver à maintenir un âge au vêlage moyen de 27-28mois, mais on ne souhaite descendre plus bas pour avoir un minimum de gabarit au vêlage. Le vêlage à 24 mois est possible chez nous quand on  gère à l'animal mais pas par lot. Les mesures nous servent de repère, nous ne mettons à la reproduction que les génisses mesurées entre 170 et 172cm de tour de poitrine.

Propos recueillis par Vincent GASTEL, Haute-Loire Conseil Elevage

 

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