La variabilité des coûts alimentaires entre élevages se confirme

Les élevages enregistrent à chaque contrôle les quantités et coûts de tous les aliments consommés. Ces données permettent à l’éleveur de connaître ses coûts de ration tout au long de l’année, afin de pouvoir travailler la conduite alimentaire de façon la plus réactive possible.


Une moyenne de 145 euros par tonne de lait mais des variations importantes entre élevages


Il y a une forte variation entre élevages, quel que soit le système fourrager : de 70 à 200€ par tonne de lait sur les systèmes maïs-herbe et ensilage d’herbe-enrubannage et de 100 à 175 € par tonne de lait sur les systèmes foin. Les élevages les plus productifs, à plus de 8000 kg de lait par vache, ont un coût de ration inférieur de 14 € par tonne de lait aux élevages à moins de 6000 kg. Une bonne efficacité alimentaire s’obtient par l’adéquation entre qualité des fourrages, potentiel des animaux et quantité de concentrés.


Pour 25 kg de lait, des quantités de concentré qui varient de 3 à 9kg


En moyenne, les élevages distribuent 260g de concentré pour produire un kg de lait. L’élevage le plus efficace est à 110g, et le moins efficace à 400g. Le régime ensilage d’herbe-enrubannage est le moins consommateur, avec une moyenne à 235 g. Le maïs-herbe devrait être plus bas, autour de 200g, mais la moyenne est ici trop élevée, à 265g. Le système foin est lui dans la normale, à 300g. Le concentré n’est bien qu’un complément de la ration de base. L’efficacité alimentaire passe par une bonne maîtrise de la valeur des fourrages tout en garantissant la fibrosité de la ration.

Bibiane Baumont et Philippe Andraud, EDE Puy de Dôme Conseil Elevage
 

 

«GAEC des Girondins, Roche Charles La Mayrand (43)

Un système herbe maîtrisé

La famille Verdier élève un troupeau de 68 vaches montbéliardes avec une production de 6 600 kg de lait à 1150 m d’altitude. Nous avons rencontré les éleveurs à l'occasion de la quinzaine du Conseil en Elevage en mars dernier. L'arrivée d'un nouveau bâtiment a été l'occasion de repenser leur système.

 

Un système foin performant, autonome et rentable en zone Saint-Nectaire

Le système foin « traditionnel » a été amélioré suite à la construction du bâtiment. Les vaches ont gagné près de 1 000 kg de lait. Le coût moyen de la ration (fourrages, concentrés et minéraux) est resté stable à 134 € par tonne de lait, avec toujours 260 g de concentré distribué par kg de lait produit.


Des transitions alimentaires améliorées

Le fait de pouvoir distribuer facilement le foin dans le nouveau bâtiment et de ne plus avoir à attacher et détacher les vaches nous a incités à sortir les vaches plus tôt au printemps, pour des périodes plus courtes dans la journée, en fonction de la météo. De même, à l’automne, nous commençons à distribuer le foin à partir du 10 septembre, alors qu’avant nous attendions le 25 octobre.

 

Une herbe mieux gérée, au pâturage et pour les récoltes

Le fait de sortir plus tôt nous permet de mieux gérer le pâturage. Nous avons également avancé la date de fauche du foin d’environ 10 jours, vers le 20 juin à 1 150 m d’altitude. Nous faisons un à deux passages de lisier pour la première coupe, mais depuis 2 ans un apport d’azote est réalisé pour la deuxième coupe. Ces pratiques permettent à la fois une récolte de regain plus importante (4 kg par vache par jour disponibles en hiver) et de meilleures repousses pour le pâturage des vaches en été.

 

Une meilleure couverture azotée et énergétique des besoins

Une herbe mieux gérée au pâturage, un foin récolté plus tôt et plus de regain, des fourrages consommés en plus grande quantité en hiver du fait de la facilité de distribution par rapport à l’étable entravée : toutes ces modifications ont entraîné une meilleure couverture des besoins azotés et énergétiques. La complémentation hivernale est composée de céréales et d’une VL 3,5 litres et, depuis 2 ans, 800 g à 1 kg de tourteau de colza-soja ont été ajoutés. Le foin est systématiquement distribué avant le concentré et les refus sont nettoyés deux fois par jour contre une fois tous les 3 jours avant.»


Propos recueillis par Nicolas Brugère, EDE Puy de Dôme Conseil Elevage

Pour aller plus loin dans la maîtrise des coûts alimentaires, consultez notre article spécifique sur ce sujet

 

Tags: