L’exploitation du GAEC DU LUTHAU (Jérôme et Valentin Poulet) est située à Panissage (38) dans le cœur des Terres Froides à 580 m d’altitude. C’est une exploitation de polyculture élevage avec un parcellaire groupé à bon potentiel agronomique. Par rapport à d’autres régions, l’année 2015 n’a pas été trop sèche.

Malgré le contexte très défavorable du prix du lait, le coût de production de l’exploitation reste très bon, mais c’est surtout le coût alimentaire qui excelle. Cet exemple démontre que l’on peut allier une bonne productivité par vache tout en maîtrisant le poste alimentation et ceci par plusieurs moyens.

Le Gaec du Luthau a vendu 578290 L de lait en 2015 en achetant pour 36707€ d’aliment pour l’ensemble du cheptel laitier de l’exploitation soit 63€/1000 litres.

Le coût des approvisionnements des surfaces (engrais,phytos,semences ….) qui ont servie à alimenter l’atelier lait est de 47€/1000 litres ce qui fait que le coût d’alimentation total est de 110€/1000 L (moy groupe Terres froides :133)

Malgré tout, la productivité reste très bonne, le Gaec ayant vendu plus de 8800 Litres /vache présente à 40.4 de TB et 33.6 de TP

Sur les 97 ha de SAU, 27 ha sont en céréales de vente, le reste est consacré à l’atelier lait de la façon suivante :

16 ha d’ensilage de maïs

5.2 ha d’ensilage de maïs épi

1.5 ha de maïs grain humide

8 ha de luzerne (2 coupes en ensilage,1 en foin et 1 en enrubannage)

4 ha de mélange suisse (1° coupe ensilée ensuite 3 ha pâturés par les laitières)

5 ha d’orge autoconsommés par les génisses et un peu par les laitières

30 ha de prairies permanentes  dont 10 ha pâturés par les laitières

Détail du poste achat d’aliments du Gaec du Luthau :

Quels sont les moyens mis en œuvre pour arriver à de tels résultats ?

• Tout d’abord , Jérôme et Valentin ont trouvé un équilibre dans l’organisation de leur travail qui leur permet de garder une très bonne maîtrise technique que ce soit au niveau du troupeau comme des cultures
• De plus, ils misent beaucoup sur la qualité des fourrages récoltés  et sur la complémentarité entre fourrages pour les valoriser au mieux

1. Recherche de la meilleure digestibilité en ensilant au stade opportun que ce soit les maïs , les prairies mais aussi la luzerne
2. Pour maintenir la qualité nutritive et limiter les pertes , utilisation systématique de conservateurs biologiques
3. Faire des analyses pour mieux caler les rations
4. Equilibre entre la part de maïs et d’herbe pour valoriser leurs atouts
5. Du maïs pour le niveau énergétique et assurer les stocks sous 3 formes ,plante entière, épis et grain humide pour l’été
6. De la luzerne ensilées ou enrubannées pour la protéine , la fibre digestible et du foin de luzerne pour la rumination
7. De l’ensilage de mélange suisse pour de l’énergie sucre et de la protéine
8. Des conditions d’ensilages et de reprise des silos optimales (vitesse des chantiers, tassements, reprise , nettoyage du front d’attaque) sinon rien ne sert d’y ajouter du conservateur
9. De la pâture bien gérée pour qu’elle soit de qualité

• Ration complète simple avec un godet dessileur+pesage
• Complémentation avec du soja48 et du colza    (50/50)
• Calage régulier de la ration en fonction des changements de fourrages , alertes alimentations , de l’urée et de l’observation des vaches toujours en respectant les fondamentaux amidon, Ndf, MAT …)
• Vêlages à 26 mois de moyenne avec seulement du mélange fermier (orge  /tourteau) , pas d’aliment 1° âge
• Une ration spécifique tarie 15 j à 3 semaines avant vêlage pour assurer des bons démarrages de lactations

Pierre GONIN, Isère Conseil Elevage, pour le groupe alimentation FIDOCL