Jusqu' 2kg de graines de soja cru

Dans un contexte actuel de hausse du prix des aliments et des intrants, il est plus que jamais important de viser l’autonomie alimentaire.

 

 

 

 

 

Avez-vous pensé à implanter du soja ?

Il est possible de le cultiver et de l’utiliser dans la ration des vaches laitières ! Au-delà de l’aspect alimentaire, le soja est également un tremplin agronomique, pour la vie des sols et pour les cultures implantées dans la rotation.

Une culture simple : le soja se sème à la même époque que les maïs, dans un sol réchauffé et ne demande aucun apport d’engrais azoté si la graine est inoculée. Le soja s’exprime le mieux dans des parcelles à bon potentiel avec une disponibilité en eau suffisante : du début de la floraison à la fin de la maturation des graines pour un rendement et une teneur en protéine correcte.  Les nodosités font un énorme travail pour le sol et laissent à la culture suivante un reliquat de 30 unités d’azote. Il est même possible de conserver la paille de soja, pour la litière ou pour incorporer dans une ration. L’aspect le plus contraignant reste le désherbage, mécanique ou chimique, qu’il ne faut pas louper.

Il est possible d’utiliser de la graine crue de soja sans trituration pour l’incorporer dans une ration. Utiliser de la graine crue de soja va dans le sens de l’autonomie alimentaire, d’autant plus qu’elle sera plus efficace dans une ration à dominante herbe, soit au moins 50% de la MS de la ration. La graine de soja crue peut être broyée et stockée en boudin. La conservation est bonne et les vaches se jettent sur la ration.

C’est un aliment azoté (35% MAT en kilo brut) et très riche en énergie (>1.20 UFL). Sa teneur en matière grasse permet un maintien de l’état corporel des animaux et un poil brillant. En fonction de la composition de la ration (plus ou moins de maïs) il est conseillé de ne pas dépasser 2 kg brut/vache/jour à cause de la teneur élevée en matières grasses (20%) et azote dégradable (manque PIA).

 

Florine Damians, ACSEL Conseil Elevage

 

 

Témoignage :

Au GAEC de la Sane, à St Nizier le Bouchoux (01), la famille Sarcey recherche l’autonomie alimentaire. L’exploitation est constituée de 90 vaches laitières (8300kg de lait en 2021) et le lait est valorisé en AOP Crème et Beurre de Bresse.

« Le soja entre dans une rotation entre deux céréales, blé-couvert-soja-blé. 9ha ont été semés au semoir à céréales courant mai 2021. Un désherbage classique a été réalisé au semis, puis un rattrapage fractionné en deux demi-doses. 60 unités de phosphore et 60 unités de potasse ont été apportées. Pour les semis 2022 un apport de bore sera réalisé en plus du phosphore et de la potasse. Le bore est indispensable au bon développement du soja ; il influe sur la croissance des racines et du feuillage, optimise la floraison puis le remplissage des gousses.

Nous avons moissonné le soja le 18 octobre à environ 17 d’humidité, puis nous l’avons tout de suite broyé pour le mettre en boudin. Le chantier a été très rapide, en 1h30 la totalité de la récolte était dans le boudin, soit 32 tonnes.

Nous avons pu l’ouvrir le 1er novembre pour l’intégrer dans la ration des vaches à hauteur de 2kg par vache. Les vaches ont très bien réagi. Les vaches ayant vêlé à partir de novembre ont très bien démarré et surtout ont une très bonne persistance. Les taux en laiterie ont également monté de 1 à 2 points en TB et TP par rapport à l’hiver précédent.

Le boudin est terminé depuis le 15 avril et nous avons observé une baisse des taux conséquentes en plus de la mise à l’herbe. Le produit s’est très bien conservé ; pas de rancissement, ni d’attaque de nuisible comme les rongeurs ou les oiseaux. La reprise se fait à la fourche et est plutôt simple ».

 

Propos recueillis par Florine Damians, ACSEL Conseil Elevage

Tags: