Hygiène et prévention : Soyez aux petits soins pour vos chevrettes

Limiter la mortalité des chevrettes est indispensable pour assurer le renouvellement du troupeau. Un manque de poids à la reproduction de 3 kg induit en moyenne une perte de 40 à 60 litres par lactation durant toute la carrière de l’animal. Outre l’alimentation et le bâtiment, le contrôle des principales affections doit permettre moins de 10 % de mortalité avant 2 mois et moins de 5 % entre 2 et 12 mois.


Les diarrhées : de nombreuses causes

Les affections digestives touchent une grande partie des élevages : 46 % pour la phase chevreau et 22 % pour la phase jeune de 2 à 12 mois.
L’une des premières causes de diarrhées est d’origine nutritionnelle. Elle provient souvent d’un changement brusque d’alimentation (hygiène, concentration, température, distribution) et entraine de l’acidose, voir la mort.

 

  • La colibacillose (chevreau baveur, diarrhée) qui touche les jeunes animaux, généralement avant 5 jours, est favorisée par un poids de naissance faible, une quantité et qualité de colostrum insuffisante. Elle est responsable de plus de 50 % des affections digestives chez le chevreau.
  • La cryptosporidiose, se caractérise par une diarrhée, souvent jaunâtre, à 5 jours, se poursuivant durant la 2e semaine de vie. Elle a atteint 10 % des élevages.
  • Les clostridies (entérotoxémie), évolution rapide voire foudroyante (quelques heures parfois), souvent liées à un défaut de conduite (colostrum, sur-concentration du lait,…).
  • La coccidiose, peut toucher les animaux dès 3-4 semaines. La forme subclinique se manifeste par des retards de croissance tandis que sa forme clinique se manifeste sous différents signes : poils piqués, gros ventre, diarrhée. L’apparition de la forme clinique est favorisée par le stress alimentaire, stress thermique, environnement souillé,…Elle a été mise en cause dans 3 % des affections digestives chez le chevreau et dans 87 % des affections digestives chez les jeunes.

Parmi les autres causes, on peut citer les salmonelles, les virus,…


Près de 30 % des élevages touchés par les pathologies respiratoires et articulaires

Les pathologies respiratoires touchent 15 % des élevages durant la phase lactée et 35 % durant la phase post-sevrage. Les principales causes rencontrées sont :

  • Les pasteurelles dans 50 % dans cas durant la phase lactée et 36 % après sevrage.
  • Les pneumonies bactériennes dans 32 % des affections respiratoires chez les chevreaux et 24 % chez les jeunes
  • Parmi les autres causes, on peut citer les mycoplasmes,…

Les pathologies articulaires touchent 13 % des élevages durant la phase lactée et 2 % durant la phase post-sevrage. Dans 43 % des cas les mycoplasmes étaient mis en causes et dans 14 % des cas, il s’agissait des streptocoques. La séparation des jeunes de leur mère dès la naissance, l’administration de colostrum thermisé et une désinfection correcte du cordon ombilicale, limitent les possibilités de transmission précoce.
Des causes alimentaires sont aussi à l’origine de pathologie articulaire. Les excès de calcium peuvent entraîner des déformations angulaires des membres.


Ne pas négligez les autres pathologies

D’autres problèmes sanitaires peuvent survenir lors de l’élevage des chevrettes, même si on les rencontre moins souvent.
Parmi pathologies cutanées, on retrouve : l’ecthyma contagieux, la gale, la teigne, les poux,… Le syndrome du chevreau mou peut atteindre 50 % de l’effectif. Cela peut entraîner une mortalité variant de 30 à 50 %. Les premiers symptômes apparaissent entre 4 et 14 jours.
La nécrose du cortex cérébral, ou symptôme du chevreau « ivre », est favorisée par une acidose ruminale qui entraîne une carence en vitamine B1.
Enfin, on trouve aussi des abcès caséeux, du CAEV, des cas de tétanos, …


L’immunité avant tout

Une fréquence importante des maladies néonatales chez les chevreaux est favorisée par un déficit immunitaire dû à un colostrum de mauvaise qualité ou en quantité insuffisante. Seul 3 élevages sur 23 enquêtés ont moins de 20 % des chevrettes en échec de transfert d’immunité.

Sources : enquêtes OMACAP ; Pathologie caprine du diagnostic à la prévention, Christophe Chartier

Benoit Desanlis, Isère Conseil Elevage

 

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