Gestion des aires paillées
Des références et un savoir faire
Une bonne conduite de l’aire paillée est un compromis entre sa température et la propreté des vaches laitières
… dans un bâtiment sain et aéré.
Pour se multiplier, les germes responsables des mammites d’environnement ont besoin d’air, de températures optimales et d’humidité. Ces facteurs sont favorisés principalement par un paillage accru et des durées d’accumulation des litières trop importantes.
Le suivi de l’évolution des températures, un outil d’interprétation des pratiques
Les streptocoques et les coliformes se développent à des températures de préférence entre 37 et 40°C. Pour limiter cette multiplication, la température de la litière doit être maintenue en surface à moins de 30°C. L’objectif est d’accumuler le plus longtemps possible une litière avec des températures à 10 cm de profondeur inférieures à 40°C.
La gestion d’une aire paillée sera jugée sur la capacité à respecter ce critère et à comprendre les raisons en cas d’échauffement trop rapide.
Un protocole normé de mesures existe et votre contrôleur laitier est là pour vous aider à mettre en place ce suivi.
Une combinaison gagnante entre surface et quantité de paille
La surface par vache doit se situer dans un compromis entre suffisante et pas trop grande. Suffisante, car une surface trop petite conduit souvent à des animaux sales, une pression microbienne forte et des aires impossibles à entretenir. Un minimum de 6 m2 de surface utile par vache est le bon repère. Trop grande, elle entraîne une montée très rapide des températures, impossible à endiguer. Un maximum de 8 m2 de surface utile par vache est l’autre seuil à retenir.
La quantité de paille par jour suit aussi cette règle. Pas assez, les animaux seront sales et trop, les températures seront élevées. Un bon compromis se situe entre 1 kg et 1,2 kg par m2.
Après curage, l’apport est multiplié par deux, soit 2 kg à 2,5 kg par m2. Une paille bien conservée au sec facilitera la réussite.
Une litière saine
D’autres facteurs influencent la qualité de la litière. L’aire paillée doit remplir uniquement la fonction de couchage. Les abreuvoirs et les fourrages ne doivent pas être accessibles depuis celle-ci. La sortie de la salle de traite se fait sur l’aire d’exercice. La profondeur de l’aire paillée ne dépasse pas 10 m. Les entrées et sorties de l’aire paillée sont raisonnées. 3 à 5 m2 par vache d’aire de circulation permettent une bonne répartition des animaux.
Le sol du bâtiment est drainant sans résurgences d’eau.
Une gestion quotidienne des risques est déterminante : raclage des aires d’exercice, ébousage, condamnation de l’accès au couchage après la traite….
Patrice Dubois,
Rhône Conseil Elevage
<<Gaec des Douglas, Les Sauvages (69) Des résultats leucocytaires très encourageants Une aire paillée bien conçue |
Propos recueillis par Patrice Dubois, |