Gérer les transitions alimentaires

Pour les éleveurs ovins, les lactations s’achèvent ou sont sur le point de débuter. Les phases de transition dans la conduite du troupeau (reproduction, mise-bas, pic de lactation) sont délicates à gérer, notamment d’un point de vue alimentaire. Tout cela s’inscrit bien évident dans une conduite globale de troupeau.

 

 

 

 

 

 

Avant la reproduction

 

Il faut d’abord faire attention à l’état des animaux. Si la NEC est inférieure à 3 dans le mois précédent la lutte, le flushing s’impose pour favoriser la reprise d’état propice à la fertilité. Ces réserves corporelles permettront d’assurer la gestation et le début de lactation. Le flushing débute 2 à 3 semaines avant la lutte et se termine 3 semaines après, il correspond à environ 300-400g/brebis/jours de céréales mais pas de correcteur azoté.

 

En fin de lactation

 

Le tarissement peut être une période compliquée à gérer, notamment pour les fortes laitières. Cependant, le repos et le renouvellement du tissu mammaire à cette période permettent d’optimiser la qualité sanitaire et la quantité de lait produite sur la campagne suivante.

Le tarissement demande de la préparation :

  • La période est propice à la réalisation d’une note d’état corporel sur au moins 25% du troupeau afin de juger de l’efficacité du flushing qui a été pratiqué avant la lutte.
  • Un peu avant la dernière traite, la part azoté de la ration doit progressivement diminuer. Pour cela on peut baisser les concentrés azotés ou distribuer des fourrages moins riches, type foins de graminées.
  • Les rations paille intégrale et les privations d’eau ne sont pas conseillées car même si les besoins de productions diminuent, ceux d’entretien doivent être couverts.
  • Le passage en monotraite peut être envisagé, le but étant de diminuer les stimulateurs de production.
  • La période entre le tarissement et les trois mois de gestation est celle où la brebis a le moins de besoins et la plus grosse capacité d’ingestion : c’est la période pour faire des économies de concentrés et pour valoriser les fourrages les plus grossiers.

 

 

 

 

 

 

 

 

En début de lactation

 

Pour bien démarrer le début de lactation, il faut optimiser la fin de gestation. Cette période comprend les 6 semaines précédant la mise-bas. C’est le moment où les besoins de la brebis sont les plus importants car les fœtus en développement demandent beaucoup d’énergie et de protéines. Le volume du rumen étant considérablement réduit, la capacité d’ingestion est diminuée : c’est le moment d’utiliser les meilleurs fourrages, afin d’augmenter la concentration de la ration et de couvrir les besoins. La complémentation en concentrés est nécessaire mais attention aux quantités distribuées : si elles sont trop importantes, le fourrage sera moins consommé.

La ration de début de lactation doit être progressivement mise en place dans les deux semaines précédant la mise-bas. Au moment de la mise bas c’est 60 à 70% de la ration de pic qui doit être distribué. Pour les antenaises ou les agnelles, future productrices, c’est 80% de la ration adulte qui doit être distribuée sur la fin de gestation et le début d’allaitement. Attention également à la complémentation minérale et vitaminique qui doit être de 15 à 30 grammes d’un CMV. Une complémentation en sélénium et en propylène glycol peut également avoir son intérêt pour les fortes prolificités et pour éviter les toxémies de gestation.

Une fois la lactation lancée, la brebis va fortement augmenter sa capacité d’ingestion et pour répondre à ses nouveaux besoins de lactation, la quantité de fourrages distribués devra augmenter pour atteindre environ 2,5 voire 3 kg. Les fourrages utilisés doivent être riches en azote mais conservant tout de même un minimum de fibrosité (1ère coupe précoce de graminées ou 2nde coupe de luzerne). Un fourrage trop riche pourra être mélangé avec un fourrage plus fibreux pour atteindre le mélange fourrager souhaité.

 

Nathan Pouliquen, Référent régional ovin, Drôme Conseil Elevage

 

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