Ensilage mais 2013 : un bon cru en qualité mais hétérogène en rendement

Cette année, le retard dans la maturité des maïs a été important, et les chantiers d’ensilages en Rhône-Alpes et dans les départements voisins ont accusé plusieurs semaines de décalage par rapport aux dates habituelles. Ainsi début octobre, le nombre d’échantillons analysés au laboratoire CESAR n’atteignait pas la centaine. Par contre la qualité est là, comme nous le démontre la synthèse réalisée au 20 octobre sur les premiers résultats

 

Les valeurs présentées sont issues d’analyses faites sur du maïs récolté en vert mais également sur maïs fermenté. Depuis une semaine, les produits que nous accueillons sont davantage des fermentés que des verts. Aussi, sur la population présentée, il y a à peu près moitié-moitié de chaque. Les valeurs nutritives calculées sont celles de l’ensilage, mais elles sont en définitive peu différentes de celles du vert de départ.

Les résultats d’analyse sont présentés sous forme de quartile (valeur pivot séparant le 1er quart du 2e quart des échantillons triés dans l'ordre croissant) . Ainsi, le premier quartile est la valeur qui sépare les 25% inférieurs ; le troisième quartile sépare les 25% supérieurs des données. Nous pouvons également dire que 50% des analyses se trouvent entre ces 2 quartiles.

 

La répartition des valeurs de l’année

Pour illustrer sur des cas concrets, si l’on regarde la MAT, on voit que 50% des maïs ont leur MAT comprise entre 67 g/Kg et 80 g/Kg. La moyenne se situe à 74. Pour information, le minimum observé est à 50 et n’est pas singulier : 25% des maïs ont une MAT entre cette valeur de 50 et 67, valeurs  réparties de façon homogène.

Si l’on regarde maintenant le paramètre amidon, le minimum sera de 20g/Kg une année, quasi nul une autre année. C’est un minimum singulier : comme tous les valeurs d’amidon jusqu’à environ 150 g/Kg, elles sont éparses et distantes du peloton, mais ce sont des valeurs qui existent, liées à des maïs quasi dépourvus d’épis comme cela a été vu dans certaines parcelles. Avec la lecture des quartiles, nous voyons plutôt que 25% des maïs ont une valeur en amidon inférieure à 240g/Kg, et que la moitié des maïs se situent entre 240 et 325 g/Kg.

 

La comparaison avec les années précédentes à la même époque

2013 montre un taux moyen de matière sèche à 32.2%, inférieur de 3.6% par rapport à 2012 et de 1.9% par rapport à 2011. Les matières minérales moyennes sont elles supérieures d’environ 1% par rapport à 2012 et 2011. La MAT moyenne est assez proche d’une année à l’autre : 74 g/Kg en 2013, 75 g/Kg en 2012, 79 en 2011. On peut dire que la moyenne de 2011 est voisine de la valeur du 3eme quartile de cette année. La cellulose brute moyenne de l’année est comprise entre les moyennes de 2012 (211 g/Kg) et de 2011 (189 g/Kg). Et l’amidon moyen de 2013 à 280 g/Kg est à peu près à mi-distance entre la moyenne de 2012 à 265 g/Kg et celle de 2011 à 292 g/Kg.

Au niveau des valeurs nutritives, il en ressort une très bonne digestibilité moyenne, et donc des UF moyens d’assez bonne valeur : 0,88 contre 0,86 l’année dernière et 0,89 il y a 2 ans. La valeur azotée à travers les PDI, protéines digestibles intestinales, sont proches d’une année à l’autre.

Pour les minéraux, les valeurs moyennes de cette année montrent une baisse sur la teneur en calcium en particulier : la moyenne à 2,3 g/Kg de 2012 et de 2011 est plus élevée que le 3eme quartile à 2,0 de cette année. Ce n’est pas négligeable. Quant au phosphore et au magnésium, eux aussi, montrent une baisse depuis 2011. A suivre avec les prochaines statistiques de fin d’année.

 

 

Regardons à présent la répartition des maïs en termes de nombre par classe de digestibilité dMO.

Nous observons sur ces premiers maïs, que 2013 présente la plus forte proportion de maïs de la classe « très digestibles » par rapport à 2011 et 2012 : En 2012, cette classe n’en comptait que 7% contre 39% cette année.

En 2013, « très digestibles et digestibles » représentent plus de la moitié des maïs analysés, proportion voisine de 2011 mais nettement supérieure à 2012 qui en comptait moins du quart.

Il est intéressant de remarquer que ce type de classement par digestibilité fait bien ressortir les différences d’une année à l’autre, de façon plus explicite que les valeurs moyennes de dMO ou d’UF.

Les remontées de terrain vont bien dans ce sens : les maïs récoltés cette année quand ils ont pu être jugés s’avèrent pour beaucoup de « bons maïs ». Ce qui revient souvent dans la description des maïs de cette année est la grande hétérogénéité  au niveau du rendement, de la hauteur des maïs, de la présence et de la grosseur des épis, etc… certains maïs ne présentaient que tiges et feuilles.

La synthèse générale en fin d’année permettra de préciser toutes ces premières données.

 

D’après les analyses du CESAR, Pascal MATHIEU – CESAR – 04 74 25 09 90

 

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