Donner du sens à la mesure en valorisant le contrôle de performances

Les résultats du contrôle de performances sont riches d’enseignements. Retour sur le bilan technique du troupeau laitier de l’Ain et la Saône-et-Loire, d’avril 2014 à mars 2015, en 3 points : hausse de la production, agrandissement des troupeaux et maîtrise des cellules.

 

1.Les fourrages de qualité font plus de lait

La qualité des fourrages récoltés en 2014 se traduit directement sur la production laitière avec plus de 300 kg de lait et 0,2 points de taux protéique supplémentaires par vache. La production laitière moyenne atteint 7713 kg de lait par vache cette année. Elle est supérieure de près de 200kg à l’année 2011-2012 qui avait elle aussi bénéficié de fourrages de très bonne qualité. Les deux années intermédiaires n’avaient pas été particulièrement laitières avec des fourrages de qualité moyenne. Les taux sont stables malgré la hausse de lait : avec 39 g/kg, le taux butyreux qui était en dynamique décroissante se stabilise et le taux protéique remonte même de 0,2 points pour atteindre 32,9 g/kg.

Cette année, Conseil Elevage a mis en place un système de suivi de l’évolution des valeurs des raygrass italiens et de parcelles de prairies de mélanges. Chaque semaine, une analyse est effectuée sur des parcelles témoin et les résultats sont envoyés par sms aux éleveurs adhérents. Ces mesures s’ajoutent au suivi des évolutions des sommes de températures et de la pousse de l’herbe du réseau Patur’RA. Les préconisations de dates de fauche sont diffusées et les éleveurs peuvent suivre et bénéficier des analyses et conseils de nos spécialistes pour optimiser la qualité de leurs ensilages et foins. Sur la Dombes, un groupe d’éleveurs particulièrement dynamique s’est constitué sur l’initiative du conseiller du secteur. Ensemble, ils tentent des essais de cultures de mélange pour améliorer l’autonomie alimentaire de leurs troupeaux.

 

2.Adapter la conduite à l’agrandissement des troupeaux

Le nombre d’élevages de la zone continue sa décroissance : 852 élevages en 2014-2015, c’est une nouvelle perte de 37 élevages par rapport à la campagne précédente, soit 4% des élevages. Pourtant le nombre de vaches reste stable, autour de 56 000. Le troupeau moyen, avec 65 vaches par élevage augmente de 2 nouvelles vaches cette année.

Ces fortes variations d’effectifs ne sont pas sans conséquences sur la gestion des troupeaux. La maîtrise technique se met parfois à faire défaut dans une période sensible. Conseil Elevage peut apporter un appui à la réflexion sur le développement souhaité de l’élevage. Une fois les objectifs définis, nos conseillers proposent un plan d’action et suivent avec l’éleveur les résultats pour que les indicateurs techniques restent dans le vert.

Cette année, ni l’intervalle vêlage-vêlage, ni le numéro moyen de lactation ne varient. Depuis 4 ans, l’intervalle vêlage-vêlage moyen est de 410 jours environ et le rang moyen de lactation de 2,7. L’âge au 1er vêlage est aussi très stable, autour de 33 mois. La répartition des vêlages est plus étalée avec une atténuation du pic de septembre : 48% des vaches vêlent sur les mois de septembre à décembre.

 

3.Maîtriser la qualité du lait, c’est possible

Avec une moyenne à 279 milliers, les taux cellulaires sont en baisse après une année 2013-2014 qui avait été plus défavorable. La baisse du prix du lait et les quotas réalisés sur la fin de la campagne ont permis de réformer les vaches infectées. La quantité de lait permet aussi de diluer les cellules : ainsi les élevages avec des niveaux de lait inférieurs à 6000 kg ont un niveau cellulaire moyen à 358 milliers quand les élevages à plus de 10000kg ont un niveau cellulaire moyen à 241 milliers.

Le niveau général reste cependant élevé, ce qui n’est pas une fatalité. Le quart des élevages les plus performants sur ce critère affichent une moyenne à 202 milliers de cellules sur le troupeau et 155 milliers sur les primipares. Un conseiller spécialiste de la qualité du lait est présent sur chaque secteur géographique. Ils aident les éleveurs qui le souhaitent à améliorer des résultats qui pénalisent largement l’économie du troupeau : lait écarté, vaches moins productives, coût des traitements, réformes subies, travail supplémentaire et stress. Pour un troupeau de 65 vaches avec 32 mammites par an, la facture s’élève à 8000€.

 

Cécile Pandrot et Anne Blondel

Conseil Elevage 01 /71

 

 

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