Des maïs atypiques, attention aux taux de matière sèche à la récolte

Le sec, qui sévit depuis la fin juin, a desséché certaines parcelles de maïs. Malgré quelques orages, ces maïs n’arriveront pas à maturité, la teneur en grain sera faible voire nulle (cf notre article précédent sur ce sujet). Les premières récoltes ont commencé fin juillet - début août suivant les départements.

 

 

Attention au taux de Matière Séche de vos maïs

Sans un épi normal, il est difficile d'évaluer avec précision la teneur en matière sèche de la plante entière à partir d'indices visuels. L'ensilage de maïs endommagé par la sécheresse tend à sembler plus sec qu'il ne l'est en réalité. Si, au moment de la récolte, le taux de matière sèche est trop important, le tassement, l'élimination de l'air et la fermentation seront inadéquats et une grande quantité d'ensilage se détériorera. N’hésitez pas à utiliser du sel comme conservateur. Par contre, si le taux de matière sèche est inférieur à 28% lors de la récolte, il se produira des écoulements et de mauvaises fermentations (teneur élevée en acide butyrique, qui dégage une odeur très forte).

Si vous avez de la difficulté à déterminer le taux d'humidité de la plante entière, coupez un échantillon le plus représentatif de votre parcelle. Couper et broyer le plus finement possible vos cannes de maïs. Servez-vous d'un appareil à micro-ondes ou faites appel à un laboratoire pour déterminer le pourcentage de matières sèches.

Pour ces maïs atypiques, toutes les « bonnes règles » de réalisation d’un ensilage sont à respecter scrupuleusement (tassement, largeur du front d’attaque, couteaux aiguisés, 3-4 semaines mini de fermentation avant ouverture…). Une analyse, dés l’ouverture du silo, est impérative pour juger de la qualité de ce fourrage.

 

A partir de la mi-août, privilégier les dérobés à base de ray-grass italien

Le ray-grass italien présente plusieurs avantages : Graminée à croissance rapide, facilité d’implantation, coût des semences modeste, valeur alimentaire élevée : 0,9 UFL 100 à 140 g de MAT. Pour une exploitation en pâture : préférer les variétés non alternatives. Pour une exploitation d’enrubannage/ensilage : préférer les variétés alternatives diploïdes de préférence (+2 % MS). Dose de semis : 25 kg (20 kg si diploïde), ou 15 kg/ha en association avec trèfle annuels, crucifère. Inconvénient : le développement racinaire très important type « chevelu » a tendance à plus assécher le sol pour la culture suivante au printemps. N’hésitez pas à l’associer à des trèfles pour une meilleure valeur nutritive.

 

En montagne, la fertilisation comme levier … s’il venait à pleuvoir !

Durant le mois de juillet les quelques orages en montagne n’ont pas détrempé les prairies et n’ont pas permis un vrai démarrage de la végétation propice aux regains. Au mieux cela a maintenu un pâturage correct des animaux. Si début aout des pluies importantes venaient à tomber (>40mm) avec des températures moins élevées, ne pas hésiter à fertiliser les parcelles les plus productives (lisier ou minéral azoté à hauteur de 30 à 40 unités/ha). Des repousses importantes à récolter fin septembre en foin ou plus vraisemblablement en enrubannage seront encore possibles.

 

Jean-Philippe Goron - Isère Conseil Elevage - 3 août 2015

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