Des formations « coûts production » pour rester compétitif

Depuis près de 8 ans, Ardèche, Drôme et Isère Conseil Elevage propose de calculer les coûts de production de l’atelier lait à leurs adhérents selon la méthode « Institut Elevage ». Cet hiver un nouveau cycle de formations vient de se terminer avec 12 sessions en bovins lait sur les 3 départements. Ceux sont près de 160 élevages, 25% de nos adhérents, qui ont bénéficié de ce service.

 

 

 

Travail, mécanisation et système fourrager, des thématiques à approfondir

La force de ces formations, toujours très appréciées des éleveurs, réside dans les échanges entre les agriculteurs eux-mêmes, éclairés de zooms techniques particuliers. Ces journées permettent de faire le point sur la conjoncture, ses résultats économiques et les adaptations possibles à la lumière des références des groupes régionaux (lait plaine, lait robot, lait maïs herbe, IGP, Bio..). Le bilan de ces  formations fait ressortir des besoins plus importants dans 3 domaines :

  • Le travail : temps travail astreinte, conditions de travail, trucs et astuces pour se simplifier la vie, productivité et rentabilité, remplacement
  • La mécanisation : chaîne de récolte, distribution du fourrage, stratégie d’investissement
  • Le système fourrager : développer l’herbe et la pâture / maïs, développer les ensilages d’herbe précoces pour gagner autonomie protéique

D’autres idées sont aussi ressorties : élevage des génisses, coût des bâtiments, optimisation fiscale, comment négocier ses contrats d’assurance. Ces thématiques seront proposées dans les formations de l’hiver prochain en collaboration avec nos partenaires.

 

 

Des éleveurs qui sont su s’adapter

L’analyse d’un groupe constant de 55 exploitations en lait conventionnel (Ardèche, Drôme et Isère) sur les 3 dernières campagnes 2014, 2015 et 2016 apporte un éclairage sur la manière dont les éleveurs ont pu réagir face à la crise laitière.

 

 

Les structures d’élevage ont peu évolué en terme de main d’œuvre ou de surface. En revanche la productivité laitière a progressé que ce soit à l’animal, à la surface ou ramenée à la main d’œuvre.

 

 

 

 

La baisse du produit lait est marquée surtout en 2015 au vu de la baisse du prix du lait. La revalorisation de l’ICHN en montagne et les aides conjoncturelles ont permis de « limiter » la casse sur la baisse du produit en 2016. Les éleveurs se sont adaptés en réduisant les charges opérationnelles et en particulier la charge de concentré sans réduire la productivité des animaux. Le léger développement des volumes a permis de maintenir le niveau de charges de structure et des annuités. Au final le disponible au 1000 litres est très proche à 80 vs 90 €. Du fait d’une productivité du travail légèrement supérieure le revenu est quasi identique à 2014.

 

« Témoignage "GAEC du Luthau, Panissage (38) : La Technique au service de l'Economie"

 

Installé depuis 2012 avec son père, Valentin cherche à tirer parti au maximum des ressources disponibles (fourrage + bâtiment).  Le développement de la structure est bâti sur l’augmentation progressive des volumes produits sans surface supplémentaire.

 

 

Jérôme et Valentin, aidé du plus jeune frère Théo salarié à ½ temps, ont trouvé un équilibre dans l’organisation de leur travail qui leur permet de garder une très bonne maîtrise technique que ce soit au niveau du troupeau comme des cultures. Les éleveurs achètent uniquement des matières 1° (tx colza-soja, minéraux, poudre de lait et sel). Toute l’énergie est produite sur la ferme (maïs et céréales). De plus, ils misent beaucoup sur la qualité des fourrages récoltés et sur leur complémentarité :

  • Recherche de la meilleure digestibilité en ensilant au stade optimum que ce soit les maïs, les prairies mais aussi la luzerne. Analyses régulières des fourrages pour mieux caler les rations
  • Equilibre entre la part de maïs et d’herbe pour valoriser leurs atouts : Du maïs pour le niveau énergétique et assurer les stocks sous 3 formes, plante entière, épis et grain humide pour l’été. De la luzerne ensilées ou enrubannées pour la protéine, la fibre digestible et du foin de luzerne pour la rumination. De l’ensilage de mélange suisse pour de l’énergie sucre et de la protéine
  • Pour maintenir la qualité nutritive et limiter les pertes, utilisation systématique de conservateurs biologiques. Des conditions d’ensilages et de reprise des silos optimales (vitesse des chantiers, tassements, reprise, nettoyage du front d’attaque) sinon rien ne sert d’y ajouter du conservateur
  • De la pâture bien gérée pour qu’elle soit de qualité
  • Pas de rupture de stocks fourragers
  • Une ration spécifique pour les taries

 

 

Vêlage à 26 mois avec uniquement du mélange fermier et du foin de prairies naturelles

 

Cette augmentation de productivité laitière animal ET surface s’est accompagnée d’une excellente maîtrise des charges opérationnelles. Ainsi le coût des aliments est passé de près de 100 euros à 55 euros/1000 litres.

Cette augmentation de volume a aussi permis de diluer les charges de structures, notamment bâtiment et mécanisation. Ainsi malgré la fluctuation du prix du lait, le revenu des 2 associés a progressé.

 

Jean-Philippe GORON - Ardèche Drôme Isère Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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