Des ensilages d’herbe de très bonne qualité

La croissance de l’herbe étant stoppée par les fortes chaleurs de juin et le manque d’eau en plaine et coteaux, les premières récoltes d’herbe du printemps sous forme d’ensilage pourront compléter les rations de cet été. Voici les premières analyses d’ensialge d’herbe réalisées sur les départements Ardèche, Drôme et Isère.

 

Un printemps précoce favorable à la pousse de l’herbe

 

Après un mois de janvier plutôt froid, les mois de février et mars ont été plutôt doux. Ces bonnes conditions météo se sont maintenues sur avril et ont été propices à un démarrage précoce de la végétation.

Les faibles pluies d’avril ont limité le rendement de l’ordre de 30 à 40% mais ont permis la réalisation des chantiers de récolte dans d’excellentes conditions. Très peu d’ensilage ont été mouillés, le préfanage a été rapide et efficace. En moyenne les matières sèches des RGI et des luzernes sont de 30% ce qui garantit une bonne conservation, une bonne ingestion et valeur nutritive. Les ensilages de prairies temporaires sont même au-delà, en moyenne des 40%  de MS. On retrouve néanmoins 1/3 des échantillons de RGI à moins de 25 % de MS ce qui est peu au regard des bonnes conditions de récolte du mois d’avril.

Les premières coupes de RGI ont démarré dés la fin mars sur les secteurs les plus chauds de Drôme et Ardèche notamment pour se terminer à la fin avril sur les secteurs des terres froides en Isère.

Les luzernes ont été tout aussi précoces avec des 1° coupes début avril.

 

 

 

 

 

Des ensilages de très bonne qualité

Que ceux soient les RGI, les luzerne ou les ensilages de prairies temporaires de plaine, tous les fourrages sont d’une qualité très supérieure à l’année 2016 (printemps humide).

Les quartiles inférieurs et supérieurs donnent les valeurs qui délimitent les 25% des analyses en deçà de la valeur du quartile. 50% des analyses sont dont comprises entre les 2 quartiles. Les moyennes Ardèche Drôme Isère (ADI) sont comparées à celles de 2017 et 2016 de la zone du laboratoire César (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté) à la même époque.

Les matières azotées totales MAT sont un paramètre analytique important qui est en hausse importante comparativement à 2016 et significativement supérieure à la moyenne 2017 de la zone César. La forte valeur MAT peut s’expliquer par une bonne minéralisation de la matière organique du sol mais plus vraisemblablement par un stade de récolte du fourrage plus précoce.

La digestibilité (DIG), qui pèse énormément dans la valeur énergétique des fourrages, montre une évolution significative à la hausse pour tous les fourrages. La digestibilité annoncée est donc meilleure. Cela est confirmé par l’analyse de la partie fibres constituante des fourrages. Les parties les moins digestibles (lignine) sont peu importantes. De même la cellulose brute (CB) montre une évolution significative, importante et systématique à la baisse pour tous les groupes.

Les valeurs nutritives prédictives des fourrages (UFL et PDI) sont ainsi excellentes et très proches voir supérieures au table INRA (stade début épiaison pour les RGI et PT, début bourgeonnement pour les luzernes).

Les RGI présentent des valeurs, sur notre échantillon,  très homogènes avec un fourrage très équilibré. La luzerne présente une teneur moyenne plus importante en protéine mais pêche toujours sur l’énergie avec notamment de ¼ des échantillons à moins de 0.7 UFL. Certains échantillons sont en revanche exceptionnels pour des premières coupes : 0.85 UFL et plus de 150 PDI. La conduite de la luzerne, les techniques de récolte ont pu faire toute la différence.

 

Jean-Philippe Goron

Pour Drôme, Ardèche et Isère Conseil Elevage

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