Butyriques : stopper la prolifération

Maîtriser les butyriques pour ne pas impacter son prix du lait.

Les butyriques sont présents dans la terre et se retrouvent dans les fourrages en quantité variable selon les conditions de récolte. Contrairement à la plupart des agents pathogènes que l’on trouve dans le lait, ils sont incapables de se développer à l’air libre, dans l’eau ou dans le lait. En revanche, ils sont capables de se transformer en spores très résistantes pour se protéger des agressions extérieures.

 

Pas du butyrique dans la mamelle !

 

Les vaches ingèrent les spores contenues dans les fourrages contaminés. La digestion ne détruit pas les butyriques mais les multiplient. Les spores se retrouvent donc dans les bouses. La contamination du lait est extérieure, elle se fait lors de la traite lorsque les mamelles ou le matériel sont souillés.

Pour éviter les contaminations, il faut respecter des règles strictes d’hygiène :

  • La mamelle et les trayons doivent être bien propres et secs avant la pose des gobelets trayeurs
  • Evacuer les bouses du quai de traite pour éviter de souiller le matériel
  • S’assurer de la propreté du matériel de traite et du trayeur

Les butyriques ne sont pas seulement présents dans les fourrages, ils peuvent se trouver à de multiples endroits. Nous parlons souvent des conditions de récolte des fourrages et de l’hygiène de traite. De nombreux vecteurs de contaminations existent : l’eau contaminée par les bouses et la poussière qui se dégage des bottes de paille ou de foin, les couloirs d’alimentation où l’accumulation de farine + fourrages + humidité favorise la fermentation, le lisier chargé en spores et qui contamine les pâtures. L’apparition des spores butyriques dans le lait s’explique par ces multiples facteurs de risque.

 

Réussir ses fourrages fermentés

Le rumen de la vache réunit les conditions optimales pour le développement des butyriques : température à 37°C, anaérobie, humidité et pH favorable. C’est un parfait incubateur pour les spores. La digestion concentre les butyriques dans les bouses et celles-ci sont en moyenne 100 fois plus contaminées que le fourrage consommé.

 

C’est pourquoi il est primordial de réaliser ses fourrages fermentés avec rigueur. La réussite d’un ensilage ou d’un enrubannage passe tout d’abord pas les conditions de coupe et de chantier de récolte. Couper haut et dans des conditions sèches pour ne pas ramener de la terre dans le fourrage. Un ensilage mal tassé, humide, qui chauffe et dont la procédure d’acidification est lente, sont autant d’éléments qui engendrent la propagation des butyriques. A l’inverse, un ensilage réalisé dans d’excellentes conditions avec une acidification rapide (pH<4) limitera la contamination. Attention aux espèces fourragères ayant un pouvoir tampon élevé comme la luzerne ou le dactyle. Ces dernières ont un temps de fermentation plus long et multiplient le risque de développement.

 

 

 

Diagnostiquez vos ensilages avec SILO’SCAN !

La mallette Silo’scan, utilisée dans les ECEL de Rhône-Alpes, permet d’expertiser vos ensilages à travers différents outils :

  • Le compactomètre : évaluer le tassage du silo à travers la densité et la porosité du silo ;
  • Le pH-mètre : réaliser des mesures de pH apporte une évaluation du profil fermentaire des ensilages ;
  • La caméra infra-rouge : imager les zones d’échauffement sur le front d’attaque ;
  • Le tamis Penn Stat : apporter une appréciation de la qualité du hachage.

L’expertise de vos ensilages permet d’évaluer le risque de développement des butyriques à l’intérieur de vos silos. Les résultats permettent à votre conseiller de vous apporter des préconisations sur la réalisation des chantiers de récolte et la confection des silos.

Ici, un silo avec un pH > 4 et une température de 13.2°C. Le silo n’est pas suffisamment acide pour stopper le développement des butyriques. La température acceptable pour un silo doit être comprise entre plus ou moins 5 degrés par rapport à la température extérieure.

Analyser la teneur en spores butyriques de vos fourrages permet d’évaluer le niveau de contamination. Un ensilage contenant moins de 100 spores/gr est un fourrage bien conservé ou le risque de contamination est faible. A partir de 1 000 spores/gr on considère que le risque est plus important (source BTPL et CNIEL).

 

Kelly Alberca , Adice.

 

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