Bonnes pratiques de traite

La traite: Une partie importante du travail de l’éleveur

Votre revenu dépend également des bonnes pratiques de traite.

La traite doit se pratiquer avec du matériel entretenu et vérifié chaque année grâce à un contrôle Optitraite. La propreté des animaux est aussi un élément essentiel. Il est préférable d’avoir une installation de traite adaptée à la dimension du troupeau pour obtenir un temps de traite inférieur à une heure. Avec l’augmentation du nombre de vaches par élevage, ceci devient de plus en plus difficile.

La préparation de la mamelle simple et efficace
La préparation a un rôle hygiénique avec pour objectif d’obtenir des trayons propres et secs. Elle limitera ainsi au maximum la contamination microbienne. Elle peut se réaliser de différentes manières : lavettes individuelles humides et désinfectées, lingettes imprégnées, pré-trempage à la mousse ou laine de bois… Son rôle est aussi de faciliter l’éjection du lait grâce au déclenchement de l’ocytocine. Elle permet également la détection des mammites cliniques.
La traite proprement dite calme et non agressive
Le branchement des faisceaux trayeurs sera rapide en limitant les entrées d’air. La traite est une phase très importante se voulant calme et non-stressante pour les animaux. C’est le moment où le matériel respectera la physiologie de la mamelle et des trayons. Une machine à traire mal réglée,  mal entretenue ou de mauvaises pratiques conduisent à des signes  visibles sur les trayons (couleur violacée, micro-hémorragies...) et entraînent des dégâts irréversibles (éversion des sphincters).
Une fin de traite au moment adéquat
Que la dépose des griffes soit automatisée ou manuelle, elle doit être « douce ». Pour effectuer cette opération correctement, le vide sera coupé complètement. Il faudra veiller à ne pas créer de la surtraite car ce phénomène va détériorer des parties essentielles des défenses de la mamelle que sont le sphincter et le canal du trayon. Avec des installations équipées de décrocheurs automatiques, il faudra être très vigilant sur la qualité du réglage du niveau des seuils de dépose.
Le post-trempage a un rôle primordial sur la qualité sanitaire d’un troupeau. Il sera pratiqué avec le maximum d’hygiène (gobelet trempeur toujours propre). Il existe une grande diversité dans les produits de trempage. Le choix se fera en fonction des problèmes rencontrés sur l’élevage. Par exemple, en cas de problèmes liés à l’environnement, il est plus judicieux d’utiliser un produit barrière ou filmogène. "Rapidité, propreté et simplicité sont les composantes essentielles d’une traite rentable."

Hervé Despinasse, Rhône Conseil Elevage

<< Une démarche volontaire, la visite à la traite

L’élevage de René et Marie-Thérèse Vericel est un élevage typique des Monts du Lyonnais. La production par vache et par hectare est assez intensive pour ce troupeau de 25 holsteins rouges.

Un hiver 2010-2011 compliqué
Cet élevage affiche des résultats en leucocytes assez impressionnants. Depuis, plus de 10 ans, les livraisons se font uniquement en super A. Au contrôle laitier, 100 % des animaux sont régulièrement à moins de 300 000 cellules et en conséquence un résultat moyen inférieur à 100 000 cellules.
Mais durant l’hiver passé, les choses se compliquent. René Vericel nous explique : « En retard sur le quota, nous décidons d’acheter deux vaches au lait. A partir de cet événement, progressivement les résultats deviennent moins bons. Nous perdons plusieurs mois le super A. Introduire de nouveaux animaux reste certainement délicat. Investir dans l’élevage des génisses est à mon avis un levier important pour assurer de la meilleure façon le renouvellement du troupeau. Il vaut toujours mieux avoir une génisse de trop qu’une de moins ».

Réagir rapidement
Face à la situation, les éleveurs réagissent vite. Dans le Rhône, un plan d’accompagnement appelé « plan mammites » se réalise avec le GDS 69. Une table ronde est organisée avec les principaux partenaires de l’élevage. Une visite de traite est réalisée par Hervé Despinasse, conseiller élevage du Rhône. Marie-Thérèse souligne : « Ce moment à la traite nous a permis de valider nos pratiques. Nous avons pris la décision de vendre plusieurs vaches incurables avant le vêlage de notre lot de génisses pour ne pas les contaminer. Nous voulions être sûrs aussi que la traite n’était pas un lieu à risque ».
Le rapport de traite confirme tout le savoir-faire de nos deux trayeurs. La traite est calme et rapide. Le matériel est propre et entretenu régulièrement. Le pré-trempage est réalisé correctement mais une attention doit être portée pour laisser agir le produit un peu plus longtemps et tirer les premiers jets. Les trayons sont sains.

Le décrochage fonctionne bien et aucun signe de sur-traite n’est observé. Aujourd’hui, les éleveurs retrouvent le moral et le goût de traire. Le dernier résultat de laiterie affiche 89 000 cellules. Savoir réagir vite et se remettre en question sont  les clefs de la réussite pour solutionner des problèmes. >>

René et Marie-Thérèse Vericel, Coise (69)
Des éleveurs consciencieux.

 





Propos recueillis par Claude Detour,
Rhône Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

 

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