Avoir des mammites et des cellules n’est pas une fatalité

En appliquant rigoureusement toutes les préconisations dans la durée, l’espoir est grand de rétablir la situation et de produire un lait de qualité.

 

 

Limiter la pression environnementale

Sur l’aire paillée : L’échauffement d’une aire paillée est synonyme de hausse de contamination. Pour limiter cet échauffement les leviers les plus importants sont l’amélioration de la ventilation du bâtiment et la limitation de la quantité de paille/m². Paradoxalement, mieux vaut parfois avoir des vaches un peu plus sales mais une litière en dessous de 35°.Le tassement de l’aire paillée n’a pas donné de résultats probants. Du point de vue de la prévention des mammites nous préférons une aire paillée avec peu de paille par m² (1.2kg de paille/m², le double après curage) et un curage systématique une fois les 35° dépassés, ce qui dans certains cas peut aller jusqu’à un curage toutes les semaines.

Au pâturage l’été : L’été peut aussi être source de mammites avec des vaches à la pâture  si elles couchent toujours au même endroit. Il faut absolument les forcer à se coucher ailleurs en parquant ces aires de couchages temporaires. Les mouches peuvent aussi être un vecteur de bactéries et les produits de trempage répulsifs n’ont pas encore fait leurs preuves. Rentrez les animaux aux moments les plus chauds de la journée et créez des courants d’air en ouvrant au maximum les bâtiments. Cela permet un véritable rempart contre les mouches et une amélioration du confort pour les vaches, notamment lors des périodes de fortes chaleurs en limitant le stress thermique. Ce stress a tendance à limiter la réponse immunitaire et donc à favoriser les petites infections ou les rechutes.      

             

Détecter vite pour traiter efficacement

L’observation des premiers jets est, pour les éleveurs concernés par les mammites cliniques, une obligation. Sans cette pratique, pas de détection précoce des mammites, gage d’efficacité des traitements et donc de diminution des rechutes. Détecter des caillots à la traite et attendre la traite suivante pour confirmer que c’est bien une mammite c’est jusqu’à 50% de chance en moins de la guérir. Les récidives de mammites sur le même quartier sont souvent liées à des traitements qui n’ont pas réussi. Enfin, empêcher que les vaches se couchent dans les 30 minutes suivant la traite est toujours primordial pour empêcher les contaminations.

 

Samuel BOUCHIER - Isère Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

« Margarit Jean-Paul, Le Grand Serre (26)

Diminuer les taux cellulaires, échanger pour progresser

Jean-Paul a participé à la formation sur le thème de  l’amélioration de la performance économique de son élevage par la maîtrise des concentrations cellulaires du lait de vache. Elle a été organisée par Drôme Conseil Elevage en partenariat avec le GDS. Après avoir revu les apports théoriques sur le fonctionnement de la mamelle et des différentes réactions inflammatoires, il a également fait le point sur les facteurs de risque qui existent dans son élevage. Enfin, il a pu échanger son expérience avec les autres éleveurs.

Optimiser ses pratiques grâce à une visite de traite

« Au cours de la visite de traite nous avons enregistré différents facteurs comme le temps de traite, de préparation et les lésions sur les trayons. Avec mon conseiller, j’ai compris l’importance de la préparation sur le temps de traite et donc sur mon temps de travail. Quelques modifications simples me permettent d’économiser 30 minutes par jour. De plus, mes animaux donnent beaucoup mieux le lait. »

Etre vigilant sur la gestion de l’aire paillée

« Le diagnostic des facteurs de risque présents dans mon élevage réduit mes faiblesses. Entre autre, j’intègre une meilleure gestion de mes aires paillées (température, humidité, curage régulier...). Avec mon conseiller d’élevage, nous avons entamé une réflexion pour modifier le sens de circulation des animaux en salle de traite. L’objectif est que les vaches ne se couchent pas dans l’heure suivant la traite pour que le sphincter soit bien refermé. »

Mieux utiliser le test teepol

« Les différents échanges que l’on a eus lors de la formation m’ont réappris les bonnes pratiques en matière de détection de mammites. Je contrôle l’efficacité après le traitement d’une mammite. Je note sur mon carnet sanitaire avant le tarissement de ma vache le ou les quartiers à problème pour me permettre de vérifier au vêlage l’efficacité de mon traitement. »

Propos recueillis par Yannick Blanc, Drôme Conseil Elevage

 

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