Avec un robot, le pâturage reste possible

La compatibilité repose sur la motivation des éleveurs et des vaches, l’accessibilité des pâtures et le taux de saturation de la stalle de traite. Même si souvent la tentation est grande, la mise en place d’un robot de traite ne doit pas être synonyme de « zéro pâturage ».Dans un système bien géré, en période de pâturage, le nombre de traite ne baisse que de 0,2/VL/j et le lait  de 1,7 litre par jour. Une baisse infime au regard des économies réalisées sur le poste alimentation.

 

Des éleveurs motivés

Parcellaire favorable, diminution du travail d’astreinte et économie sur le cout alimentaire par rapport à une conduite intégrale en bâtiment sont des éléments incitatifs. La motivation des vaches est aussi une clé de réussite. Pour cela, il faut les inciter à se déplacer sur les trois axes : pâture, auge et robot. L’attrait d’un repas  à l’étable le soir va inciter les vaches à rentrer et le matin avec le ventre vide, l’ingestion de l’herbe est maximisée.

 

Une bonne circulation des vaches

Les résultats de l’étude Casdar «Robot et pâturage» montrent que les vaches pâturent à une distance moyenne de 500 m du bâtiment. Les animaux doivent circuler le plus librement possible avec des accès stabilisés et larges (2,5 à 3m) et des sorties de bâtiment bétonnées. Même s’il n’y a pas de type de pâturage plus propice qu’un autre, l’idée de proposer un nouveau repas d’herbe après passage au robot (avec une porte de tri) favorise la fluidité de la circulation des vaches. Des signaux sonores, un chien de troupeau ou aller chercher quelques vaches, incite les autres à venir à la traite. L’eau dans les parcelles n’est pas indispensable mais en prévoir dans les parcelles les plus éloignées. Il faut éviter le point d’eau unique près du robot. Si l’accès au pâturage est au plus près de la stalle, c’est donc le robot qui gère la sortie au pâturage sinon la porte de tri s’impose pour orienter les vaches vers le robot avant d’aller dehors.

 

Tenir compte du niveau de saturation de la stalle

Il impacte directement la conduite du troupeau et la gestion du pâturage. Au-delà de 60 vaches/stalle, il faut assurer une bonne circulation mais il n’y a pas d’organisation type de la journée de pâturage. On parle d’organisation autour de plusieurs parcelles par jour, de gestion de lot de vaches, de rentrer les vaches en bâtiment sur une période de la journée. Enfin, pour diminuer l’engorgement du robot en période de pâturage, il faut éviter d’avoir trop de début de lactation à ce moment-là.

Josiane Chaussaroux - Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

« GAEC de la Fouant, Saint Georges Lagricol (43)

Le pâturage ne complique pas notre organisation

Le GAEC de la FOUANT fait partie des 20 exploitations enquêtées dans le CASDAR robot et  pâturage. A la tête d’un troupeau de 50 montbéliardes à 7500 kg, les associés ont tenu à conserver le pâturage pour le bien être des animaux et la maîtrise du coût alimentaire.

 

Un bloc de 18 Ha jouxte le bâtiment

L’élément fondamental dans le maintien du pâturage sur cette exploitation est un parcellaire particulièrement adapté. 18 ha sont aujourd’hui accessibles avec une distance maximale de 500 m du bâtiment. L’herbe pâturée permet de couvrir une demie-ration d’avril à septembre. Une porte de pâture permet de gérer la sortie des vaches en fonction de leur dernière traite.

2,5 traites par jour pour 45 vaches à l’herbe

En période hivernale la fréquence de traite est de 2,8 traites/jour, elle se maintient à 2,5 en période de pâturage. Les vaches ont accès à l’herbe de 7h  à 18h, les deux premières années l’éleveur les ramenait au bâtiment à midi pour maintenir la fréquence de traite. Depuis deux ans  il ne va plus les chercher et la fréquentation du robot s’est maintenue, les vaches ont pris l’habitude de revenir pour aller à la traite. Le pâturage est géré au fil, la cuve à eau est amenée  sur la parcelle pâturée.

Ration mélangée ou foin seul distribués à l’auge

En 2010 et 2011, à la mise à l’herbe le complément en fourrage avait uniquement été constitué par du foin et les silos fermés pendant près de deux mois. Avec de la céréale à l’auge et une complémentation au robot un niveau de production de 22 à 23 kg avait été maintenu. Depuis 2012 la ration mélangée à base d’ensilage d’herbe et de maïs est distribuée toute l’année. La distribution a lieu le matin avant que les animaux puissent sortir du bâtiment par la porte de pâture. La production moyenne pour ce mois de mai est de 25 kg.

 

Patrice MOUNIER, Haute-Loire Conseil Elevage

 

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