Améliorer l'autonomie en concentrés avec la conservation des céréales broyées en silo

Pour utiliser les céréales de l’exploitation, traditionnellement cela nécessite un équipement important. Des cellules ventilées, des vis de reprise et un aplatisseur ou un lamineur. Pour un équipement complet et fonctionnel l’investissement peut vite dépasser 30 000€. Bien que ce matériel puisse être subventionné par la Région Rhône-Alpes (diagnostic autonomie alimentaire), cela représente un investissement important. Une autre possibilité existe, le stockage en grain humide en boudin ou en silo couloir.

 

 

Une alternative intéressante au stockage sec en cellules

Le grain peut être conservé sous cette forme à partir du moment où la moissonneuse peut le récolter à environ 35% d’humidité jusqu’au stade de récolte normal à 14% d’humidité.

La technique consiste à aplatir les céréales après la récolte et à les conserver dans un silo fermé hermétiquement et bien tassé. Ainsi en anaérobie les bactéries lactiques se multiplient et transforment les sucres en acide.

Plus la céréale est récoltée humide plus la dégradabilité sera rapide et donc acidogène et le front d’attaque devrait avancer rapidement. Pour les céréales à paille il est conseillé de les récolter quand le grain est sec. Pour le maïs grain il est conseillé de le récolter à 25 à 30% d’humidité pour avoir de l’énergie dégradable sur une plage plus longue que le grain sec.

En complément avec du foin ou de l’enrubannage cela peut être un moyen de palier au manque d’ensilage de maïs. En complément de ration à base ensilage herbe et maïs cela permet de densifier les rations en énergie à moindre coût.

 

 

 

« Témoignage du GAEC des Grands Prés

Un mélange de céréales-pois conservé en silo boudin pour les laitières

GAEC de trois associés en production laitière sur la commune de Massieu. Le GAEC compte 80 vaches laitières pour une surface de 147 Ha dont 19 Ha de céréales et 18 Ha de maïs. La conversion à l’agriculture biologique a débuté en 2011.

« Avant nos céréales étaient livrées à une coopérative et reprises sous forme de granulés contenant de 40 à 50% de céréales pour une MAT de 18 à 21%.

 

Trouver une alternative au TAF

Avec le passage en bio il est nécessaire de consommer toute notre production et d’être le plus autonome possible. De plus les céréales sont souvent semées en association avec des protéagineux, pois, vesce et féverole depuis 2015. Ces mélanges ne peuvent pas être commercialisés.

Vue le nombre de vaches laitières, les volumes de céréales à stocker étaient importants, de l’ordre de 70 tonnes. Pour que cela marche correctement, cet équipement doit être complet, il faut  un équipement de ventilation, des vis de reprise et un aplatisseur. Cet investissement était trop important, nous ne pouvions le réaliser à court terme. Nous étions à la recherche d’un moyen pratique et à un coût raisonnable.

Nous avons essayé le travail à façon avec un entrepreneur qui avait camion et qui pouvait réaliser la reprise, la transformation et le mélange des céréales. Mais il fallait stocker les céréales et réaliser l’opération plusieurs fois dans l’hiver.

 

Un chantier réalisé en une seule fois

En 2014 nous avons essayé le stockage en boudin. Nous avons moissonné l’ensemble de nos céréales et méteils, matière sèche estimée entre 15 et 20%. Le lendemain  l’entreprise Sabot du Rhône est venue, les 41 Tonnes ont été aplaties  et mises en boudin dans la journée. Il y avait du blé et du mélange triticale-pois, les grains étaient bien aplatis même avec du pois. La longueur des deux boudins représente 35 mètre de long, cela nous a couté 918€ HT soit 22 euros la tonne.

Durant l’hiver nous avons distribué l’ensemble de la récolte jusqu’au début juillet. Nous sommes satisfaits du produit obtenu, il n’y a aucune perte et les vaches l’ont très bien consommé. Le seul inconvénient serait la reprise qui est réalisée manuellement avec une pelle. Pour 2015 nous avons renouvelé l’opération.

 

Propos recueillis par Patrick PELLEGRIN - Isère Conseil Elevage

Tags: