Alimentation et Robot de traite : Des enjeux importants

La circulation des animaux ne doit pas dépendre que des concentrés distribués.

La mise en place d’un robot modifie les stratégies d’alimentation, les choix de concentrés et les stocks fourragers. Les aliments distribués au DAC du robot doivent assurer à la fois les besoins de production et la fréquentation du robot. Ceci à donc un impact non négligeable sur le coût du rationnement.

Les besoins en stocks fourragers sont importants.

L’arrêt ou la diminution du pâturage demande de prévoir des volumes de fourrages et des capacités de stockage supplémentaires. Le coût alimentaire est donc plus élevé avec un robot.

Lorsque les structures d’exploitation permettent de maintenir une part de pâture, le coût de ration est beaucoup plus faible. Même avec une légère diminution de la fréquentation du robot, le pâturage reste rentable.

La ration à l’auge doit être équilibrée.

 Il faut distribuer à l’auge une ration équilibrée et couvrant environ 4 à 5 kg de lait de moins que la production moyenne du troupeau. Il est ainsi plus facile d’ajuster les concentrés apportés au robot. Cette ration doit être suffisamment fibreuse et d’un niveau correct en azote pour favoriser l’ingestion. Cela diminue les risques d’acidose surtout en début de lactation. Pour augmenter la circulation des animaux, la ration doit être distribuée au moins deux fois par jour. La distribution de concentrés augmente Il est préférable de mettre deux alimentateurs dans le robot même si cela augmente le coût de l’investissement. Pour les vaches en début de lactation, un concentré azoté est conseillé pour couvrir les besoins. Le concentré de production doit être ajusté au niveau de lait produit. En fin de lactation, les aliments distribués n’influent pas sur le nombre de passage au robot. Attention au gaspillage. Les fabricants d’aliments proposent des concentrés avec des arômes pour attirer les vaches. Les observations montrent que les animaux s’habituent vite et que l’effet positif est passager.

Anne Blondel, Contrôle Laitier de l’Ain et de la Saône-et-Loire 

<< Gaec du Tavel, Billiat (01)

Nous avons mis du temps à optimiser le rationnement.

Le rationnement avec le robot a été ajusté

Lors de la mise en place du robot, nous avons augmenté le niveau de la ration distribuée à l’auge à 30 kg de lait. L’objectif était d’avoir une alimentation qui favorise la production et donc d’inciter les vaches à venir se faire traire. Au robot, elles recevaient au minimum 0,5 kg de VL20 et de la VL 24 pour les vaches fraîches vêlées. Cette ration était efficace pour un tiers des vaches, mais les autres faisaient du gras plus que du lait. Les faibles productrices ne fréquentaient pas assez le robot et il fallait augmenter les quantités de concentrés pour les attirer.

Des changements nécessaires

Début 2009, nous avons complètement changé de méthode pour des raisons de trésorerie. La quantité de concentrés achetés était vraiment trop importante. Le coût de la ration n’était pas compensé par une meilleure production de lait. Les vaches étaient taries trop grasses donc avec des problèmes au vêlage. Il y avait de l’acidose. Le taux d’urée dans le lait était passé à 0,40 g/L. Aujourd’hui, le niveau de la ration à l’auge est équilibré à 25 kg. Au robot, elles reçoivent toutes 1 kg de drèche et de la VL 20 plafonnée à 6 kg pour les meilleures productrices. Nous avons constaté que les vaches sont moins gavées à l’auge, elles ont plus faim et sont plus toniques. Du coup elles fréquentent mieux le robot. La production de lait a augmenté et le taux d’urée est repassé à 0,25g/L. En moyenne la quantité de concentré a diminué de 4 kg par vache et par jour, sans baisse de production ! L’expérience semble être positive, nous calculerons l’impact sur le coût de concentré dans quelques mois.    >>

Propos recueillis par Anne Blondel

Cournon 2009 Spécial Nutrition

Voir aussi : 

- Témoignage éleveur : de la pulpe de betterave pour corriger mes fourrages 2012

Tags: