Le taux de mortalité des veaux en France atteint le triste score de 11,6%. Les principales causes de mortalité sont les diarrhées néonatales, devant les accidents au vêlage et les pathologies respiratoires. L’augmentation de la taille des troupeaux et la présence de virus entraînant des avortements tardifs (FCO, schmallenberg, BVD…) expliquent l’augmentation de la mortalité des veaux. Pour diminuer ce taux de mortalité et profiter au maximum de la stratégie génétique mise en place sur votre troupeau, il est nécessaire d’adapter le travail autour des veaux et de leur logement.
La maîtrise du risque sanitaire passe par une ventilation et une température adaptées aux conditions de logement des animaux (veau naissant, phase d’allaitement, post sevrage…) et par un logement facilement nettoyable avec un nombre de places pouvant permettre un vide sanitaire.
L’organisation du travail autour des soins des veaux doit être simple : local pour la préparation de la buvée, stockage des concentrés, foin, paille, matériel de nettoyage et désinfection, organisation du curage.
Plusieurs solutions techniques existent. Elles ont chacune leurs atouts. A vous d’étudier la solution qui vous convient le mieux.
Niches individuelles extérieures
Confort des animaux : l’exposition sud, sud-est des niches évite les problèmes d’humidité et de courants d’air qui conduisent à des troubles respiratoires. L’isolement des veaux limite les problèmes sanitaires et facilite la désinfection.
Confort de travail : le travail se fait en extérieur été comme hiver. Il faut prévoir un éclairage suffisant. En revanche, le curage peut se faire au tracteur.
Coût du projet : 700€/veau. A noter, la possibilité d’adapter facilement le nombre de niches en cas d’augmentation du cheptel.
Inconvénients : observation des veaux assez difficile. Conditions de travail en extérieur et paillage manuel des niches, surfaces dallées importantes (circulation et cases) qui génèrent un volume d’eaux brunes conséquent qu’il faut traiter.
Niches collectives couvertes
Confort des animaux : les veaux choisissent de s’installer soit dans un espace confiné (niche) soit dans une zone plus ouverte et plus aérée. Il y a peu de stress lors du passage des niches collectives au bâtiment génisses.
Confort de travail : distribution à l’abri du bâtiment, paillage mécanique possible sur l’aire d’exercice, curage facilité.
Coût du projet : 1200€/veau
Inconvénients : paillage manuel de l’intérieur des niches
Cases à veaux extérieures
Confort des animaux : le bâtiment est modulable : ouverture l’été et filet fermé l’hiver avec ventilation dynamique. Les cases individuelles limitent les risques sanitaires.
Confort de travail : la distribution se fait à l’abri. Le curage est simplifié par l’ouverture de la paroi. Une partie de la structure peut être réservée à la préparation de la buvée et au stockage.
Coût du projet : 800€/veau
Inconvénients : paillage manuel
Cases collectives dans le bâtiment attenant au bloc traite
Confort des animaux : la ventilation est plus difficile à gérer, ce qui oblige parfois à installer une ventilation mécanique. L’isolation de la toiture est nécessaire. Si l’exposition du bâtiment est au nord, il faut également prévoir une isolation des murs. Les diarrhées et les virus respiratoires se propagent facilement.
Confort de travail : la proximité du bloc traite évite de sortir dehors pour réaliser les soins aux veaux. Ce type de bâtiment est adapté pour le fonctionnement avec un DAL. Un couloir de paillage derrière le box est à prévoir. Le curage des aires paillées se fait au tracteur. Possibilité de prévoir des passages le long des portails pour aller du couloir d’alimentation au couloir de paillage.
Coût du projet : 1300€/place
Inconvénients : paillage manuel très facile du couloir de paillage, ventilation à gérer (naturelle ou dynamique), pas de vide sanitaire possible en cas de vêlages étalés sur l’année.
Nurserie bi-pente séparée du bloc traite
Confort des animaux : la gestion de l’ambiance est possible avec une exposition sud, sud-est. Les entrées se font au sud et latéralement. Le couloir de paillage évite le contact des veaux avec la face nord. Le curage est mécanisable et le paillage facilité. Les veaux sont bien visibles.
Confort de travail : ce type de bâtiment est adapté pour le fonctionnement avec un DAL. Le curage des aires paillées se fait au tracteur. Des petites astuces améliorent le bâtiment : prévoir des passages le long des portails pour aller du couloir d’alimentation au couloir de paillage, grillage de protection contre les oiseaux sous faitière pare-vent couverte, joint autour des portes pour éviter les courants d’air.
Coût estimatif : 1500€/veau
Inconvénients : c’est un système de logement coûteux. L’emprise au sol est plus importante et doit intégrer les abords. L’éloignement du bloc traite peut compliquer le transport du lait.
Des choix s’imposent pour vos veaux et génisses, n’hésitez-pas à contacter nos conseillers Bâtiments d’élevage pour finaliser vos projets.
Une nurserie efficace vous permettra d’apporter à chaque veau une bonne ambiance, un bon abreuvement et une bonne alimentation. Ainsi un GMQ moyen à 900g/j/veau sera d’autant plus facile à atteindre.
Florence Fargier et Jocelyn Barcet, Service Bâtiments de Loire Conseil Elevage