Zoom sur la méthode Obsalim d'observation des symptômes alimentaires

Le 21 mars dernier Isère Conseil Elevage proposait une formation sur la maitrise de l’alimentation du troupeau bovin au travers de l’observation des animaux.  Pour cette occasion, une dizaine d’éleveur se sont retrouvés pour se former à la technique « OBSALIM »  grâce à l’intervention du  vétérinaire Giboudeau, au travers d’une matinée théorique en salle et d’une après-midi mise en situation avec la visite du Gaec du Sommet à Montagnieu.

 

Qu’est-ce qu’OBSALIM ?

Le docteur Bruno Giboudeau exerce à Arbois dans le jura et il est passionné d’alimentation. Dès les années 1990, il a répertorié des symptômes alimentaires observables sur les animaux afin de donner des informations sur les déséquilibres de la ration.  Il lui aura fallu plus de 15 ans  pour compiler 143 symptômes différents et créer la méthode OBServation des symptômes ALIMentaires.  Mr Giboudeau en parlant d’Obsalim « c’est comme le code de la route, on vous apprend à lire les panneaux et c’est à vous de piloter derrière » « C’est pour vous permettre de piloter au mieux votre alimentation avec le système que vous avez actuellement »

Aujourd’hui cette méthode peut être appliquée en exploitation à partir d’un jeu de carte et d’un carnet de première interprétation. Une version sur smartphone a aussi vu le jour. Et pour ceux qui souhaitent connaître l’intégralité des symptômes, ils sont détaillés dans  le livre « les vaches nous parlent d’alimentation ».  

 

Lecture du jeu de carte ?

Le jeu de carte comprend 61 symptômes qui sont déclinés à chaque fois en 7 critères : L’énergie fermentescible Ef, l’énergie globale Eg, l’azote fermentescible Af, l’azote global Ag, la fibre fine Ff, la fibre de structure Fs et la stabilité ruminale Sr.  Le délai au bas de la carte correspond au temps nécessaire pour que le symptôme apparaisse.

 

 

Comment mettre en œuvre la méthode ?

  1. Si besoin créer des groupes d’animaux à observer en fonction de l’âge, des  critères de production, du stade de production …
  2. Apprécier l’homogénéité du troupeau dans son ensemble : vitalité, état d’engraissement, niveau de propreté générale.  Si « tous les clignotants sont au vert, la machine fonctionne correctement, pas besoin d’aller plus loin»

 Si trop d’hétérogénéité, il est conseiller de faire des sous-groupes d’observation en essayant de trouver des critères communs à ces animaux (niveaux de production, hiérarchie au sein du troupeau…)

  1. Juger de la propreté des animaux en se concentrant sur la croix du grasset.
  1. Réaliser  trois passages pour repérer les symptômes alimentaires :
  • devant les animaux : observation des écoulements, de la couleur au niveau des yeux et du nez
  • devant les animaux au retour : observer les épaules : barre de saturation, zone PHG / et la robe des animaux
  • Derrière les animaux : bouses, urines, pieds, note d’état

Les indispensables à respecter à cette étape : Pour sélectionner un symptôme il doit être présent sur au moins 2/3 des animaux. Il faut au moins des cartes de trois couleurs différentes, c’est-à-dire trois lieux d’observation différents (peau, œil, nez,  bouses)

  1. Aligner les cartes des symptômes observés et additionner les coefficients pour chacun des 7 critères.

 

  1. Repérer les facteurs limitants et excédentaires. Pour l’énergie et l’azote bien faire la différence entre globale et fermentescible et commencer par celui qui a le plus d’écart entre globale et fermentescible donc le plus de perte par l’animal.  

 

  1. Discuter si possible à plusieurs sur vos méthodes actuelles d’alimentation et les modifications qui seraient possible d’apporter (distribuer plus loin la ration, fractionner les apports, couper plus distinctement la fibre, rééquilibrer azote/énergie…). Refaire un diagnostic obsalim 5 jours plus tard pour voir si les modifications sont concluantes.

 

Exemple

  • cartes sélectionnées : zone PHG / Bouses collantes / nez écoulement  
  • interprétation : manque de stabilité ruminale par manque de fibre de structure et excès d’excès d’énergie fermentescible et une mauvaise valorisation de l’énergie.
  • questionnement :

- les repas sont-ils similaires matin et soir d’un jour sur l’autre ?

- les aliments qui apportent de l’énergie fermentescible sont-ils distribués en trop grande quantité ou pas bien associés ?

- comment est amenée la fibre ? est-elle efficace dans cette ration ? 

 

 

En conclusion de la journée, les éleveurs ont apprécié la découverte de la méthode mais souhaitent être accompagnés pour pouvoir la mettre en œuvre rapidement dans leur exploitation. Pour cela des groupes d’éleveurs seront créés et des visites d’exploitations organisées de manière à approfondir la technique à plusieurs et avec un conseiller.

 

Adeline PORRET, Isère conseil élevage

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