Veaux d’élevage : dès la mise bas partir sur de bonnes bases

Dans les régions Rhône-Alpes Auvergne, le taux de mortalité moyen des veaux en élevage laitier fluctue de 9 à 11 %, avec deux tiers des veaux qui meurent entre 0 et 48 heures. Ces chiffres, très variables d’un élevage à l’autre, compromettent dans certains cas le renouvellement du troupeau laitier et pénalisent l’amélioration génétique.

Le premier levier pour maitriser la mortalité dans les élevages est de respecter quelques fondamentaux dans l’encadrement du Vêlage.

 

 

Un local de vêlage adapté

Afin de favoriser les conditions de vêlage, il convient d’avoir un local adapté, celui-ci doit répondre à quelques exigences de confort. D’une surface de 15-20 m2 avec des côtés de 4-5 mètres le local doit être situé de manière à ce que l’animal isolé reste au contact visuel des autres animaux pour éviter tout stress.

IL est impératif que l’emplacement du vêlage soit non glissant, équipé d’un point d’abreuvement pour la vache, d’un espace d’alimentation accessible afin de favoriser la prise alimentaire après vêlage; garantissant à l’animal une reprise d’activité ruminale et une ingestion satisfaisante de la ration des vaches en lactation, et cela le plus tôt possible après vêlage.

Enfin pour une conception optimale, un point de lavage à proximité, l’aménagement d’un passage d’homme et un bon éclairage permettront de faciliter l’intervention des personnes.

Le box doit être lavé et désinfecté après chaque vêlage.

 

De la rigueur dans la surveillance et la gestion du vêlage

Prévoir le moment du vêlage permet de se rendre disponible pour s’assurer de la bonne adaptation du veau et garantir des soins adaptés. Pour cela la prise de température est une aide précieuse, celle-ci peut s’opérer manuellement ou avec l’aide de dispositif vaginal. (la température d’une vache en fin de gestation est de 39°C ,elle tombe en dessous de 39, 24 à 48 heures avant le vêlage)

L’assistance et les interventions trop précoces sont néfastes et doivent être exceptionnelles. Une fouille systématique est déconseillée, afin de limiter la contamination par les germes pathogènes et d’éliminer les risques de lésions de l’appareil reproducteur. Une fouille ne doit intervenir que pour détecter des risques de vêlage difficile : veau mal placé, mal engagé, anormal, jumeaux, torsion utérine, tous les éléments qui conduisent à une progression anormale du vêlage.

Il est important de se laver et se désinfecter les mains, ainsi que la vulve de la vache et tous les ustensiles utilisés durant le vêlage, en complément l’utilisation de gants en plastique jetables est indiquée.

Un taux de vêlage trop long ou «mous » doit conduire à revoir la conduite et l’alimentation de la vache en préparation au vêlage.

 

Assurer les soins au veau nouveau-né

A la naissance, la vigueur du veau doit être évaluée, dégager les sécrétions présentent dans les voies respiratoires afin d’assurer et stimuler l’oxygénation.

Une fois l’insuffisance respiratoire contrôlée, il faut procéder à l’asséchement du veau et le mettre dans un environnement où le confort thermique est assuré par une litière isolante, sans parois froides, sans courant d’air.

Un veau mouillé dans un environnement froid et humide peut se refroidir et devient rapidement sensible aux maladies. La température de confort d’un veau nouveau-né se situe entre 10 °c et 20 °c, il n’est pas nécessaire de rechercher des températures trop élevées, le veau est en revanche sensible aux changements brusques de températures.

Systématiquement le cordon ombilical doit être vidangé et désinfecté, pendant 2 à 3 jours suivant la naissance pour une bonne prévention des infections.

 

Rappel sur la prise Colostrale

Le veau est dépourvu de défenses immunitaires à la naissance, le colostrum outre le fait de stimuler le développement des fonctions digestives doit assurer la mise en place de cette immunité.

Pendant les premières heures, les anticorps ne seront pas digérés dans l’intestin et se retrouveront dans le plasma sanguin, très vite cette aptitude se réduit, le colostrum est dégradé et perd son intérêt immunisant.

L’efficacité de l’absorption intestinale diminue rapidement (24 à 36 heures). De de ce fait, il faut que le veau absorbe 10 % de son poids vif dans les 24 heures avec au moins 2 litres dans les deux premières heures de vie.

Le contrôle de la mise en place des défenses immunitaires passe en premier lieux par un test du colostrum avec un réfractomètre si possible, et dans un deuxième temps par l’évaluation du transfert immunitaire avec l’aide de votre vétérinaire.

 

Pour le groupe "Elevage des Génisses" FIDOCL, Philippe ANDRAUD - Puy de Dôme Conseil Elevage

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