Le management d’un troupeau Prim’Holstein demande aujourd’hui un savoir-faire important. Sélectionnée pour produire et donc programmée pour mobiliser ces réserves en début de lactation, le challenge d’accompagner cette vache Prim’Holstein devient de plus en plus délicat. L’évolution des notes d’état peut nous renseigner pour comprendre l’adéquation entre le management des animaux et  l’expression des potentiels génétiques.

Pour apprécier ce compromis, la comparaison à une courbe repère d’évolution de la NEC pour une Prim’Holstein 2012 fertile est indispensable.

Les 2 études menées en Rhône-Alpes NEC+Repro et THAM nous permettent de définir cette courbe.  La Prim’Holstein qui répond à cette courbe allie reproduction, production et santé. Ce n’est peut-être pas la formlue1 du de la production maximale au pic mais c’est certainement la vache qui peut produire le plus de lait dans sa carrière.

Courbe d’état : les repères indispensables

4 repères sont stratégiques pour juger de l’évolution de la courbe de NEC entre le vêlage et 120 jours de lactation.

Il  s’agit de la note au vêlage, de la perte d’état entre le vêlage et 30 jours, de la reprise d’état entre 30 jours et 90 jours et de la note minimale atteinte dans cette période.

Pour les habitués de la notation et de la grille institut de l’élevage de 1984, les 4 chiffres à retenir sont une note au vêlage de 3, une perte maximum entre 0 et 30 jours de 1 point, une note 90 jours supérieure à la note de 30 jours ( reprise d’état) et une note minimale de 2. Et pour finir une capacité des animaux à retrouver pour le vêlage prochain la note de 3.

Pourquoi d'autres profils de courbe ?

Une note au vêlage élevée autour de 3,5 se traduit par une mobilisation trop importante des réserves en début de lactation. La perte d’état entre le vêlage et 30 jours sera supérieure à  1 point. Un taux butyreux au premier contrôle trop élevé (supérieur à 45 g/kg)  sera un très bon  indicateur de cette perte d’état. Cette vache présentera  une panse peu remplie. En élevage, nous retrouvons ces vaches qui font des lactations très longues sur des rations complètes très énergétiques ou des génisses qui vêlent à 3 ans.

Une note d’état au vêlage trop basse se retrouve chez les animaux fragilisées par la lactation précédente ou chez les vaches très productives avec énormément de caractère laitier. Cette note faible au vêlage se situe pour des NEC inférieure à 2.5. Dans la base de données THAM, ces vaches présentent plus de non délivrances qui sont synonymes  d’infertilité. Pour la production, 2 types de lactation se dégagent.

Des animaux qui produiront peu, comme épuisé par la lactation précédente. Leur fertilité reste moyenne.

Des  vaches génétiquement programmées pour le lait qui continuent de produire et mobilisent leurs réserves. Leur NEC minimale devient très faible souvent inférieure à 1.5 voire proche de 1. Ces animaux sans réserve sont fragiles. Dans NEC+Repro, ces vaches, appelées les très maigres, ont un pourcentage de réforme plus élevé que la moyenne. Ces animaux ont présenté des anoestrus vrais (ovaires lisses) sur un temps pouvant atteindre 100 jours. Des productions extrêmes sont à éviter. Extrêmes pourtant sont  des seuils courants aujourd’hui à savoir 45 kg /j pour les multipares et 38 kg/j. pour les primipares. La note minimale inférieure à 2 est fortement corrélée avec un taux protéique inférieur à 28 g/kg. Retrouvez tous les profils de courbe et leurs signes associés.

Si la notation reste difficile, les paramètres laitiers sont disponibles et observer ses animaux avec ces données sera plus facile pour situer les animaux dans leur dynamique d’état.  Pieds, poils et rumen sont aussi d’autres signes tout comme la vigueur des animaux.

Aimer noter l’état corporel pour apprécier cette capacité à supporter l’entrée en lactation des animaux devient un outil de management fort pour gérer nos Prim’Holsteins modernes.

L’œil extérieur de vos conseillers est un investissement indispensable.

Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage.