Travail en élevages bovins lait : des références régionales et actualisées pour se situer

Cet article présente les résultats quantitatifs de 24 diagnostics travail réalisés avec la méthode « ACTEL » en 2015-2016, en région Rhône-Alpes et Saône-et-Loire.

 

 

 

Caractéristiques des élevages enquêtés

 

Les 24 élevages enquêtés sont des systèmes laitiers spécialisés de Plaine et de Montagne, et des systèmes « lait + cultures » pour les grands troupeaux de Plaine.

 

Ils produisent en moyenne 461 000 litres de lait avec 60 vaches laitières (vl), grâce à 1,9 Unités de Main d’œuvre (UMO), dont 84% proviennent de la Cellule de Base (CB).

Ces élevages emploient 11% de main d’œuvre salariée et bénéficient de 5% de main d’œuvre bénévole.

Malgré une grande variabilité sur les bâtiments et équipements, ils sont tous équipés de salles de traite et toutes les laitières sont en stabulation libre.

La surface moyenne est de 115 ha de SAU, constituée à 72% de SFP.

 

 

 

Le travail d’astreinte (TA)

Avec 5h par jour et par Unité de Main d’œuvre, le travail d’astreinte représente 70% du temps de travail de production. Il est réalisé à 91% par la Cellule de Base.

 

Chaque année, chaque vache du troupeau génère 59h de travail d’astreinte. Ainsi, 3 vaches supplémentaires ou 3 vaches improductives mobilisent environ 5 semaines de travail.

Si l’augmentation de la taille du troupeau permet des économies d’échelle, d’après les dires des éleveurs, c’est surtout que le temps n’est pas extensible et qu’il faut  bien arriver à faire le travail dans le temps disponible.

La question qu’ils se posent est la suivante : fait-on moins bien par manque de temps ou sommes-nous plus efficaces en allant à l’essentiel ?

De 36 à 95h par vache, le temps de travail d’astreinte varie d’un facteur de 2,6 entre les élevages enquêtés et ces variations sont plus importantes entre les élevages d’un même système qu’entre les systèmes.

 

 

Le temps de traite

Le temps de traite représente 51% du travail d’astreinte et constitue le premier poste à optimiser en vue de gagner du temps.

En effet, les temps de traite sont très variables : de 2,5 à 5h par 1000l selon les groupes et de 2 à 9h sur les résultats individuels.

Converti en temps salarié, la traite occupe en moyenne une personne à temps plein dans les élevages enquêtés.

 

Les autres travaux d'astreinte

Les résultats sont moins variables pour les autres travaux d’astreinte.

Le temps d’alimentation, 21% du temps de travail d’astreinte, est très stable avec 8h par UGB Lait dont 2h pour l’alimentation des élèves.

Ensuite, les soins aux veaux représentent 11% du temps de travail d’astreinte, le curage et paillage 8%, le pâturage 6%, la surveillance et reproduction 3% et les déplacements et manipulations 1%.

 

 

Le travail de saison (TS)

Avec 155 jours de moyenne par exploitation, soit 1,4 jour par ha de SAU, le travail de saison représente 24% du temps de travail. Ces tâches sont réalisées à 80% par la Cellule de Base.

 

Les 20% délégués consistent en de l’entraide, du recours au salariat et à l’entreprise pour parts égales (6% chacun) et un peu de bénévolat (2%). Le travail rendu en contrepartie de l’entraide représente 4% du travail de saison.

 

Le TS fourrages

Le travail de saison est constitué pour 43% de travaux liés aux fourrages : foins, ensilages, clôtures et entretien des prairies,… qui représentent en moyenne 1,1j de travail annuel par ha de SFP, de manière très stable quels que soient les groupes.

 

Le TS cultures

Les itinéraires techniques des cultures représentent en moyenne 26% du travail de saison et 1,2j de travail annuel par ha de culture. La variabilité entre les groupes est importante, liée à la fois aux dimensions cultivées et aux conditions d’exploitation.

 

Le TS troupeau

Quant aux travaux liés au troupeau : curage du fumier, manutention du lisier, mouvements d’animaux, échographies, parage, écornage,…, ils représentent 27% du travail de saison et 0,5j de travail annuel par UGB. Ils sont légèrement plus importants pour les grands troupeaux dont les effectifs permettent de réaliser certains travaux en chantiers. Ces travaux sont alors comptabilisés comme du travail de saison et non plus comme du travail d’astreinte.

 

 

Les marges de manœuvre

Le Temps Disponible Calculé, indicateur de souplesse du système en matière de gestion du temps, est en net recul par rapport aux références nationales établies en 2010 : -35%.

 

Avec 667h par Personne de la Cellule de Base en moyenne, il est très inférieur aux 1000h synonymes d’une marge de manœuvre confortable dans la gestion des aléas et autres tâches : travail administratif et de gestion, entretien du matériel et des bâtiments,…

S’il a tendance à être supérieur dans les collectifs de travail par rapport aux exploitations individuelles, ce n’est pas nécessairement le cas. Là aussi, la variabilité est très importante au sein de chaque groupe.

 

 

A suivre...

Cette synthèse n’est qu’une première mise. D’autres diagnostics viendront la compléter l’année prochaine. Si vous êtes éleveur, nous espérons que ces premiers résultats vont vous encourager à réaliser ce diagnostic chez vous pour faire le point sur votre situation afin d’améliorer votre temps et vos conditions de travail, selon vos objectifs et aspirations.

 

A savoir qu’une aide de 330€ vous est accordée par la Région Auvergne Rhône-Alpes pour réaliser ce diagnostic.

 

 

 

Pour en savoir plus, un document complet de 18 pages est disponible ci-dessous.

Cécile Pandrot, Acsel Conseil Elevage, le 13 septembre 2016

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