TOP Alim FIDOCL : Christian BLANC, meilleurs éleveurs Tarine

Christian BLANC est installé depuis 30 ans à Arvieux, commune du Queyras dans les Hautes Alpes, l’exploitation est à 1600 m d’altitude. Le troupeau est constitué de 35 vaches de races Tarine ainsi que des génisses de renouvellement.

Pour l’année 2013, avec une moyenne de  12.5% de vaches en alerte, cette exploitation arrive en tête du concours TOP Alim FIDOCL pour la race Tarine.

Regardons ces résultats plus en détail : si le % de vaches en alerte Acidose ou TB hors norme est un peu en dent de scie, l’élevage se caractérise par un niveau d’efficacité du rumen remarquable avec seulement 1.8 % des vaches en alerte.

 

Le lait est commercialisé auprès de la SICA des Alpages de Fontantie dont Christian est Co-président. Cette fromagerie située à Château Vieille Vieille transforme le lait de 9 adhérents du Queyras et du Briançonnais. Après une période de livraison du lait par les producteurs à la fromagerie, une CUMA pour la collecte du lait a été mise en place il y a quelques années. A noter que la collecte se fait avec un camion d’on la citerne est compartimentée afin de différencier le lait qui est en Bio du conventionnel.

La superficie est de 70 ha répartis en 13 ha de Prairies Artificielles, 4 ha d’orge de printemps, 3 ha d’avoine et 50 ha de Prairies Naturelles. Les parcelles s’étendent de 1300 à 1800 m d’altitude.

Contrairement à la majorité des autres exploitations du secteur, Christian BLANC arrive a produire un peu de céréales grâce a quelques ha situés plus bas dans la vallée. Seul les 4 ha d’orge sont récoltés en grain. Les 3 ha d’avoine sont-elles récoltés en vert. L’utilité de cette céréale est uniquement de renouveler les surfaces à dominante luzerne tout en assurant une récolte de fourrage l’année de l’implantation.

Comme la plupart des éleveurs de ces zones de montagne, Christian BLANC exerce une autre activité en complément son exploitation. Il est titulaire d’une licence d’insémination et depuis une quinzaine d’année il assure ce service pour le compte de la coopérative d’insémination sur le secteur du Queyras (250 IA par an).

 

 

Quelles sont les particularités de votre éxploitation ?

Le premier élément à mettre en avant est que mon exploitation est située à 1600 m d’altitude… avec les contraintes qui vont avec !

 

Les vaches rentrent à l’étable pour l’hivernage au 15 novembre et elles ne ressortiront dehors que vers le 25 mai. Pendant cette période la ration de base est constitué à 65 % de foin de prairies naturelles, 20% de foin de mélanges luzernes dactyle et 15 % de regain. Bien que les animaux soient à l’attache, le bâtiment est assez fonctionnel avec un couloir assez large pour permettre le passage du tracteur et du fourrage stocké à proximité sans avoir besoin de passer par l’extérieur.

 

En matière de distribution des concentrés, par le passé la quantité était réajustée après chaque contrôle en fonction de la production de chaque animal. Nous étions à la recherche d’une solution de simplification et de gain de temps. Nous avons envisagé un moment l’utilisation d’une mélangeuse mais les contraintes lié à la mobilisation d’un deuxième tracteur et notre scepticisme sur le gain de temps nous on fait abandonner cette solution…. Finalement nous avons opté pour une solution nettement plus simple et moins couteuse et qui depuis 3 ans donne entièrement satisfaction !

 

 

 

En pratique les laitières sont traités de la même manière et ce quelque-soit leur niveau de production. Elles reçoivent réparti en 2 repas par jour 2.2 Kg d’une VL18 « premier prix » ainsi que 1.2 Kg d’orge aplaties. Autre élément que je me plais à signaler : Parfois l’augmentation des charges à du bon… Depuis 2013, face à l’augmentation du coût des concentrés nous avons réduit les quantités distribuées… Depuis les vaches mangent un peu plus de fourrages, mais la production n’a pas diminuée !

 

La répartition des vêlages est un point sur lequel je fais très attention. 70 % des vêlages ont lieu sur les mois d’octobre et novembre, puis de nouveau 30 % en mars avril. L’objectif de cette seconde période de vêlage est d’assurer un peu du lait d’été pour la fromagerie. Par contre pour des questions d’organisation et de gestion du travail, il n’y a aucun vêlage entre le 01 mai et la fin septembre.

Compte tenu du mode de fonctionnement de mon exploitation, la gestion de la fécondité est primordiale dans la mesure où je ne peux pas me permettre trop de décalage dans les vêlages. Ceci passe pour moi par deux éléments fondamentaux :

  • La surveillance et l’observation des animaux
  • Une alimentation adaptée, juste, suffisante mais sans chercher à tout prix la performance

 

 

 

 

 

Comment fonctionne la gestion de votre troupeau pendant la saison estivale ?

Ma priorité est de récolter suffisamment du fourrage pour l’hiver. La totalité des parcelles mécanisables sont donc récoltés en foin et ce que ce soit sur les prairies artificielles ou sur les prairies naturelles. Les animaux sortent vers le 25 mai uniquement sur les parcelles non mécanisables. Compte tenu de l’éloignement de ces parcelles, après quelques jours de transition les laitières vont rester dehors jours et nuit. J’utilise donc sur les pâturages dès le 10-15 juin une salle de traite mobile.

Au 1 juillet l’ensemble du troupeau des laitières vont sur en alpage. La nous travaillons à 3 exploitations. Deux avec 30 à 35 vaches chacun plus une dizaine de vaches issue de la troisième exploitation. La quasi-totalité des 75 à 80 vaches passent à la traite. Cette traite est assurée par le berger, aidé à tour de rôle par chaque éleveur. L’ensemble du lait produit est destiné à la fromagerie et afin de répartir les volumes par exploitation, nous utilisons les données du contrôle laitier, d’abord à partir du dernier contrôle réalisé avant la montée, puis réajusté avec les pesées réalisées en alpage. En pratique les vaches passent sur 3 alpages différents que nous essayons de gérer si possible plus en fonction de la qualité de l’herbe que de la quantité, ceci toujours dans l’objectif d’assurer suffisamment de lait pour la fromagerie. Pendant cette période les laitières reçoivent un complément de VL18 sur la base de 270 Gr par kilo de lait.

Le troupeau redescend de l’alpage au 30 septembre et là, comme au printemps, la traite est encore assurée en extérieur jusqu’au la rentré pour l’hiver à l’étable vers le 15 octobre.

Propos recueillis par Jean-Michel MAZET - Hautes-Alpes Conseil Elevage

 

Chiffres clés de l'exploitation

Nombre de vaches :35 VL race Tarine
Niveau étable :4 700 Kg / VL
Taux :37.4 TB et 32.5 TP
Renouvellement :35% assuré par génisses de l'exploitation. 100% IA, avec 20% charolais, 25% testage
Ration hivernale :65% foin prairies naturelles, 20% de foin mélange luzerne/dactyle, 15% de regain, 2.2 Kg VL18 et 1.2 Kg orge aplatie
Ration estivale :Pâturage en alpage complété par 270 g de VL 18 / Kg lait produit
Consommation concentrés :940 Kg annuel (soit 200g / Kg lait)

 

Le point de vue de Pierre Pellegrin, conseiller élevage

"Les résultats de cet élevage ne sont pour moi pas étonnant, bien que Christian BLANC ne fasse pas parti des éleveurs toujours à la pointe de la technique et à la recherche de la performance ! Pour moi deux points peuvent expliquer ces bons résultats :

  • Une curiosité et une ouverture d’esprit qui fait que l’éleveur lors de ses déplacements dans d’autres élevages, sur les évènements agricole et entre autre lorsqu’il officie en tant que juge sur les concours Tarin, revient toujours avec des idées.
  • Les compétences qu’il a pu développer, en partie liées à son deuxième métier d’inséminateur. L’observation des animaux est à mon sens une des principales clef de cette réussite.

Ceci est encore plus accentué par le souci de maitriser la fécondité compte tenu du système de l’exploitation et ce afin de garder un maximum de vêlages d’automne, d’où une attention particulière à l’alimentation, simple, équilibrée, sans pousser les performances. Des performances qui d’ailleurs compte tenu des contraintes et des lactations écourtées (95 jours de tarissements) sont tout à fait correctes  et dans la moyenne supérieure des élevages tarin du département."

 

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