Témoignage d'éleveurs sur la mise en route d'un robot de traite

Un an après l’installation du robot,  Angeline et David TURETTA du GAEC TERRE BERGERE (Champagneux - 73) nous livrent leurs impressions. La mise en route fut mouvementée sur le plan professionnel et familial, mais après un an de recul, le fonctionnement de l’exploitation a pris ses marques.

 

Du temps libéré !

La suppression de l’astreinte de la traite a libéré environ 2 heures de travail (la moitié du temps de traite journalier). Ce temps disponible est utilisé par le couple pour la surveillance, l’attention et de prévention sur le cheptel.  Par exemple, le parage préventif, avec l’acquisition d’une cage de contention, est réalisé régulièrement. C’est aussi une meilleure attention sur l’élevage des veaux et moins de stress pour la gestion administrative et les travaux des champs.

C’est  également dans vie privé que les éleveurs trouvent le bénéfice des heures libérées : plus de temps pour les enfants, pas de contraintes horaires pour les rendez-vous, les réunions…

 

Les avantages sont nombreux

  • Très vite les vaches sont passées à 2.6 traites par jour avec un débit lait de 2.4 kg/minute.
  • Le niveau de production a fortement grimpé de plus  770 kg/VL, certes avec plus de concentrés, mais sans pénaliser ni les taux ni le résultat financier de ce poste. La consommation reste maîtrisée avec un ratio de 212 grammes de concentrés par  kilo de lait produit.
  • L’alimentation a très peu changé. L’apport à l’auge est identique (mélange foin regain ensilage épis et tourteau) en hiver  et affouragement en vert en été ou ration sèche selon les disponibilités en fourrage vert. Seules les quantités de concentrés ont légèrement évolué.
  • La mise en place du robot n’a pas été un frein vis-à-vis du pâturage. Une porte de tri facilite les mouvements des animaux et 8 ha sont disponibles pour les vaches (14 ares/ VL).
  • Les éleveurs ont le sentiment de mieux connaitre leurs  vaches, les animaux sont plus calmes, plus maniables. Par exemple les injections d’intra-mammaires se font dans les logettes sans soucis.
  • En ce qui concerne la reproduction, 95% des IA sont faites grâce à la détection de l’activité par le robot.
  • L’indicateur de conductivité et le MQCC,  l’indicateur de leucocytes, permettent une meilleure  gestion dans la qualité du lait et plus d’anticipation. Les traitements curatifs sont réalisés plus rapidement. L’utilisation d’huiles essentielles pour les soins a fortement réduit l’emploi des antibiotiques. 
  • La pesée journalière des vaches est appréciée. Cet indicateur est très utilisé pour le suivi de l’alimentation des vaches en début de lactation,  la suspicion de maladies et lors du départ des animaux de réforme.
  • Enfin, les relations avec le concessionnaire sont très bonnes. Il est réactif pour le service après-vente et il répond vite aux demandes des éleveurs en cas de besoin.

 

 

 

 

Les moins de la traite robotisée dans leur système.

  • Les alarmes la nuit.  C’est ce qu’il faut gérer et apprendre à anticiper le plus vite possible. Cela demande une certaine organisation et de la prévention.
  • Le démarrage a été difficile en raison d’un mauvais positionnement de la vis d’alimentation sur le DAC du robot. Ce problème s’est réglé en dix jours, mais il a fallu pousser beaucoup de vaches au début.
  • Beaucoup d’informations sur l’écran, qu’il faut maitriser et apprendre à gérer selon leur degré d’importance et leur priorité.
  • Pour les exigences sanitaires du lait cru en IGP, une  attention particulière est portée à la propreté des animaux, des logettes et de la zone de traite. Le nombre de réformes est plus important qu’avant. Les éleveurs ne font plus de sentiment avec leurs vaches. La mauvaise conformation des mamelles et les indicateurs de conductivité élevés sont souvent corrélés à la présence de staphylocoques.
  • Le taux de renouvellement est plus élevé et le besoin en génisses est plus important. Cela engendre pour  l’exploitation la mise en pension des génisses l’été, par manque de surface en pâturage.

 

 

 

Les faits marquants de l’année

  • L’adaptation des génisses au robot se passe bien dans l’ensemble. Il faut entre deux jours à deux semaines d’adaptation. Une seule a été réformée pour le comportement, ce qui arrive aussi dans tous les systèmes…
  • Les coûts de fonctionnement sont à la hauteur de ce que le concessionnaire avait prévus lors des devis. Il n’y a pas eu de surprise.
  • Malgré toutes les informations disponibles avec le robot, les exploitants sont restés adhérent aux services de Conseil Elevage pour l’intérêt du conseil « nutri- urée ». Il permet d’optimiser l’utilisation du tourteau et l’aliment VL. Ils apprécient le fait d’échanger avec le conseiller sur la gestion du  troupeau. « Nous avons voulu  conserver cet œil extérieur tant  précieux dans le conseil et la vision globale de l’élevage » me confie les éleveurs.
  • La mise en place du valorisé robot. Il combine les données du robot et du contrôle de performance. C’est un outil qui permet de faire le point sur les données de traite et qualité du lait.

 

Depuis qu’il y a le robot, le temps de travail est mieux organisé, selon le souhait des éleveurs. Le robot est devenu  indispensable sur l’exploitation. « Nous ne souhaitions pas avoir de salarié sur la ferme, le robot nous satisfait entièrement dans son travail au quotidien. Mais la collaboration avec d’autres collègues équipés est aussi un atout lorsque l’on part en vacances».

 

Eric GUILLAUMOT – Eleveurs des Savoies,  pour le groupe Robot de la Fidocl

CI-dessous, dans le valorisés spécial Robot de traite Valrob, les données du contrôle de performance et du robot sont mises en perspective pour améliorer la gestion du troupeau

 

 

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