Témoignage d'éleveurs sur la gestion de l'herbe

Plusieurs témoignages d'éleveurs ont été recueillis autour de la gestion de l'herbe. Vous retrouverez dans cet article les témoignages de Emmanuel Dargère (69), Frédéric Berthet (42), Gaec de Sully (38) et du Lycée agricole du Valentin (26).


« Emmanuel DARGERE (69)

Faire pâturer les vaches le plus longtemps possible dans les meilleures conditions

Les vaches sortent début mars à la pâture. Du départ jusqu’au 15 avril environ elles n’y sont que la journée. Ensuite le bâtiment reste ouvert la nuit ce qui permet aux vaches de sortir si elles le souhaitent. La porte est refermée le 1 novembre environ et les vaches sont rentrées autour du 1er décembre. Malgré le manque d’herbe en été les vaches sortent quand même.

 

« Frédéric BERTHET (42)

Faire pâturer les vaches dans les meilleures conditions permet ainsi d’éviter la complémentation

L’objectif c’est de trouver ce qui est le plus judicieux pour les vaches. D’avril à mai elles sortent seulement la journée, ensuite jusqu’à juin elles sortent également la nuit. Entre juillet et novembre, elles vont de nouveau pâturer exclusivement la journée mais lors de canicule ou même simplement de grosses chaleurs les vaches vont être gardées plus au frais dans le bâtiment et sortirons la nuit. Elles iront dehors quoi qu’il en soit, même si l’herbe n’est pas vraiment présente. La question du bien-être est primordiale. En retour, cette gestion permet de ne pas réellement complémenter en fourrage pendant les mois de mi-Avril à Juin. Du foin reste à disposition dans l’auge mais il est peu consommé.

Des parcelles bien découpées et aménagées

Avant la mise en place du pâturage tournant, en 2014, un travail a été mené pour déterminée toutes les parcelles et ainsi définir les endroits ou mettre les clôtures et les point d’eau fixes. Les parcelles proches de l’exploitations ont ainsi été enlevées des productions de céréales et mises dans la gestion de la pâture. La mise en place du pâturage, a couté environ 4 500€ sans compter la main d’œuvre. Aujourd’hui simplement une demi-journée est nécessaire à la remise en route des parcelles, (remise en place des fils, …) et à l’arrêt du pâturage (purge des tuyaux, ...).

 

 

« Gaec de Sully (38)

Des prairies temporaires multi espèces de longue durée pour répondre à l’IGP

Le mélange est composé de Dactyle, fétuque souple, ray gras anglais, 2 trèfles blanc dont 1 rampant et d’une autre graminée qu’ils testent régulièrement. Actuellement une luzerne de type méditerranéenne est expérimentée. Les différentes variétés sont sélectionnées selon le sol de la parcelle. Le mélange est réalisé afin d’obtenir une pâture qui dure dans le temps et qui soit appétante. Ainsi les refus sont peu importants. 3 ha au printemps sont destinés à l’ensilage puis réintégrer dans le planning de pâturage dès le mois de juin.

 

 

« Lycée Agricole du Valentin (26)

Un pâturage tournant dynamique

L’exploitation possède 33 parcelles utilisées pour le pâturage. Toutes les parcelles font entre 3 000 et 3 600 m², les petites parcelles sont ainsi privilégiées. Ce pâturage a été adopté en 2007 pour des raisons économiques de base mais cela permet aussi de donner une bonne image de l’agriculture aujourd’hui. Effectivement du public se rend sur l’exploitation, élèves ou clients du magasin. Cela a permis de désintensifier le système et ainsi réduire les coûts d’intrants. Le schéma du pâturage est bien établi, une parcelle reçoit le lot des VL pendant 1 jours puis le lendemain celui des génisses et des taries (15-20 vaches). Les parcelles ont ainsi une trentaine de jours de repos. Mais pendant la pleine pousse il se peut que certaines parcelles soient fauchées, cela dépend des années, environ 1 ans sur 3 ça arrive.

 

Des parcelles irriguées

Le lycée du Valentin est la seule structure étudiée irriguant ses prairies. Effectivement avant la mise en place du pâturage, les parcelles étaient utilisées pour la culture de maïs irriguée. C’est donc naturellement, lors de la mise en place des prairies, qu’ils ont profité des installations déjà présentes. L’eau est puisée soit dans un ruisseau soit à l’aide d’un forage. Parfois des restrictions peuvent être appliquées sur le pompage du ruisseau mais le fourrage n’est pas impacté. A partir de juin environ, 6 à 7 passages d’enrouleur vont être appliqués sur les prairies. A chaque passage, 30 mm sont versés soit un total de 180 à 210 mm d’eau supplémentaire.

 

Propos recueillis par Charlotte DUMAS, Loire Conseil Elevage

 

Tags: