Tanguy MOREL a gagné le premier prix du concours organisé par le SPACE en Septembre 2012. Il a présenté un projet de bâtiment du futur pour vaches laitières. Nous avons interviewé pour vous ce conseiller bâtiment, qui nous présente son projet

Quels étaient les objectifs principaux de ce projet bâtiment vaches laitières du futur ?

J’ai choisi de créer un bâtiment pour répondre à 4 objectifs : respecter le bien être des animaux, être le plus fonctionnel possible pour l’éleveur, permettre le maximum d’autonomie azotée et réduire l’impact sur l’environnement.

Au final, la conception peut s’adapter aux évolutions éventuelles et aux différentes possibilités  de traite.

Quelles sont les caractéristiques principales du bâtiment ?

J’ai conçu un ensemble automatisé et mécanisé permettant de diminuer le temps et les contraintes de travail. J’ai axé le système alimentaire pour optimiser l’autonomie en protéines. La production de déjection est valorisée avec peu de traction motorisée.

L’alimentation est distribuée avec des cubes d’ensilage, dans des cornadis mobiles. Elle peut être faite tous les 3 ou 4 jours. L’herbe et la luzerne sont récoltées en vrac et ventilé dans un séchage en grange. La distribution se fait grâce à une griffe qui dépose le foin dans l’auge. La valeur alimentaire des fourrages est meilleure et permet une diminution des achats de tourteaux. Les concentrés sont distribués au Dac. L’équipement de séchage peut également servir pour sécher le maïs à basse température. La valeur azotée du grain en est alors plus élevée.

Le couchage est en logettes creuses remplies avec le compost du séparateur de phase. Cela permet d’utiliser moins de béton lors de la construction et de mécaniser le remplissage.

Pouvez-vous préciser en quoi ce bâtiment est durable ?

Le stockage des aliments est à proximité de l’auge pour limiter les dépenses en carburant (moins de déplacements et pas de mélangeuse). Le séchage en grange utilise l’air chaud sous la toiture pour diminuer la consommation électrique. Cela permet également le rafraichissement de l’air dans la nurserie l’été.

 Le séparateur de phase réduit les volumes de lisier à épandre. Un mur en béton sert pour le bâtiment et le silo. La luzerne ventilée permet une meilleure autonomie en protéines et assure une ration saine pour les animaux. La chaudière à biomasse valorise le bois des haies et économise les dépenses de chauffage des locaux techniques.

En assurant le confort de travail de l’éleveur (charge de travail réduite et ergonomie), ce bâtiment est pérenne.

Pour conclure, ce bâtiment n’est pas un modèle à suivre à la lettre mais il donne des idées pour construire en diminuant les coûts de fonctionnement et le temps de travail d’astreinte.

Tanguy MOREL, Ain Conseil Elevage