La culture du sorgho permet d’ajouter une culture à 10-12 Tonnes de Matière Sèche (TMS) pour sécuriser le bilan fourrager.
Un sorgho BMR obligatoire pour sa bonne digestibilité
Les variétés BMR possèdent un gène qui leur confère une plus faible teneur en lignine donc une meilleure digestibilité. Il faudra donc plutôt choisir une variété de sorgho fourrager mono coupe uniquement destinée à l’ensilage. Depuis 2013, de nouvelles équations spécifiques sorgho permettent une prédiction plus juste de sa valeur alimentaire.
Le placer en dérobée après un premier fourrage
L’intérêt principal du sorgho est bien sa complémentarité dans le système fourrager. Il peut donc être placé en dérobé après un premier ensilage de méteil, ray-grass/trèfle incarnat…. Il peut être intéressant également dans les parcelles séchantes ou non irriguées des départements plus au sud, car il est moins gourmand en eau. L’implantation doit se faire sur une terre à 12°C minimum soit environ entre le 15 mai et le 10 juin selon les départements et les années.
Atteindre 27% de matière sèche à la récolte
La récolte ne peut se prévoir qu’entre 110 et 140 jours après le semis pour espérer atteindre le seuil de 27 % de MS. Après le semis il faut que la plante germe vite. Il est conseillé un apport de 60 unités d’azote sous forme minérale pour augmenter les chances de levée rapide. La profondeur de semis doit être de 2 à 3 cm pour mettre la graine au frais. Il convient de régler l’ensileuse pour faire des brins longs sans éclateurs, indispensables pour conserver une bonne structure du fourrage au silo et dans la ration des vaches laitières.
Une utilisation optimale autour de 30 % dans la ration
Dans les rations vaches laitières, il est conseillé de l’introduire à raison 30 % de la ration de base, en diminuant la part de maïs ensilage d’environ 4 kg de MS. Avec une teneur en sucres entre 22 et 25 %, il faut faire attention à ne pas dépasser 23 % d’amidon dans la ration pour éviter les problèmes d’acidose. Si toutes les conditions sont réunies, on observe une légère augmentation de l’ingestion d’environ 0,5 kg de MS/VL/j et une production de lait identique.
Yannick BLANC, Drôme Conseil Elevage
« Hervé BERNE, GAEC Berne Berruyer à Saint Michel sur Savasse (26)
Faire confiance au sorgho à hauteur de 30 % de la matière sèche
Les associés du GAEC conduisent un troupeau de 100 montbéliardes en traite robotisée à 9000 kg de moyenne.
Une expérience concluante
Dans le cadre du PEP Bovin Lait une expérimentation a été menée pour sécuriser les systèmes fourragers face aux aléas climatiques. Une réponse réside dans l’implantation de nouvelles cultures fourragères : méteils, sorgho fourrager… Ce que nous avons tenté et confirmé depuis.
Une alternative au maïs pour plus d’autonomie fourragère
Le sorgho m’intéressait en tant que dérobé derrière l’ensilage de méteil. C’est une façon d’intensifier la surface fourragère car nous sommes dans une phase d’agrandissement du troupeau. J’apprécie aussi de varier les ressources fourragères avec une plante économe en eau et en intrants. L’objectif est également de sécuriser mes stocks fourragers et de diversifier les sources d’énergie. La récolte a eu lieu le 28 septembre alors que les maïs étaient ensilés depuis plus de trois semaines.
L’ingestion a augmenté de presque 1 kg de MS
Le fourrage a été récolté à 28 % de MS. 4 kg de MS sorgho ont été introduit dans la ration des vaches en diminuant le maïs (voir tableau). L’apport de fibres longues est intéressant même si la luzerne et le méteil participent déjà au bon fonctionnement du rumen. Pour l’année prochaine, nous allons renouveler cette culture en utilisant des variétés BMR « mâle stérile » qui ont la caractéristique d’avoir un peu moins de potentiel de rendement mais permettent d’atteindre 27 % de MS en 120 jours. Nous voulons également confirmer les résultats de valeurs UFL élevées mais en espérant des niveaux de PDI plus élevés.
Propos recueillis par Yannick BLANC, Drôme Conseil Elevage