Sécuriser au niveau sanitaire l'introduction d'animaux

Avant toute introduction ou vente, il est indispensable de réaliser une analyse des statuts sanitaires des troupeaux respectifs.

Que ce soit une pratique habituelle ou exceptionnelle, bon nombre d’éleveurs peuvent être confrontés un jour à l’achat d’animaux. Même ACTU si l’on connait l’élevage vendeur, les risques sont loin d’être nuls.

 

Vente ou achat d’animaux : des mélanges parfois détonants !

Le microbisme d’un élevage est un équilibre fragile : l’introduction d’animaux (même à priori sains) est un facteur de risque non-négligeable de voir se développer des maladies en sommeil. Désormais il existe un dispositif spécifique d’analyse : l’établissement du statut sanitaire. Proposé par l’ensemble des GDS de Rhône-Alpes, c’est un état des lieux des maladies présentes dans l’élevage à un moment donné. Il ne constitue en aucun cas une garantie de cheptel. Seront recherchées les maladies chroniques majeures des caprins : paratuberculose, fièvre Q, CAEV, chlamydiose. Cela permet de comparer les maladies propres à l’élevage acheteur et à l’élevage vendeur : le but est d’éviter d’introduire de nouvelles maladies dans son troupeau et de limiter le risque de transmission d’une maladie déjà présente aux animaux achetés.

 

Un procédé simple et peu coûteux

Des analyses sérologiques sont réalisées sur un échantillon de chèvres de plus de 24 mois. Dans le cas d’une vente, les deux éleveurs doivent le réaliser. Attention, dans le cas d’un achat de jeunes animaux, les sérologies ne sont donc pas forcément faites sur le lot d’animaux achetés. Si pour une maladie donnée les résultats sont négatifs, la probabilité pour que celle-ci soit présente dans le troupeau est très faible. En revanche en cas de résultat positif, la probabilité que la maladie soit présente dans le troupeau est d’autant plus forte que le nombre d’animaux décelés positifs est élevé. Le coût de la réalisation du statut sanitaire avoisine les 25 € par animal analysé (Ardèche). Soutenu par le GDS, ce dernier s’engage à vous rembourser 50% du coût de l’analyse (jusqu’à 100% dans le cas d’une installation). Comparativement aux risques encourus par une introduction d’animaux sans connaissance des maladies dont ils sont porteurs, la réalisation du statut sanitaire doit devenir un réflexe !

 

 

Florine WOEHL, Ardèche Conseil Elevage

 

« Eric et Sabine PALISSE, Saint-Barthélémy-Le-Plain (07)

Connaître le statut pour choisir son troupeau

Sabine et Éric PALISSE possèdent un troupeau de 200 chèvres Saanen mené en système pâturage. Adhérents à Capgènes, ce couple d’éleveur vend chaque année pendant l’été environ 50 à 60 chevrettes pleines à deux ou trois acheteurs différents en moyenne. La réalisation de leur statut sanitaire s’est révélée nécessaire à la vente de reproducteurs.

 

Quel a été l’intérêt de réaliser le bilan sanitaire au sein de votre troupeau ?

L’état des lieux sanitaire avait déjà été fait sur nos bovins, nous avons donc voulu également le faire sur les chèvres. Des éleveurs corses étaient intéressés pour nous acheter des boucs, mais ils voulaient connaître notre situation sanitaire au niveau de la paratuberculose. C’est comme ça que nous avons demandé à réaliser le statut sanitaire de notre troupeau.

 

Avez-vous mis en place des mesures spécifiques suite au diagnostic ?

Pas vraiment, nous savions que nous avions du CAEV et nous thermisions déjà depuis longtemps. Nous avons découvert un peu de paratuberculose mais cela n’a pas vraiment changé nos habitudes, le principal souci chez nous reste très clairement le parasitisme. On garde cependant en tête qu’en dehors de diarrhées parasitaires, la paratuberculose peut se déclarer.

 

Trouvez-vous utile de réaliser le statut sanitaire de votre troupeau ? Le recommanderiez-vous ?

La réalisation du statut sanitaire a vraiment permis de faire le point sur les pathologies présentes dans notre troupeau. En plus, la procédure a été simple : c’est notre vétérinaire qui s’est chargé de tout, les prises de sang ont été réalisées dans le cadre de la prophylaxie et le GDS a pris en charge une bonne partie des frais d’analyses. Nous vendons en toute transparence. Les acheteurs doivent faire attention, c’est vrai que c’est difficile de trouver un troupeau adapté, notamment pendant l’été pour des mises bas d’automne. Mais c’est un vrai risque de ne pas regarder le statut sanitaire. Personnellement, si j’étais amené à acheter des animaux, il me serait indispensable de connaître le statut du troupeau vendeur.

 

Propos recueillis par Florine WOEHL, Adice

 

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