Séchage en grange : une plus-value pour la ration de base

La récolte du foin avec séchage en grange favorise la précocité des premières coupes. En plus, il conforte l’image des AOP.

 

 

Accroitre la dendité énergétique de la ration

Il faut profiter de la première fenêtre météo favorable pour récolter un fourrage à 70 % de MS, de haute valeur énergétique et protéique, le plus digestible possible.  Mieux vaut rechercher une première coupe précoce avec un rendement plus faible. Dans l’idéal, les valeurs alimentaires doivent se situer autour de  0,85-0,88 UFL,  13-14 % de MAT et ne pas dépasser 500  g/kg de NDF et  300 d’ADF. Ce foin précoce, intégré jusqu’à  1/3 de la distribution de fourrage, sera complété par un regain et un autre foin fibreux pour assurer la structure de la ration. Si ces conditions sont remplies, le séchage en grange apporte une plus-value sur les performances zootechniques, en préservant la santé des animaux.

 

Une gestion plus souple et une autonomie alimentaire accrue

Le séchage en grange apporte davantage de souplesse dans l’exploitation des surfaces en libérant des parcelles plus tôt. Cela permet des repousses plus importantes pour réaliser  une seconde coupe ou pour le pâturage des vaches laitières. L’installation doit être composée de plusieurs cellules  afin d’augmenter le potentiel de séchage en début de campagne, tout en diminuant le besoin de jours consécutifs de beau temps pour un même chantier de récolte. Le foin doit atteindre 60 % de MS à la récolte avant d’être mis en cellule.

 

La distribution peut faire la différence

L’action du conditionneur à la fauche et la coupe du rotor  de l’auto-chargeuse améliorent le séchage et l’ingestion. Cependant, le compactage peut altérer la qualité de la fibre et briser le fourrage : tout est question de compromis dans le choix du matériel. La graduation des cellules est indispensable pour repérer les différentes couches et choisir son fourrage. Il faut adapter la distribution pour préserver le film alimentaire, le premier repas doit être constitué d’un foin appètent et fibreux et précéder la distribution des concentrés. Ensuite, les fourrages les plus digestibles sont mis à disposition de façon régulière pour le reste de la journée jusqu’à la distribution du soir avec un foin standard. Avec ces rations sèches, la consommation d’eau est accrue de 30% en moyenne. Les points d’eau doivent être propres, suffisants et  accessibles.

 

Jean Christophe Robert – EDE 63 Conseil Elevage

 

 « GAEC Bertinet, Saint Donat (63)

Un fourrage pour allier performances zootechniques et image du produit

 « Nous avons mis en service le séchage en grange au printemps 2017, pour assurer les performances zootechniques du troupeau et répondre à une image positive en lien avec le cahier des charges de l’AOP Saint Nectaire » confie  Nicolas Dumont. En vente directe, une qualité régulière  des fromages est primordiale. Le foin a une meilleure image que les fourrages conservés par voie humide.

 

Comment organisez-vous la distribution des fourrages ?

Tout d’abord, le foin et le regain sont déposés sur le quai de déchargement avant d’être repris avec le tracteur sur le couloir d’alimentation après chaque traite. Je commence par distribuer du foin grossier et du foin de première coupe pour constituer une base fibreuse. Les vaches sont bloquées trente minutes au cornadis le temps que je nettoie la salle de traite et les logettes. Ensuite, je distribue le regain et je débloque les cornadis pour laisser les vaches boire tranquillement et s’installer dans les logettes ou revenir manger.

 

Quelle est la composition de la ration ?

Elle est constituée de 8 kg de regain, 4 kg de foin grossier et de 5 kg de foin de première coupe. La griffe est équipée d’un peson digital qui permet de quantifier la distribution. Je note la quantité distribuée de chacun des fourrages pour me faire des repères.  Je constate que tout le foin distribué est consommé : il n’y a pas de perte.   

 

Qu'avez-vous observé sur le troupeau ?

Quand on augmente les valeurs alimentaires, le foin est plus appétent et son ingestion plus régulière. Cela se ressent sur la régularité de production et sur la santé du troupeau avec des pathologies alimentaires moins fréquentes. Enfin, le foin ventilé est beaucoup plus facile et plaisant à donner aux vaches.

 

Propos recueillis par Jean Christophe Robert – EDE 63 Conseil Elevage

 

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