Se poser les bonnes questions avant d'investir dans un robot de traite

L'arrivée d'un robot sur une exploitation est tout sauf anodin. Anticiper, dégager les priorités est indispensable pour réussir votre projet

 

 


Organisation du travail

Avec l’arrivée du robot l’organisation du travail va changer. Les astreintes seront toujours là mais pas aux mêmes plages horaires : en ai-je bien mesuré toutes les conséquences ? Le robot laisse plus de temps à l'observation des vaches et il communique beaucoup d'information à traiter. Qui s’occupera du robot ? Comment gérer mes remplacements? Ai-je les compétences informatiques ? Comment les acquérir? Comment gérer la mise en route du robot et quelle est la période la plus propice pour cela?


Investissement

L’investissement est important et doit être réfléchi : combien faut-il de stalles ? Faut-il partir sur du neuf ou de l'occasion ? Quelle maintenance ? Quel aménagement de ma laiterie ou du bâtiment , quel coût supplémentaire ? Quelles options possibles et utiles ? Quels autres équipements pourraient me faciliter la tâche au quotidien (repousse fourrage, raclage auto..) Le temps est venu de bien mesurer l'impact d'une telle acquisition. Mon technicien est là pour m’aider à appréhender les différents coûts et m’apporter un regard neutre sur les coûts d'achat et de maintenance, les options possibles et les autres équipements comme robot repousse fourrage ou racle des déjections, installation et modification du bâtiment, laiterie, tank à lait, silos.


Conduite du troupeau

Comment le nouveau système de traite va-t-il impacter le troupeau et le système d’alimentation ? Quels changements sont à envisager ? Comment choisir entre accès libre et dirigé ? Puis-je continuer le pâturage avec le robot ? Avec quelles adaptations ? Quels seront les impacts sur mon assolement ? Comment gérer les concentrés ? Est-ce que la qualité du lait va changer ? Faut-il étaler les vêlages pour améliorer les performances du robot ? Comment gérer la reproduction ?

Mon conseiller d'élevage m’aidera à prendre le temps de vérifier que tous les paramètres du projet sont au vert. Un investissement mal raisonné est souvent un échec pour l'exploitation.

Éric Guillaumot, Savoie Conseil Elevage.

« Angélique et David TURETTA, Champagneux (73)

Le robot de traite, le choix d’un couple pour ses enfants

Angeline et David ont deux enfants, Élise et Valentin. Producteurs de lait en IGP Tomme/Emmental pour la coopérative de Yenne, ils traient en moyenne 60 laitières de race Montbéliarde à 7400kg. Après 1 an de réflexion, leur choix est fait d’installer un robot de traite cet automne.


Pourquoi un robot de traite ?

Avec l'augmentation du troupeau, la salle de traite 2X4 en épis devient trop petite. Il faut plus de 2 heures pour traire 60 vaches. L'entrée en classe de CP d’Élise a été une évidence : il faut prendre du temps pour s'occuper de la scolarité des enfants. Les périodes de pointe au travail augmentent, avec le besoin de faire appel à de la main d’œuvre extérieure. Avec la fin des quotas laitiers et les besoins de lait pour la coopérative, nous espérons par ailleurs augmenter le niveau de production des vaches.


Quels sont les investissements ?

Le bâtiment est une stabulation libre qui a été modifiée avec l'évolution du cheptel. L'aire paillée a été remplacée par des logettes paillées il y a cinq ans. Cette année, des tapis ont été installés dans les logettes et une travée en caillebotis a été modifiée. Ces travaux que nous avons réalisés nous ont fait économiser plus de 20000€ en maçonnerie. Tout ce que l'on pourra faire nous-même, ce sera un plus pour l'investissement. L'achat groupé d'un robot avec colliers, robot repousse fourrage, robot racleur, éclairage, cage de contention, tank tampon et pré-refroidisseur revient à près de 2 335 € par vache. Les contrats de garantie vont selon les matériaux de 2 à 10 ans et il y a une adaptation prévue du contrat de maintenance initiale en fonction des pertes de garantie des matériaux.


Qu'est ce qui va changer dans la conduite du troupeau ?

Aujourd'hui, il y a l'élevage important du nombre de génisses, en  prévision des réformes à venir. Même si le troupeau compte de nombreuses années de sélection sur la conformation des mamelles, toutes les vaches ne s'adapteront pas au robot. Le plus simple sera d'avancer les vêlages des génisses en juin, la pointe de travail passera plus facilement. Il y aura poursuite du pâturage et de l'affouragement en été. »

Propos recueillis par Éric Guillaumot, Savoie Conseil Elevage

 

Tags: