Rumin'al : Le nouveau logiciel de rationnement des vaches laitières plus proche de la réalité

Systali rénove les normes‶ INRA 2007″ dont l’application est adaptée dans le rationneur Rumin al, logiciel développer en collaboration entre l’INRAE et les entreprises de conseil en élevage.

 

L’énergie : la base de la nutrition

Plus de précisions dans l’évaluation des interactions digestives et du rendement de l’énergie.

A l’intérieur d’un troupeau, les vaches ne valorisent pas les aliments avec la même efficacité. La vitesse de transit des aliments est l’un des éléments explicatifs avec le Niveau d’ingestion (NI) et le % de concentré. Si les aliments passent vite et en grande quantité, l’énergie absorbée dans le rumen est moins bien valorisée.

 

Un flux important à optimiser

Dans le nouveau système la valeur d’un aliment sera calculée en fonction des autres aliments présents dans la ration de l’animal et de son niveau d’ingestion. Les valeurs des tables des aliments restent indicatrices, un aliment n’a pas une valeur unique. En moyenne, les fourrages augmentent de +0,06 UFL et perdent 4 à 5 g de PDIE.  Pour les concentrés les changements sont faibles.

 

L’azote : le moteur de l’énergie

Un nouveau critère : la balance des protéines dans le rumen

Dans ce concept, l’alimentation azotée se dote d’un nouveau critère : la BPR, que vous retrouverez notamment sur vos rapports d’analyses de fourrage. C’est la Balance des Protéines dans le Rumen qui reflète la synthèse des protéines microbiennes, différence entre les matières azotées ingérées et celles sortant du rumen et qui vont être absorbées au niveau de l’intestin. Ce critère devra être à l’optimum entre 0 et 20 pour ne pas baisser la valorisation de matière organique de la ration et donc de l’énergie.

 

Avec Systali les besoins en protéines  sont réévalués.

Les besoins en protéines non productifs, c’est-à-dire non disponibles pour la production laitiére ne sont pas linéaires. Par rapport aux anciennes normes les besoins augmentent de 200 à 250 g de PDI pour un niveau de 35 kg de lait. Cette notion était déjà appliquée sur le terrain, maintenant elle est directement intégrée dans le rationneur.

 

 

 

L’efficacité des protéines, repère pour piloter l’alimentation azotée en fonction du type de ration

Le rendement des protéines dépend du niveau énergétique et azoté de la ration. Lorsque la ration est moins riche, le rendement augmente. Lorsque la ration est riche, le rendement diminue. L’INRA indique une valeur pivot à 67 % de rendement des protéines et utilisable pour la production laitière. Ce chiffre va varier de 62 à 75 % en fonction du type de ration et de l’équilibre des rations.

 

140 grammes de protéine brute par kg de MS : un repère à connaître.

A ce niveau de MAT, un fourrage ou une ration a une valeur en BPR à zéro, c’est-à-dire un niveau azoté qui commence à être suffisant pour faire fonctionner le rumen. Le défi fourrages est de récolter de l’herbe sous forme d’ensilage, d’enrubannage ou de foin avec une valeur supérieure à 140 de MAT pour l’autonomie en protéine. Pour augmenter le niveau de production au-dessus de 30 kg, le niveau en MAT à atteindre est de 160 g de protéine brute. Les conséquences néanmoins sont des besoins de production augmentés, une efficacité de l’azote diminuée et un niveau BPR un peu élevé. Le défi sera de maîtriser les rejets azotés. Le taux d’urée stabilisé vers 220 g sera un bon indicateur.

 

Philippe ANDRAUD, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

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