Le semis d’une prairie est un investissement souvent pour plusieurs années. Aussi, il est important de mettre toutes les chances de son côté.

A quelle période semer, un choix difficile

Deux périodes sont propices à l’implantation des prairies, la fin d’été et le printemps.

En montagne c’est le semis de printemps qui est privilégié, du fait du gel l’hiver, et des températures basses de l’automne qui ne permettent pas un développement suffisant des plantes avant l’hiver. Souvent ces semis sont réalisés sous couvert. En plaine et en coteau, les deux périodes sont possibles. Depuis quelques années nous assistons à de longues périodes sèches aussi bien à l’automne qu’au printemps, ce qui rend le choix difficile. Des avantages et des inconvénients à mesurer.

Avec les semis de fin d’été (fin août début septembre), souvent après une céréale, la période est plus favorable pour préparer le sol. Cela permet d’avoir un sol couvert l’hiver. La prairie sera productive dès le printemps suivant. Parmi les inconvénients,  les semis de fin d’été sont moins favorables aux légumineuses. Si les conditions météo n’ont pas permis d’atteindre le stade 4 à 5 feuilles pour les graminées et 2 à 3 feuilles trifoliées pour les légumineuses, le risque de gel l’hiver est important. Des essais sont en cours dans les pays de Loire pour réaliser des semis sous couvert à l’automne.

Au printemps, la croissance de l’herbe est rapide ce qui permet une bonne implantation. Cette période est favorable aux légumineuses. Parmi les inconvénients, le rendement sera plus faible la première année, avec souvent une première coupe comptant une forte proportion d’adventices. Pour limiter le développement de mauvaises herbes,  ces semis peuvent être  réalisés sous couvert soit d’une céréale pure avoine ou orge, ou d’un mélange vesce avoine, ou d’un moha. Ces mélanges pourront être récoltés en céréales immature ou moissonnées. Une autre possibilité est d’implanter une céréale à l’automne et de semer la prairie au printemps lors du passage de la herse étrille.

Une bonne préparation, clef de la réussite 

Une préparation soigneuse est importante pour les prairies multi-espèces. La préparation peut être plus simplifiée pour les semis de RGI.  L’objectif est d’avoir un sol bien tassé avec de la terre fine pour assurer un bon contact avec la graine. Un passage de cultipaker avant de semer et après est nécessaire. Il doit être possible de rouler sur le lit de semence avec un vélo avant de semer. Le sol bien tassé permettra un semis peu profond, 1 à 2 cm maxi. C’est très important pour les prairies car les graines sont petites et ont très peu de réserves.

Le choix des espèces en pur ou en mélange

Avant de choisir les espèces et les mélanges,  plusieurs questions sont à se poser.

• ·         La durée d’exploitation de la prairie souhaitée : de 6 mois à 6 ans
• ·         Le mode d’exploitation : pâturage, pâturage fauche ou que fauche.
• ·         Le climat de l’hiver et de l’été : séchant,  humide, très froid..
• ·         Le type de sol : acide ou alcalin,  sain ou humide

Pour répondre aux variations et aléas de climat les semis en mélanges sont conseillés. Cela peut être un mélange de plusieurs variétés d’une même espèce ou de plusieurs espèces, soit uniquement des légumineuses ou un mélange de légumineuses et graminées. Le mélange est également fortement conseillé si le désherbage n’est pas prévu, notamment en bio.

Les semenciers ont réalisé des mélanges prêts à l’emploi pour répondre aux différentes situations rencontrées. Pour ceux qui désirent composer leur mélange les 2 guides édités par l’AFPF (Mélanges de semences pour prairies de longue durée en France et Mélanges de semences pour prairies de courte et moyenne durée en France - PRÉCONISATIONS AGRONOMIQUES- 2017) reprennent les caractéristiques des espèces et des mélanges. Pour compléter le calcul du mélange le GNIS a édité une application simple sur internet qui permet de calculer le rapport entre le poids des semences et nombre de plantes à l’hectare (http://le-calculateur.herbe-actifs.org/).

Pour les prairies il est recommandé de commander les semences longtemps à l’avance pour être sur d’avoir la variété ou le mélange souhaité.

Patrick PELLEGRIN - conseiller élevage et fourrage Ardèche Drôme Isère Conseil Elevage