Reproduction : viser 65% de réussite en première IA

Pour avoir de bons résultats en première IA il est indispensable de suivre les courbes de croissance permettant d’atteindre les poids à âge type et de mettre en place un système de détection des chaleurs performant. Depuis  quelques  années  les  bilans fertilité  des  lots  de  génisses  montrent une  baisse  de  la  réussite  à  l’IA.  Si  les fortes  chaleurs  estivales  sont  souvent incriminées,  il  y  a  néanmoins  des fondamentaux à respecter pour inverser la tendance.
 
 
 

200 kg à 6 mois et 420 kg à l’IA

 
Pour  assurer  une  bonne  croissance et  optimiser  la  réussite  à  l’IA,  il  est indispensable  d’offrir  aux  génisses  les meilleures conditions possibles. Travailler  avec  des  lots  de  génisses homogènes facilite la conduite. Les six premiers  mois  d’une  génisse  ainsi  que la période autour de l’insémination sont primordiaux.
 
Une  bonne  croissance  durant  la  phase 0-6  mois  (objectif  :  200  kg  à  6  mois) favorisera une puberté précoce et un taux de réussite élevé en 1 ère  IA. Un retard de croissance  peut  entrainer  un  retard  de cyclicité important, jusqu’à 4 à 5 mois.
 
Ne  pas  vouloir  rattraper  un  retard de  croissance  avant  six  mois  par  des croissances  excessives  entre  8  et  15 mois est très pénalisant pour la réussite à l’IA. Les éléments clés sont 420 kg à l’IA, une ration équilibrée sans négliger les oligo-éléments et les vitamines. 
 
Les erreurs à éviter : pas d’insémination pendant une transition alimentaire et pas d’excès d’azote. Enfin, pensez à déparasiter les génisses avant la mise à la reproduction et assurer une  bonne  ambiance  dans  le  bâtiment (ventilation,  humidité,  abreuvement, logement…).  L’utilisation  de  semences sexées  est  à  éviter  si  toutes  ces conditions ne sont pas réunies. 
 
 

Avant tout, trouver le bon timing

 
Comme pour les vaches, une observation régulière  et  efficace  des  génisses  est essentielle  pour  maîtriser  la  mise  à  la reproduction.  Une  surveillance  assidue permet de détecter les chaleurs, de suivre la cyclicité des animaux et d’inséminer au meilleur moment. Aujourd’hui, il existe de nombreux outils très performants pour aider à la détection des chaleurs. 
 
Il  est  préférable  d’inséminer  en  fin  de chaleur lorsque la génisse ne se laisse plus chevaucher : soit entre 12 et 24h après  le  début  de  ses  chaleurs.  Il  est également préférable de ne pas mettre une élève à la reproduction dès ses 1 ères  chaleurs. En effet, il existe une corrélation positive  entre  la  fertilité  et  le  nombre d’œstrus après la puberté. Les génisses sont donc plus fertiles lors de leurs 3 e  ou 4 e  chaleurs qu’à leur puberté.
 
 
Justine FRUGIER,  Loire Conseil Elevage
 
« Equipe de Bertrand Bonin, Groupe d'inséminateurs à Elvanovia
 

Une bonne alimentation à la base  de la réussite à l’IA 

 

Quels outils pour aider à la détection des chaleurs ?

Il existe différentes méthodes d’aide à la détection des chaleurs :
• Des colliers mesurant l’activité des animaux (assisté par ordinateur).
• Des patchs de couleur à mettre sur la croupe des femelles.
• Taureau vasectomisé.
Si toutes ces méthodes ont déjà fait leurs preuves, l’œil de l’éleveur reste important.
 
 

Problèmes liés à la mise à la reproduction : comment réagir ?

Retard de puberté : Certaines génisses viennent en chaleur plus rapidement que d’autres. La précocité de la puberté peut varier en fonction de l’alimentation reçue, et ce dès le plus jeune âge. Il existe peu de solutions face à ce problème. Les éleveurs doivent faire preuve patience. La synchronisation des chaleurs peut être une alternative. Cependant, bien que cela permette de cycler les génisses, les résultats sont peu concluants en première IA.
 
Chaleurs silencieuses : La seule solution envisageable est la synchronisation des chaleurs.
 
 

Synchronisation des chaleurs : quels effets ?

Chez Elvanovia, la méthode de synchronisation des chaleurs  la  plus  courante  est  le  Prid  Delta  (à  introduction vaginale). Il est également possible de réaliser une synchronisation par injection hormonale de type GPG (GnRH – PgF2α – GnRH).
 
La synchronisation est souvent utilisée par des éleveurs ayant des difficultés pour la détection des chaleurs ou souhaitant simplifier la surveillance du troupeau.
 
Si l’alimentation est bien maîtrisée et la mise à la reproduction suivie correctement, la synchronisation donne des résultats satisfaisants. Les éleveurs peuvent même espérer une réussite à l’IA aussi bonne, voire meilleure que sur des chaleurs naturelles.
 
 

Aléas climatiques 2018 : quelles conséquences sur la reproduction ?

Globalement, les génisses ont eu plus de mal à venir en chaleur. Elles ont également connu une baisse de fécondité en première IA. De tels problèmes ont été beaucoup moins marqués sur les vaches.
 
Ces aléas 2018 ont mis en avant un fait intéressant : les éleveurs  ayant  maintenu  une  alimentation  régulière  et équilibrée tout au long de l’année ont connu moins de problèmes lors de la mise à la reproduction de leurs génisses.
 
 
Propos recueillis par Anne-Lise MAZURAT, ACSEL Conseil Elevage

 

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