Regroupement – agrandissement des troupeaux : Anticiper pour un fonctionnement optimal

Se préparer à regrouper ou agrandir un troupeau est fondamental. L’évolution des exploitations va vers l’agrandissement. La mise en place de ces nouvelles structures est souvent synonyme de difficultés. Les surmonter demande d’avoir réfléchi en amont à plusieurs facteurs qui influencent la réussite du projet.

 

Regrouper des animaux, c’est surtout faire travailler des hommes ensemble et leur assurer un revenu correct 

La clef de la réussite réside dans la qualité des relations humaines qui sont à préparer en amont. Elles permettent des prises de décisions partagées et efficaces mais aussi une transmission rapide des consignes. Réunions hebdomadaires et bureau indépendant sont  des éléments favorables. L’organisation du travail devra allier responsabilité, partage de l’astreinte et respect des aspirations de chacun. Ce sont les hommes qui donnent le ton. Le souci de l’économie de l’entreprise sera au centre des discussions. Le régime fiscal peut être modifié. Les besoins en fonds de roulement seront importants. Les investissements seront échelonnés par ordre de priorité et leurs montants raisonnés. Constituer rapidement un outil de production adapté à l’évolution du troupeau est un facteur important.
 

Etat sanitaire et efficacité alimentaire seront le reflet d’un troupeau productif

Des éléments simples comme une vache un cornadis et une logette ( ou 7 m2 d’aire paillée) devront être gardés à l’esprit. Penser au réglementaire, à un bâtiment neuf ou rénové, à son coût, à l’installation de traite a pour objectif d’assurer un logement cohérent de l’ensemble des animaux, des laitières aux plus jeunes. Un logement inadéquat amplifiera les pathologies dominantes habituelles : mammites, boiteries, reproduction et diarrhées des veaux.
Regrouper ou agrandir un troupeau, c’est aussi introduire un nouveau « microbisme »( parasites, bactéries, virus,…). Contrôler les achats sera primordial, élever des jeunes une piste. Les 2 grandes règles de l’alimentation seront d’avoir des stocks pour donner à volonté et d’assurer une ration saine ; foin, eau et sel en sont les gardes fous. 
Et demain la constitution d’un système fourrager performant et pourquoi pas du pâturage XXL seront de nouveaux challenges à relever.
 
Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage
 
 
« Gaec des 2 Horizons, Pomeys (69)

Un regroupement réussi

Le Gaec des 2 Horizons est né de la fusion de 2 exploitations individuelles distantes de 15 km.
Ce sont les enfants qui ,voulant travailler ensemble, ont poussé leurs parents à étudier un projet ambitieux. Aujourd’hui, la structure peut produire 600 000 l de lait dont 85 000 l en vente directe. La diversification s’étend à un atelier veau de lait et 2 ha de légumes.
 

Des hommes bien dans leurs têtes et des investissements raisonnables

La réussite du projet découle d’une organisation du travail réfléchie où chacun trouve sa place et exprime sa passion et ses compétences, Jean-luc Joannin pour la gestion du troupeau de 70 prim’holstein, Gérard et Odile Pupier pour la transformation et la vente directe et les 2 jeunes Franck et Sylvain en piston entre les 2 corps de ferme. Ce sont eux qui ont insisté pour la réunion hebdomadaire du lundi matin dans leur nouveau bureau. « La réunion du lundi permet de planifier la semaine. Mais, c’est surtout un moment privilégié pour mettre les choses à plat, partager les décisions, dépasser les habitudes de nos parents et comprendre le poids de 2 générations différentes. » confie Sylvain Pupier. S’écouter et se comprendre a été le premier axe et construire une structure économique performante le deuxième axe. 
 

Un bâtiment fonctionnel, un regroupement au pâturage et une production modulée

La rénovation du bâtiment a été anticipée sur 2008, à coût maîtrisé. « Avoir un bâtiment respectant les temps de repos, d’alimentation et de traite des animaux est un fondamental pour accueillir un troupeau de taille plus importante. » prévient Jean-luc. Il continue en martelant que le regroupement doit s’effectuer sur les périodes favorables de pâturage où les conflits entre animaux s’atténuent. « Nous avons déparasité toutes les vaches, et surtout privilégier la surveillance dans une période où le temps est compté. Le plus dur a été d’enrayer les diarrhées des veaux sur le site de Saint Martin » insiste Franck Joannin. Aujourd’hui, cela paie, le troupeau est en forme. Pour finir, Franck souligne : « Nous avons écouté mon père en ayant une ration très saine et en atténuant les pics de production. »
 
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