Des logettes réussies pour des vaches en forme

Le confort des animaux en logette est primordial. L’observation des vaches au coucher et au relever dans la logette permet d’en juger. Beaucoup de troupeaux sortent fatigués de la période hivernale. Ce problème est principalement rencontré dans les bâtiments où les logettes sont mal conçues.

 

 

Un temps de repos suffisant

Au pâturage, les vaches  retrouvent  les conditions d’un temps de repos approprié, soit au minimum 12 heures par jour. Au champs, le coucher, le repos et le relever sont naturels et très faciles. Les animaux doivent reproduire à l’identique ces mouvements dans les logettes. Pour comprendre et visualiser, il est nécessaire d’observer les animaux au pré. A la rentrée à l’étable, des logettes non contraignantes  permettront  le même temps de repos qu’au pâturage, assurant aux animaux rumination et récupération. Santé et performances laitières en seront les résultats.

Une ergonomie adaptée et un confort au sol maximum

Pour que les animaux se sentent à l’aise, la logette doit présenter une ergonomie adaptée au coucher et au relever naturel des vaches. Chronométrer une vache en train de se lever donne une indication du niveau de confort. Le relever doit s’effectuer d’un mouvement fluide sans arrêt en moins de 5 secondes. Quand la vache se déploie, elle a besoin de 3 mètres entre le seuil (arrière de la logette) et le premier obstacle. Pour le coucher, cette sensation de rapidité est la même. La vache rentre dans la logette, renifle un peu et décide de se coucher. Les dimensions à vérifier sont la distance barre au garrot au seuil ( de 185 à 195  cm) et arrêtoir au seuil ( de 180 à 190 cm), la hauteur de la barre au garrot ( de 110 à 120 cm) et la largeur entre bas flanc (120 à 125 cm). L’ajustement se fera en fonction du gabarit des animaux. D’autre part, la logette doit absolument avoir un dégagement total en avant. Le couchage doit assurer une sensation de bien être aux animaux. Paillage abondant, matelas épais et logettes creuses apportent cette sécurité.

Savoir reconnaître l’inconfort procuré par les logettes

Les animaux nous montrent si les logettes ne sont pas adaptées. Des signes forts sont des blessures ( appui contre le bas flanc ou barre au garrot), des gros jarrets, voire des animaux couchés dans les couloirs. Des signes plus sournois sont des vaches à cheval dans les logettes, des vaches couchées en travers de la logette, des mouvements de relever saccadés, des gros genoux, … Un troupeau avec 70 % des animaux couchés en début d’après-midi ( 4 à 5 heures après la distribution de la ration) avec 70 % des vaches qui ruminent est le reflet de logettes réussies.

 

Patrice DUBOIS - Rhône Conseil Elevage

 

« Gaec du Petit Bozançon, St Didier sous Riverie (69)

Des logettes simples et ingénieuses


Rémi Virieux, son épouse et Didier Benoît gèrent une exploitation avec plusieurs productions, lait, veaux de boucherie et volailles. Un bâtiment de 54 logettes a été construit en 2007 pour les vaches laitières.

Un troupeau en forme

A la sortie de l’hiver, l’état de forme des vaches laitières est excellent comme en témoignent les rumens bien remplis, les pieds sains et l’état d’engraissement des animaux. Didier confirme que sur le site internet Coline, les 6 mois d’hiver sont restés au vert sur les alertes alimentation et sanitaire.
La production du troupeau où se côtoient Prim’holstein, Montbéliardes et Brunes se situe à 8000 kg avec des taux réguliers ( taux butyreux à 39 g/kg , taux protéique à 32 g/kg et taux cellulaire entre 100 et 150000 leucocytes/ml).

 

Des logettes « tapis paillées » bien dimensionnées

Le choix  d’un bâtiment logette s’est imposé car les stocks de paille sont limités. En 2010, les 8 ha de céréales ont produit 166 balles rondes de 180 kg. La majorité de la paille est à destination des logettes des laitières.
Beaucoup d’auto construction et des choix simples ont permis d’économiser sur les devis initiaux. Rémi nous confirme qu’ils alors ont fait le choix d’investir dans des tapis de 3 cm, très souples pour augmenter la santé des animaux. Ces derniers paillés, avec au minimum 2 kg de paille/logette/jour confèrent aux animaux un confort certain.
Le dimensionnement des logettes assure un bon compromis entre les races. La largeur est de 125 cm, la barre au garrot est à 194 cm du seuil, sa hauteur un peu faible est à 107 cm. Les bas flancs sont simples et un dégagement total se fait à l’avant de la logette vers le couloir de paillage. Un arrêtoir constitué d’une sangle non traumatisante a été positionné à 187 cm du seuil.
Ces logettes bien dimensionnées entraînent une fréquentation importante. Par contre, il faut accepter des bouses dans les logettes, martèlent les 2 éleveurs.
Pour la propreté des animaux et l’entretien des logettes, un ébousage est pratiqué 2 fois par jour.
Les vaches qui présentent des problèmes de boiteries sont soignées rapidement. Un parage annuel est réalisé en préventif.
Une dernière innovation de ces éleveurs ingénieux et bricoleurs est la mise en place d’une barrière automatique qui empêche les animaux de fréquenter les logettes. Cela permet aux sphincters d’avoir le temps de se refermer.

 

Propose receuilli par Hervé DESPINASSE - Rhône Conseil Elevage

 

Pour en savoir plus sur la conception et le confort des logettes, consultez nos articles sur le sujet

 

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