Réchauffement climatique : C'est aussi pour nous!

Un épisode caniculaire en 2018, deux en 2019 : il va falloir faire avec…

Sur la partie fourragère, il faudra être prêt à ramasser ou pâturer l’herbe quand elle est disponible, c'est-à-dire tôt au printemps et à l’automne.

Les prévisions de pousse de l’herbe dans le futur ressemblent étrangement à 2019 : des pousses précoces en mars- avril, puis un arrêt en juin-juillet.

 

Au-delà de 30°C, plus rien ne pousse !

Il faudra donc être réactif pour faucher et faire des stocks de qualité pour l’hiver suivant, mais aussi pour une partie de l’été en cours.

Cela nécessitera d’utiliser un système de conservation adapté pour les premières coupes, tel que l’enrubannage, l’ensilage, ou le foin de séchage.

Pour s’adapter aux aléas climatiques, les solutions seront multiples. Il sera important de bien choisir les espèces semées pour conserver de la biomasse végétale le plus longtemps possible : luzernes associées, méteils céréales/protéagineux, sorghos, chicorées et mohas.

 

 

 

 

 

Les Bâtiments aussi !

La conception des bâtiments avec des isolations en toitures, des ventilations adaptées, un abreuvement suffisant permettra de réduire le stress des animaux lié à la chaleur. Une attention particulière devra être portée sur l’effet de serre et le rayonnement provoqué par certains matériaux (translucides, fibros, tôles,…).

L’implantation et l’orientation des bâtiments devra donc tenir compte des variations saisonnières et devront être adaptées.

Que ce soit pour les animaux hors sol, ou pâturant, le bâtiment pourra être un refuge de bien-être. Conserver ou implanter des arbres ou bosquets dans les parcelles fournira de l’ombre et pourra être une ressource fourragère.

 

 

 

« Chèvrerie de la Trufière - Chissey Les Macons (71)

Choisir des espèces et un mode de récolte adaptés à son exploitation 

Marie-Emilie et Sylvain sont associés à la chèvrerie de la Trufière avec 130 chèvres alpines en transformation en circuits courts à Chissey Les Mâcons.

 

Ergonomie de travail et bien-être animal

Depuis longtemps sur l’élevage, l’enrubannage est maîtrisé, que ce soit des mélanges ou des luzernes, les premières coupes sont quasiment toutes enrubannées.

Les 45 ha de l’exploitation permettent d’avoir une grosse marge en fourrages et de cultiver des céréales et mélanges types méteils. Les enrubannages non-satisfaisants, ou avec moins de 50 % de MS sont vendus. Les analyses sur ces fourrages sont régulièrement à plus de 70 % de MS.

Les chèvres pâturent, en 2019 ce sont surtout les parcelles de luzernes qui ont permis de faire du lait. Des sorghos ont été semés et pâturés, mais n’ont permis que de boucher un « trou fourrager » de 15 jours. Les années précédentes, un mélange sainfoin-lofa et chicorée avait bien fonctionné.

Une grosse diversité de fourrages permet ainsi de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. L’autonomie fourragère sur l’exploitation est de 100 %, tandis que l’on atteint 60 % en concentrés, le correcteur azoté et le maïs grain sont achetés.

Le passage en monotraite début mai permet une souplesse de travail supplémentaire et une très bonne réactivité.

 

 

Confort et ergonomie !

Par ailleurs le bâtiment a été agrandi et isolé en toiture (laine de bois) et les 2 m² par chèvres sont atteints. Le distributeur de concentré permet également de gagner en ergonomie de travail et la distribution de l’enrubannage est mécanisée grâce à un dérouleur de bottes sur le tapis. La ventilation a été revue grâce à des translucides perforés.

 

Jean-Luc NIGOUL, ACSEL Conseil Elevage

 

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