Prix du lait, comment l’augmenter ?

Du lait en quantité et qualité pour préserver la rentabilité de l’atelier laitier. La rentabilité de l’atelier laitier passe par une maitrise technique à différents niveaux. Il faut à la fois produire un lait de qualité pour maximiser la valorisation et optimiser  l’efficacité alimentaire de la ration pour en maitriser le coût. Enfin, il faut contrôler l’intégrité sanitaire du troupeau qui garantit la dynamique de production des vaches au fil des lactations.

 

Créer du produit avec un lait de qualité

La richesse du lait assure une plus-value importante. Produire du lait à 42g/l de TB et 35g/l assure une recette laitière supplémentaire de 25€/1000l. Maîtriser les critères d’hygiène que sont les cellules, butyriques et germes permettent d’ajouter la prime super A  à la recette laitière soit encore 6 €. Optimiser la saisonnalité en orientant la production laitière selon la grille de paiement de votre laiterie peut assurer 6 € de plus et minimiser le volume payé en prix B. Une exploitation combinant l’ensemble de ces critères pourra atteindre un prix payé supérieur de 40 € / 1000 litres au prix de base.

 

Améliorer la valeur ajoutée

L’efficacité alimentaire de la ration traduit le volume produit par rapport à l’ingéré. L’objectif est d’approcher 1.4 à 1.5 kg de lait par kg de matière sèche consommé. Le coût de ration recherché en hiver est de l’ordre de 95 à 120 € / 1000 litres incluant le coût des fourrages, des concentrés et des minéraux. Pour tendre vers ces résultats, il convient d’avoir obligatoirement à disposition des fourrages de qualité distribués dans des conditions de bien-être optimales. Les constituants de la ration devront être complémentaires et  répondre à un équilibre satisfaisant  dans l’apport de fibres, d’azote et d’amidon pour une digestibilité convenable contribuant à la santé des vaches. Enfin une minéralisation adaptée et régulière aidera la vache à compenser des situations d’alimentation à risque.

Le TP reste un indicateur fidèle du bilan énergétique du troupeau. Ainsi des TP et TB élevés rassurent quant à la maitrise technique et traduisent le potentiel de la ration. Souvent  cela va de pair avec la santé du troupeau, la mise en place du système immunitaire et donc une résistance accrue aux infections, notamment mammaires.

Favoriser la longévité des animaux implique d’avoir rempli les conditions précédentes et donc d’avoir préservé leur aptitude à la reproduction.Longévité,
productivité en qualité et quantité avec vêlage précoce : c’est cela l’efficacité. Parlons de lait par jour de vie.

Philippe Andraud, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

« GAEC de la FORIE, St Genès le Tourette (63)

Sur la voie de l’efficacité

 

Corinne, Serge et Sébastien Gibert, gèrent un troupeau de 75 vaches montbéliardes en bâtiment logettes caillebotis. Le système fourrager est basé sur l’herbe. Au printemps, le pâturage est au rendez-vous. L’hiver, l’ensilage d’herbe est complété de 17kg bruts d’ensilage de maïs.

 

Encore et toujours : la qualité des fourrages

Optimiser le coût alimentaire a toujours été une priorité sur l’exploitation. Les membres du Gaec s’accordent sur le fait que  « L’efficacité de la ration dépend en grande partie de la qualité des fourrages et en particulier de celle de l’ensilage d’herbe. Chez nous, c’est le pilier de la ration». Cet hiver, celui-ci a donné satisfaction avec une production de 30,6kg/VL/j en moyenne de novembre à mars. Analyse à l’appui, ce niveau de production a été possible avec un ensilage d’herbe à 16,5% de protéines, 0,90 UFL et 71% de digestibilité pour un taux de MS de 30,3%. A refaire tous les ans.

 

De la génétique pour un troupeau équilibré

Pour Serge Gilbert  « La génétique développée sur le troupeau au fil des années n’est pas neutre dans l’expression du potentiel des animaux. Nous avons sélectionné sur le TP (Index du troupeau = +0,3). Mais avec notre bâtiment en logettes sur caillebotis, la solidité des vaches et la qualité des aplombs ont fait l’objet d’une attention particulière ». Sébastien, quant à lui, cite l’effort à poursuivre sur le poste mamelle pour avoir des vaches fonctionnelles et en bonne santé, gage de longévité.

 

Propos recueillis par Philippe Andraud,
Puy-de-Dôme Conseil Elevage.

 

 

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