Une étude réalisée par la FIDOCL en 2013 montre que sont en acétonémie : 27% des vaches Prim’hostein, 16% des Montbéliardes, 11% des Abondances et Tarines.

Les premiers signes qui doivent vous alerter : fort amaigrissement, rumen vide, œdème mammaire prolongé, transit rapide, vaches nonchalantes et rapport TB/TP > 1,5. Lorsque la cétose devient clinique, dans 10% des cas, les signes évoluent vers une perte d’appétit totale, une haleine à odeur de pomme et des troubles nerveux.

L’acétonémie a pour principale origine la lipo-mobilisation des Acides Gras Non Estérifiés (AGNE) liée la fonte des graisses. Un déficit énergétique en est la source, parfois associé à un engraissement excessif avant le vêlage.

Une conduite ajustée en fin de lactation et au tarissement

En fin de lactation les apports en concentrés doivent être limités de façon à tarir les vaches dans l’état où elles doivent vêler c’est-à-dire entre 3 et 3,5 de note d’état corporel. Elles pourront être taries entre 45 et 60 jours suivant les possibilités d’allotement et d’alimentation. On peut tarir une vache trop grasse en fin de lactation 3 mois pour la faire maigrir le premier mois avant de lui faire rejoindre le lot des taries. Durant le tarissement, la concentration doit être augmentée pour s’adapter à la baisse d’ingestion : de 0,75UFL par kg de MS ingérée en début de tarissement à 0,85UFL trois semaines avant vêlage, avec des fourrages appétants.

De l’énergie valorisée en début de lactation

Pour une bonne valorisation de la ration en début de lactation, il faut maintenir un fond de cuve identique à celui de la ration des laitières. L’équilibre des flores cellulolytiques et amylolytiques sera maintenu. Ainsi le volume et les papilles du rumen seront développés et permettront une bonne ingestion et une bonne valorisation de la ration.

Cela peut arriver…

L’acétonémie peut aussi avoir une origine alimentaire, due à la fabrication par le rumen d’acide butyrique. Il convient alors de supprimer les aliments cétogènes qui sont des ensilages d’herbe mal conservés ou des aliments riches en sucres (mélasse, betterave…) et en matière grasse (huile de palme).

Damien Philibert, Loire Conseil Elevage

« GAEC de Montonnet, Estivareille (42)

Une conduite au tarissement qui a fait ses preuves

Avec des vaches en forme au vêlage, la production a été au rendez-vous.

Un nouveau plan d’alimentation des taries et une ration de préparation au vêlage ont été mis en place en avril 2013. Les 50 Holstein de Thierry et Olivier Giraudon combinent aujourd’hui production, reproduction et santé.

Des rations maitrisées du tarissement au vêlage

En fin de lactation, les concentrés individualisés sont supprimés pour éviter un engraissement excessif. Seule la ration semi-complète est distribuée aux vaches en fin de lactation. Ainsi les animaux sont taris avec une note d’état satisfaisante autour de 3. Quinze jours avant la date de terme, à neuf mois, les taries sont rapprochées du  troupeau laitier et ont à disposition 10 kg de maïs, 500 g de tourteau, du foin et du minéral dans un pré. Cette ration permet d’éviter l’acétonémie en fin de tarissement et en lactation. Les non délivrances, caillettes et les fièvres de lait sont rares depuis la mise en place de la ration taries. Les fourrages de très bonne qualité sont réalisés pour apporter une densité énergétique suffisante en début de lactation. L’amaigrissement est limité et permet une meilleure reprise de la reproduction.

Un savoir-faire d’éleveur

Au vêlage, sont proposés systématiquement deux seaux d’eau tiède avec des électrolytes, du propylène-glycol et du glucose. Si une vache a fait des jumeaux ou un gros veau, elle est drenchée. Les premières semaines de lactation, un apport de 100g d’un granulé contenant du propylène glycol est réalisé. Du propylène en buvable associé à du méthio-B12 est apporté si une vache présente des signes d’acétonémie : manque d’appétit, rumen creux, signes d’amaigrissement, rapport TB/TP élevé. Les boiteries sur les primipares ont beaucoup diminué. L’acétonémie suivie par de l’acidose a été supprimée sur cette catégorie d’animaux.