Pâturage caprin : profitons du beau temps !

Le beau temps sec et venteux, modérément chaud, s’est installé depuis le 20 Juin, favorisant la réalisation des foins au sol sur toutes les zones. Le cumul de températures se maintient à 120 °C par semaine et atteint 1350 °C à 600 m sur le nord 07, et dépasse les 1000 °C à 1100 mètres. En montagne jusqu’à 1200 m le stade des foins est atteint.

Sur les exploitations où il a été réalisé des fauches précoces fin avril ou début mai, il peut être intéressant de réaliser en priorité ces 2èmes coupes pour préserver la qualité, et vu le beau temps persistant.

 

Les bonnes conditions pour la pâture sont revenues, mais les stades sont avancés si les surfaces utilisées ne peuvent pas être renouvelées. Pour compenser la mauvaise qualité de ces zones, il faut maintenant intégrer les repousses favorables des parcelles fauchées ou broyées précocement, ou intégrer des parcelles tardives ou des zones de broussailles et de sous-bois.

A moyenne altitude, et si il n’y a pas de parcelles de repousses, la pâture ne permet plus des productions importantes. Pour 3.5 litres, la complémentation doit être de 1 à 1.2 kilo de concentré à 20% de protéines, et il doit être distribué 0.5 à 1 kilo de fourrage de qualité en chèvrerie.

Pour 2.5 à 3 litres, maintenir 800 à 850 g de concentré à 20% et un minimum de 0.5 kilo de fourrage en chèvrerie. Pour 2 litres, apporter 600 g de complément à 18 % et le fourrage n’est pas indispensable si la quantité d’herbe offerte est importante (5-6 Ha à hauteur de cheville minimum pour 100 chèvres).

En altitude, les conditions sont bonnes et la pâture reste de qualité pour des niveaux de production importants.

 

PARASITISME

La durée d’utilisation des parcelles depuis la mise à l’herbe et l’humidité ont favorisé la charge importante en strongles gastro-intestinaux, et le risque est important. Si des parcelles de repousses ou des parcelles encore non pâturées sont disponibles, il est intéressant maintenant de faire une rupture après avoir vérifié la charge par des analyses de crottes.

Si les nouvelles surfaces ne sont pas suffisantes, on peut les utiliser en retirant de la pâture les surfaces les plus utilisées car elles sont risquées. Dans le cas où la charge est importante et nécessite un traitement, il faut utiliser des nouvelles parcelles et compléter si besoin par du fourrage en chèvrerie.

 

PARTAGE D'EXPERIENCE

Denis GLAIZOL élève un troupeau de 160 saanen à EMPURANY à 500 m d’altitude.

L’exploitation est autonome en fourrage, et l’alimentation basée sur de l’ensilage d’herbe de septembre à mars, puis sur la pâture d’avril à juin, et avec de l’enrubannage sur l’été.

Le pâturage est conduit sur prairies naturelles sur avril et mai, puis les chèvres utilisent les repousses des parcelles fauchées précocement en enrubannage et ensilage. La conduite en rationné permet un non-retour des animaux sur les zones pâturées et freine ainsi la charge parasitaire, l’éleveur parvient à maîtriser le système pour ne réaliser le 1er traitement seulement en juillet en préparation de la repro. La pâture se fait actuellement sur les repousses d’ensilage avant d’entamer le 3ème passage sur des prairies naturelles.

La production actuelle de 3 litres par chèvre au début du 6è mois de lactation est obtenue avec 0.5 kilo de foin distribué, et 1 kilo de concentré à 17% de protéines, soit 330 g de concentré par litre de lait produit.

D’un point de vue économique, l’alimentation actuelle est efficace avec un coût journalier par chèvre de 0.42 € (0.31 € de concentré, 0.05 € de fourrage et 0.06 € de pâture estimée), pour un produit lait de 1.76 € par chèvre. La marge alimentaire est donc de 1.34 € par chèvre et par jour et représente 76% du produit lait.

 

 Vincent DESBOS - Ardèche Conseil Elevage

 

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