Pâturage caprin : profitez des fortes pousses de l'herbe !

Avec une pluviométrie suffisante et malgré la baisse des températures, la pousse de l’herbe reste soutenue. Sur les zones au-dessus de 1000 mètres, la somme de température approche les 400°C, la mise à l’herbe est effectuée et les troupeaux sont en période de transition.

Entre 600 et 1000 mètres il faut écarter les surfaces de fauche et faire pâturer les chèvres sur les surfaces non fauchées. Avec des prairies de qualité moyenne à bonne, compter 4 à 6 Ha pour 100 chèvres. En pâturage tournant, un système avec 6 ou 7 parcs permet une bonne rotation pour une efficacité maximale de la pâture.

 

Il faut penser à ce que les chèvres vont avoir à pâturer dans 2 semaines. Si l’exploitation dispose de parcelles plus tardives, on peut attendre et les utiliser sur la fin du mois de Mai. Egalement, si l’exploitation dispose de beaucoup de surfaces non fauchables (au-delà de 5-6 Ha pour 100 chèvres), il existe la possibilité de faucher les refus ou de réaliser un broyage sur les zones mécanisables sur des parcelles poussantes, pour disposer de bonnes repousses dans 2-3 semaines.

A basse altitude, les récoltes d’ensilage ou d’enrubannage même sur prairies naturelles doivent commencer. Si on dispose de suffisamment de surface, profiter de la période poussante pour faucher les refus ou broyer certaines zones pour disposer de repousses favorables à pâturer dans 2-3 semaines.

 

PARASITISME

Pour les troupeaux ayant commencé la pâture fin mars ou début avril, la période de surveillance va commencer. Laisser passer la période des ponts de début Mai, et se préparer pour envoyer des prélèvements de crottes au 14 Mai.

Il est judicieux de faire un prélèvement séparé sur les primipares. Choisir 3 ou 4 chèvres pour chacun des lots et prélever 3 à 6 crottes à chaque animal. Pour les multipares, préférer des fortes laitières avec un aspect « vilain », c’est-à-dire chèvre plutôt maigre, avec un poil d’un mauvais aspect.

 

PARTAGE D'EXPERIENCES - Audrey ARNOU et Nathaël REBOULLET

Audrey ARNOU et Nathaël REBOULLET élève 85 chèvres à DESAIGNES, et transforment toute la production en picodons et fromages bio.

A ce jour, 87 chèvres pâturent une surface de 6 Ha assez hétérogène. Les surfaces de fauche ont été écartées il y a 10 jours pour favoriser la repousse et permettre un stock important de foin séché en grange. Les 6 Ha sont représentés par 2 grandes parcelles de 3 Ha chacune, et de petites parcelles sont disponibles à la pâture proche de la chèvrerie.

Lors d’un suivi de parcelles, il est constaté que certaines zones sont mal consommées. Pour une meilleure efficacité, il est décidé de cloisonner chacune des parcelles en 3, pour obtenir 3 parcelles de 1 Ha, 2 parcelles de 0.75 Ha, et une parcelle de 1.5 Ha sur une zone moins favorable. Il est également décidé de ressortir les chèvres après la traite à 18h30 sur les petites parcelles proches de la chèvrerie.

Cette action est efficace car elle permet de passer d’une production par chèvre de 3.67 litres à 3.9 litres sur une moyenne de 4 jours suivants.

La complémentation en chèvrerie est composée de 0.9 kilo de foin de luzerne de qualité moyenne, 0.34 kilo de maïs grain, 0.58 kilo de chèvre laitière 18% de MAT et 60 g de graines de tournesol.

La production actuelle est donc obtenue avec 250 g de concentré par litre, l’étape suivante est de baisser la consommation de foin en chèvrerie, grâce à une meilleure efficacité de la pâture.

 

Vincent DESBOS - Ardèche Conseil Elevage

 

Tags: