Pâturage caprin : l'herbe est désormais un complément des rations en attendant les repousses d'automne

Malgré les averses orageuses du week-end dernier ayant apporté entre 5 et 30 mm selon les secteurs, le temps sec et modérément chaud se poursuit. Les cumuls de températures ne sont plus significatifs, les stades de foin sont atteints et dépassés même sur les zones de haute-montagne.

Sur la plupart des zones la pâture devient aléatoire et devient simplement un complément des fourrages distribués en chèvrerie. Respecter les conseils des bulletins précédents en fonction du niveau de production du troupeau, tant sur les fourrages que sur les quantités et qualités des concentrés.

Certaines exploitations disposant de surfaces importantes fauchées précocement peuvent encore avoir de l’herbe sur pied pour représenter la moitié de la distribution de fourrages. Egalement, de grandes surfaces de broussailles ou de sous-bois peuvent être intéressantes pour remplacer la consommation de fourrages de qualité moyenne. Il faut toutefois distribuer une quantité de concentré suffisante pour bien valoriser cet apport (par exemple 800 à 900 g de concentré à 22-25% de protéines pour une production de 2.5 litres).

 

PÂTURAGE D'AUTOMNE

A la fin de cette période de pâturage de printemps, il peut être intéressant de parler des pâtures d’automne.

A l'automne, on ne peut pas espérer de valoriser aussi bien que la ressource du printemps. La pousse est moins rapide et de moins bonne qualité, et la complémentation doit être plus soutenue. Surtout sur des prairies naturelles, il ne faut pas espérer prélever plus de la moitié de la consommation de fourrages à la pâture à cette période de l’année. Il faut aussi être vigilant sur l’apport de fourrages suffisamment fibreux pour la rumination, et apporter des protéines de qualité pour compenser la solubilité de l’azote de l’herbe. L’utilisation des repousses des prairies temporaires et notamment des prairies précoces qui pourraient être installées à la fin de l’été sont plus intéressantes.

Attention au parasitisme sur les parcelles beaucoup utilisées au printemps, la période de l’été ne suffit pas pour un assainissement, et le risque n’est souvent pas à prendre entre charger de parasites les animaux et utiliser des ressources souvent faibles.

 

PARASITISME

Attention au risque parasitaire très fort sur les zones où il y a eu quelques pluies, l’humidité passagère favorise la remontée des larves de parasites le long des brins d’herbe, et favorisent alors leur ingestion par les chèvres. Il est toujours fortement recommandé de ne plus utiliser les parcelles beaucoup pâturées depuis le printemps, et d’utiliser seulement les parcelles de repousses après fauche ou pâture de bovins ou de chevaux.

De nombreux cas d’antérotoxémie sont relevés actuellement, et ils sont souvent liés à une présence de larves de parasites dans les rumens ou dans les intestins. Il est toujours recommandé de réaliser des analyses suites à des coproscopies, pour quantifier et qualifier la présence de larves et adapter si besoin un traitement.

En vous souhaitant à vous et à vos troupeaux un bel été, et en rappelant que vos conseillers sont à votre disposition sur le thème du pâturage.

 

Vincent DESBOS - Ardèche Conseil Elevage

 

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