Pâturage caprin : Au 9 mai, des conditions idéales pour un paturage de qualité

Avec les températures douces et une pluviométrie suffisante, la pousse de l’herbe reste soutenue. La somme de température progresse d’environ 100°C sur la semaine entre 400 et 800 mètres. Les troupeaux sont maintenant en pleine pâture sur toutes les zones, y compris en altitude.

La surface à disposition pour 100 chèvres doit être de 4 Ha de prairies de très belle qualité, et jusqu’à 6-8 Ha pour des prairies de qualité moyenne ou hétérogêne.

 

Pour les troupeaux ayant réalisé 3 ou 4 passages, les zones de refus peuvent être importantes, il faut profiter de la période poussante pour faucher ou broyer (si mécanisation possible) les zones ou les refus sont les plus importants, vous bénéficierez ainsi de belles repousses dans 3 ou 4 semaines.

Pour compenser la surface retirée, il est possible d’utiliser des parcelles tardives encore peu ou pas pâturées, utiliser des surfaces nouvelles de manière rationnée pour ne pas gaspiller (au fil), ou ouvrir des parcelles repoussées après les coupes précoces ensilées ou enrubannées.

Pour la complémentation en chèvrerie, rien à modifier pour l’instant, la qualité de l’herbe et la pousse importante permettent de très bons niveaux de production avec une faible complémentation. Mettre à disposition des fourrages plutôt grossiers pour favoriser la rumination et ralentir le transit digestif à raison de 0.3 à 0.5 kilos par chèvre. Pour le concentrés, 800-900 grammes à 16% de matières azotées permettent des productions de 4 kilos de lait par chèvre voir plus. Pour des productions de 2.5 à 3 litres, 600 g de concentrés suffisent.

 

PARASITISME

Il est recommandé de réaliser des analyses de crottes sur la semaine du 14 mai, surtout pour les troupeaux qui pâturent depuis la fin mars, soit 6 à 8 semaines. Il est important de connaître la charge parasitaire même si il n’y a pas de symptômes particuliers (diarrhées, chute de production, poils piqués,…) pour pouvoir éventuellement diminuer cette charge avant un changement de blocs de parcelles.

 

PARTAGE D'EXPERIENCE

Anne MONTET et Yvan MAILLET élèvent 135 chèvres à EMPURANY, commune à 400 mètres d’altitude, exposition sud. Jusqu’au 2 mai, le bloc de pâture couvrait 6.4 Ha en 5 parcelles, dont une de 0.8 Ha hétérogène et peu productive. A partir du 3 mai, le troupeau passe sur 4 nouvelles parcelles pour une surface de 4.4 Ha, avec un rendement estimé à 1.2-1.5 tonne de MS/Ha. Ce bloc doit permettre une pâture dans de bonnes conditions pour 2 semaines. Ensuite, le broyage sur les zones mécanisables du 1er bloc permettront un passage dans de bonnes conditions, après avoir vérifié la charge parasitaire et traité si besoin.

D’un point de vue d’efficacité technique et économique, le troupeau produit 2.7 litres de moyenne avec 300 g de maïs et 300 g d’un concentré à 28% de MAT, soit un mélange équivalant à 19.5 % de MAT.

Le lait est donc produit avec 220 g de concentrés par litre. Grâce aux taux de 38.5 TB et 36 TP et à la prime AOP, le prix s’établi à 705 €/1000 litres. Le coût de la ration étant de 0.27 € par chèvre (0.186 € de concentrés et 0.084 € estimée pour la pâture), la marge alimentaire s’établi à 1.63 € par chèvre soit 86% du produit lait, ce qui est remarquable.

 

Vincent DESBOS - Ardèche Conseil Elevage

 

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