Parasitisme caprin : Ne pas sous-estimer son importance !

Même sans symptômes cliniques extériorisés, le parasitisme a un impact économique. Les parasites caprins sont nombreux. Les strongles digestifs et respiratoires sont dominants sur les chèvres. Les coccidies et cryptosporidies sont les plus fréquentes chez les chevrettes. D’autres parasites peuvent se rencontrer en élevage, comme la grande et la petite douve ainsi que des parasites externes : poux, insectes, acariens, champignons,…


Animal parasité, pertes assurées !

II n’est pas facile de chiffrer l’incidence économique du parasitisme. Elle est liée à la nature même du parasite concerné, au degré d’infestation, au moment de l’apparition des symptômes par rapport au stade de l’animal, à la conduite et au niveau de production du troupeau. La perte laitière peut être importante, de 10 à 20 % sur le volume et d’un gramme sur les taux. Il ne faut pas oublier l’impact possible sur la reproduction et le taux cellulaire. Sur les chevrettes, le retard de croissance peut être considérable et impacter toute leur carrière laitière.


Des animaux, des bâtiments et des parcelles propres

Pour limiter les dégâts, mieux vaut démarrer avec un troupeau sain. Les chèvres développant peu d’immunité face aux strongles gastro-intestinaux, il faut démarrer la saison de pâturage avec un niveau d’infestation bas, avoir un rythme de pâturage adapté qui permette de limiter l’apparition des résistances. En bâtiment, un vide sanitaire entre les lots de chevrettes diminue la pression parasitaire.


 

La coproscopie, l’outil de suivi

Réalisées aux bons moments, les coproscopies permettent de surveiller l’excrétion parasitaire des animaux et de vérifier l’efficacité d’un traitement. Il faut en faire au moins deux par an : 4 à 6 semaines après le début du pâturage et en fin de saison, à la rentrée des animaux. L’échantillon est réalisé en prélevant les crottes directement au rectum de 10 chèvres minimum par lot, en différenciant les adultes des primipares. La lecture des résultats permet d’orienter le suivi et de réaliser un traitement ou non. L’exigence vis-à-vis des seuils évolue en fonction de l’avancement dans la saison.

Alain Drutel, Loire Conseil Elevage
 

 

 

 

 

 

 

 

 

« GAEC de Baffy, Mr et Mme Denton, Saint Germain Laval (42)

Investir dans le suivi du parasitisme au pâturage


Emmanuel Denton conduit un troupeau de 140 chèvres alpines et poitevines au pied des Monts du Forez.
Le pâturage est une volonté de longue date. Les mises-bas ont lieu fin février. Dès la fin de celles-ci et dès que les conditions le permettent, les chèvres sortent sur 2 blocs essentiellement.


2007 et 2008 : catastrophiques !

Années particulièrement humides, malgré des traitements répétés aux benzimidazoles, mes chèvres n’avaient pas fière allure : manque d’état, diarrhées, poils piqués, bourrues,… Une résistance au traitement a dû se développer, d’où une perte laitière importante de 125 litres par chèvre par campagne.


Changement de pratiques

Mes 2 blocs de pâture ne m’assurent pas de rupture. Après de multiples échanges, conseiller, collègues et vétérinaire, j’ai changé de produits de traitement et mis en place l’utilisation de coproscopies.


Coproscopie : un investissement rentable et vertueux

Réalisées 6 semaines après la mise à l’herbe puis toutes les 6 semaines, cela me permet de diminuer et de cibler les traitements et les animaux à traiter. Je ne réalise qu’un seul traitement systématique à la rentrée en chèvrerie, courant décembre.
La surveillance de l’excrétion parasitaire de mes chèvres m’a permis de diminuer très fortement la spirale d’infestation. En mars, mon pâturage débute avec des animaux propres sur des parcelles propres. Démarrer bas limite l’infestation des prairies, qui limite la contamination des chèvres, qui limite le parasitisme en général. Ce n’est que du bonus !


Propos recueillis par Alain Drutel, Loire Conseil Elevage



 

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