Optimiser le confort en bâtiment et la circulation en élebage robot

En traite robotisé, le temps de présence dans le bâtiment est important, le confort est primordial.

 

Se déplacer : des couloirs larges avec le moins d’obstacles possible

Les couloirs doivent être larges pour permettre le croisement de deux vaches (cf tableau 1). Les couloirs d’exercices parallèles au couloir d’alimentation doivent être non glissants afin de permettre aux animaux de se déplacer en sécurité et de manifester leurs chaleurs. Le rainurage est indispensable et doit être bien effectué. Lors de la conception d’un bâtiment, des pentes pouvant être mises sur les couloirs d’exercice favorisent l’élimination de l’humidité après passage des racleurs.

 

 

 

 

Les passages entre logettes doivent être conçus sans marche, sinon réduite, pour faciliter la circulation. La suppression des abreuvoirs et une double pente réduisent l’humidité du sol dans ces passages.

L’accès à la stalle robotisée et l’aire d’attente sont des lieux avec de forts enjeux. Une zone suffisante et sans obstacle doit être prévue autour du robot. 

Légende photo : L’aire d’attente est une zone qui se souille rapidement, il est conseillé de la prévoir sur caillebotis.

 

Une place par vache à l’auge

Avec 8% de renouvellement en plus en moyenne dans les élevages robotisés, il est primordial que chacune des primipares puissent avoir accès à l’alimentation et notamment aux fourrages pour garantir l’efficacité du rationnement et minimiser les maladies métaboliques.

L’abreuvement, une règle simple : 10 cm par vache (55 vaches = 5.5 m d’abreuvoir).

 

Se coucher : de l’observation pour des logettes bien réglées

En logettes, la vache doit se lever comme au pâturage ou sur une aire paillée donc pas d’obstacle à l’avant du type bottes de paille. L’arrêtoir porte bien son nom, il empêche l’animal de trop s’avancer dans la logette, sans angle vif qui pourrait être blessant. La barre au garrot est l’élément qui provoque le couchage, elle ne doit pas être un obstacle au lever de la vache.

Le bâtiment doit être bien ventilé afin qu’il y ait une bonne répartition des animaux et une fréquentation correcte de l’auge et du robot.

Les clés d’amélioration du confort et de la circulation de vos vaches sont sous vos yeux, soyez observateurs !

 

 

Amélie BONTHOUX, conseillère bâtiment Loire Conseil Elevage Hervé Bruyère, référent robot de traite, Loire Conseil Elevage

 

[1]Impact des sols de circulation sur la santé des pieds des vaches, comment l’évaluer, le diagnostiquer et l’améliorer ?, Institut de l’Elevage, 2017

 

« Gaec de l'Hôpital, Marcenod (42)

Pour la famille THIZY la productivité des vaches passe avant tout par du confort

Le GAEC de l’Hôpital a installé un robot durant l’été 2017. Eclairage sur cette mise en route.

 

Qu’avez-vous mis en place pour le confort de vos vaches ?

Tout d’abord, nous avons pensé au confort des pieds de nos vaches qui nous paraissait primordial suite au passage en zéro pâturage. Pour cela, nous avons limité les obstacles sur les aires de circulation : pas de marche à l’entrée des stalles des robots ni entre les couloirs de logettes. Dans le but d’apporter une hygiène des pieds maximale et d’éviter les risques de dermatites et de salissure, nous avons remplacé les bétons devant les stalles par des caillebotis anti-dérapants. Ensuite, nous avons mis l’accent sur l’alimentation et l’abreuvement : deux grands abreuvoirs ont été installés à proximité des robots. Nous avons fait le choix de mettre une place de cornadis par animal (112 places pour 100 à 115 animaux). Nous avons également investi dans un robot repousse fourrage afin que les animaux puissent avoir un accès permanent à la ration.

Pour optimiser l’aération, nous avons démonté le bardage en place pour installer un brise vent, moins cher qu’une ventilation dynamique.

 

Quels conseils prodigueriez-vous à des éleveurs souhaitant aménager un bâtiment ?

Pour le GAEC il aura fallu cinq ans entre la réflexion et la réalisation du projet. Visiter des bâtiments est primordial pour se rendre compte des points positifs et négatifs, échanger avec d’autres éleveurs.  Pour améliorer le confort de l’éleveur et des animaux, il ne faut pas hésiter à casser de l’existant. Enfin, il faut penser à un aménagement fonctionnel : des couloirs larges pour une circulation fluide, des box d’apprentissage suffisants pour accueillir 10% des animaux, ainsi qu’une aire paillée pour loger les vaches les plus fragiles.

 

Propos recueillis par Hervé BRUYERE, référent robot de traite, Loire Conseil Elevage.

 

 

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