Les solutions pour élever et loger les jeunes sont un compromis entre les besoins zootechniques, les objectifs et les capacités financières de l’ éleveur.

Le logement type  qui apporterait toutes les garanties de réussite aux éleveurs n’existe pas. Dans chaque élevage, il y a plusieurs solutions à proposer. Ce sont bien les compétences et la rigueur de l’éleveur qui assureront la réussite de l’élevage des génisses.

0-6 mois, l’étape qui déterminera les performances des jeunes.

Aujourd’hui, les troupeaux sont de plus en plus gros avec, selon les zones, des vêlages étalés sur l’année. La gestion de l’élevage des veaux demande de plus en plus de temps. L’élevage passe par le bien être des veaux, une alimentation adaptée mais surtout par un logement approprié à l’âge.

La période 0-3 semaines est la période où le veau est le plus vulnérable. C’est pourquoi il est souhaitable de loger ce dernier de façon individuelle. Il existe deux solutions :

• La niche extérieure, installée à l’abri des vents dominants. Elle garantit une bonne ambiance et permet d’augmenter rapidement le nombre de places en cas de besoin. Après chaque veau, pour éliminer le microbisme, le nettoyage et de la désinfection sont faciles. Néanmoins, les conditions de travail sont moins confortables et la récupération des jus n’est pas toujours possible.
• La case individuelle, aménagée aussi bien dans un bâtiment existant que neuf. Ce système répond à un bon confort de travail et une certaine efficacité quand les cases sont bien positionnées. Malgré tout, le nettoyage est souvent fait manuellement et le risque de contamination est plus élevé.

La période trois semaines à six mois est aussi une phase très importante dans la vie d’un veau : c’est durant cette phase qu’il devient un ruminant. Il est donc impératif de constituer des lots homogènes regroupant quatre à six veaux au maximum, pour limiter les phénomènes de concurrence.

De la lumière, de l’air, pas de courant d’air, une température maîtrisée, ce sont les clés de la bonne croissance et de la réussite du futur troupeau. Aujourd’hui, il est possible de rencontrer deux types de ventilation dans les nurseries : d’une part la ventilation  naturelle et d’autre part la ventilation  dynamique. Pour la ventilation naturelle, les entrées d’air doivent se faire en parties hautes, réparties sur toute la longueur du bâtiment. Les sorties, elles s’effectuent par des faitières, ouvertures de 10 à 12 cm sur la toiture, ou par des cheminées. Pour la ventilation dynamique, le renouvellement de l’air est assuré par un ou plusieurs extracteurs. Ces derniers étant équipés d’une sonde de température, les entrées et les sorties d’air sont contrôlées automatiquement.

Place aux méthodes alternatives…

Quand les éléments clefs ne sont pas gérés, ou gérables, il existe d’autres solutions :

Tondre la ligne de dos : Ces poils entraînent l’accumulation d’humidité liée à la condensation éventuelle dans les bâtiments sous-ventilés, ou encore à la transpiration dégagée par les animaux.

Tondre ces poils permet d’éviter l’effet pull mouillé qui peut amener le veau à prendre froid plus facilement. Cela peut également dissuader les parasites, les poux principalement, d’y trouver refuge. Elle doit se faire des épaules jusqu’à l’attache de la queue.  En fonction de la race et du gabarit du veau la tonte peut se faire sur une largeur de 10 à 25 cm.

• Avec les produits existant aujourd’hui, il est possible de prévenir de nombreux problèmes sanitaires sur les veaux par une bonne hygiène. Une désinfection des locaux et des matériaux est faisable après chaque veau ou chaque lot. Un vide sanitaire est aussi recommandé mais parfois difficile à mettre en place. Choisir un désinfectant avec une action à large spectre garantit un effet à la fois sur les virus et sur les bactéries et donc une meilleure efficacité.

Pour pallier au manque de place, à une surcharge du bâtiment ou pour permettre un vide sanitaire, il existe les cases collectives extérieures type igloo. Le volume d’air est réduit sur le couchage avec de l’air frais sans courant d’air (privilégier une ouverture côté sud est). N’étant pas fixé au sol, l’igloo est facilement déplaçable, le curage est mécanisable et  fait après chaque lot. Néanmoins, la taille de l’igloo permet d’accueillir au maximum 10 animaux, âgés de moins de 6 mois. 

• En cas de grand volume dans la nurserie, il est possible de disposer au-dessus des jeunes veaux, à la hauteur des barrières, un cadre de bois habillé de brise vent. Cela permettra de créer une zone de confort et d’éviter les retombées d’air. Il faudra que ce faux- plafond soit amovible pour faciliter le curage.

Anne-Lise MAZURAT, Alice REMI, ACSEL Conseil Elevage.