Nouveau-né : Démarrer du bon pied

60% de la mortalité des veaux intervient entre 0 et 48 heures.

En Région Rhône Alpe Auvergne le taux de mortalité des veaux en élevage laitier se situe autour de 10%. Dans certaines exploitations, ces chiffres peuvent être beaucoup plus hauts. Outre le manque à gagner sur les ventes de veaux, la mortalité est synonyme de fragilité du troupeau et peut engendrer des retards de croissance et des frais vétérinaires élevés.

 

 

Un local de vêlage adapté.

D’une taille d’environ 20 m2, la largeur du local doit être de 4 m pour favoriser le confort des animaux. L’animal isolé doit rester en contact visuel avec ses congénères afin de limiter le stress. Le sol doit être paillé et anti dérapant.  Ce box doit comprendre un point d’abreuvement, un espace d’alimentation, être équipé d’un bon éclairage et d’un point d’attache favorisant les interventions.

Enfin, il doit être si possible lavé et désinfecté après chaque usage et ne pas servir de box d’isolement ou d’infirmerie. Si le veau est laissé avec sa mère, il doit téter une mamelle propre pour éviter l’absorption d’agents pathogènes.

Dans le cas de la construction d’un bâtiment, pensez à adapter le nombre de cases de vêlage à l’effectif du troupeau laitier.

Par ailleurs, prévoir l’heure du vêlage permet d’être plus vigilent et d’intervenir en cas de besoin au bon moment. La prise de température est une aide précieuse pour détecter le vêlage. Dès qu’elle tombe en dessous de 39°, le vêlage intervient alors dans les 48 heures. D’autres systèmes basés sur l’enregistrement des contractions sont d’une aide très précieuse pour détecter le moment précis du vêlage. La mise en place de caméras permet de surveiller sans être vu, de n’importe où et à n’importe quel moment de la journée à l’aide de son smartphone. En cas d’intervention, Il est impératif de respecter les règles d’hygiène.

 

 

 

Soins et protections du nouveau-né

Systématiquement, dès la naissance, le cordon ombilical doit être vidangé et désinfecté avec des produits iodés ou à base de chlorhexidine pour une bonne prévention des infections. Attention au local a vêlage équipé de sciure car celle-ci reste collée au nombril.  

Le léchage de la mère a une grande importance car il permet de dégager les voies respiratoires et  de réchauffer le veau plus rapidement. Certains éleveurs font le choix de laisser le veau avec leur mère pour qu’il prenne lui-même le colostrum à volonté.

En effet, la prise de colostrum précoce est importante. Si le veau ne tête pas seul, l’utilisation d’une sonde  peut être une solution simple et efficace. Cette technique nécessite une bonne contention du veau pour éviter les problèmes. Il est aussi indispensable de nettoyer et désinfecter la sonde après chaque usage afin de ne pas transporter des agents pathogènes et de veiller aussi à la propreté du colostrum lui-même

Ensuite, le nouveau-né sera logé dans un environnement sec, abondamment paillé, sans parois froide et à l’abri des courants d’air. Un veau mouillé dans un environnement froid et humide peut se refroidir et devient sensible aux maladies. La température de confort d’un veau nouveau-né se situe entre 10 et 20°. L’hiver, avec des températures basses, l’utilisation de lampes chauffantes ou de radiants assurent le confort nécessaire au jeune. 

 

Pascal VENET, Rhône Conseil Elevage.

 

 

« GAEC du Bois des Roche - La Chapelle-sur-Coise (69)

Environ 10 génisses sont élevées avec un objectif de vêlage à 28 mois et un total de 50 vêlages par an.

Depuis deux ans, Basile a choisi de drencher systématiquement ses veaux suite à un épisode de diarrhées et de gros cordon.

Quatre litres maxi, le plus souvent trois sont apportés le plus rapidement possible après la naissance afin d’apporter les anticorps nécessaires au veau. Il s’agit du colostrum de la première traite de la mère. Les veaux ne sont drenchés qu’une seule fois. A la traite d’après, une buvée leur est proposée mais souvent le veau est rassasié du premier repas et ne boit que très peu.

Suite à une modification de la préparation au vêlage, le colostrum apporté est de bonne qualité (en moyenne, 26 brix au refractomètre).

Cependant, l’éleveur estime que c’est un geste très technique, presque une corvée. La contention est parfois difficile et préfère réaliser ce geste sur les veaux en position debout.

Mais depuis, les problèmes de gros cordons et les pertes de veau liées aux diarrhées ont disparu. L’éleveur n’utilise plus de réhydratant, d’argile et autres médicaments pour les veaux. Et surtout, pour l’instant, la mortalité des petits veaux a disparu.

Le drencheur est lavé et désinfecté après chaque usage, dans le bac à laver de la machine à traire.

 

Propos recueillis par Pascal VENET, Rhône Conseil Elevage.

 

 

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